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Avec un soupir de contentement, Ève se cala contre son flanc, une jambe passée par-dessus la sienne, et posa une main à plat sur son torse nu.
Sans réfléchir, Jo murmura :
– Il ne me manque presque rien pour que ce soit parfait.
Il sentit la tête d’Ève se redresser, comme si elle cherchait son regard dans l’obscurité et analysait sa phrase.
– Presque rien ? Qu’est-ce que tu voudrais de plus ?
Il s’efforça de rire. Ce qu’il voulait était inaccessible. Mais tant qu’elle restait là, près de lui, en sécurité, il pourrait se passer du reste. Vivre dans l’abstinence en profitant chaque minute de sa présence.
– Trois fois rien, éluda-t-il. Gagner au loto, avoir mille chaînes sur le câble, ce genre de choses…
Elle se lova de nouveau contre son épaule et répondit d’une voix assoupie :
– Moi, je n’ai besoin de rien de plus ; je suis parfaitement bien.
– Tant mieux, souffla-t-il.
C’était là, justement, ce qui les séparait. Ève ne désirait rien de plus de lui. Elle l’aimait profondément, d’un amour de sœur, sans la moindre connotation sexuelle. D’ailleurs, entre les attouchements, les mauvais traitements et les sermons très durs de Raphaël sur le péché de chair, il n’était pas certain qu’elle envisage d’avoir une vie sexuelle, en tout cas pas avant longtemps… Les hommes l’effrayaient. Sauf lui, parce qu’il était comme son frère et qu’elle ne le considérait pas comme un partenaire éventuel.
Il pouvait vivre avec ça. Il aurait volontiers cassé la gueule à ceux qui la touchaient, comme ce type, au bar. Tant pis si cela faisait de lui un hypocrite, parce qu’en cet instant, il était profondément heureux de la sentir s’endormir dans ses bras.
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