Extraits

Si l'indifférence dont elle était l'objet lui pesait elle n'en voulait cependant à personne. Fataliste de nature, elle considérait que c'était là son destin. Sa vie n'avait jamais été un chemin de roses et ne le serait jamais... (Margot)

A leur manière , les morts avaient contribué au progrès des générations qui leur avaient succédé. Rien de ce qui se faisait sur cette terre n'aurait été possible sans eux. Ils étaient un des maillons de la chaîne humaine qui fait que chaque génération nouvelle peut grandir, s'enrichir et se bonifier.

Naturellement, à mesure qu'Emma remontait dans les temps les plus anciens, ses souvenirs s'estompaient de plus en plus, au point qu'elle finissait par ne plus savoir démêler le vrai du phantasme ou de l'illusion ; à tel point que le souvenir d'Hippolyte se confondait parfois, dans sa mémoire, avec celui de Maxime et d'Emile.

(J'apprends dans ce roman, que fantasme peut s'écrire de deux façons.)

Ses mains enserrant la balustrade, le visage tourné vers le ciel, la poitrine offert au vent, elle accueillit les gouttes de pluie qui s'abattaient sur son corps comme une eau baptismale la lavant de toutes ses souffrances, de l'abandon de sa mère, de sa solitude.

La revanche d'Emma, en dressant le fils contre le père, va semer la discorde dans le domaine de Vernières...

Par son sens aigu du suspense et sa connaissance de nos terroirs, Jacques Mazeau assemble une à une les pièces d'un infernal mécanisme. (Extrait de la description 4ème de couverture). (Ajout au résumé précité).

après déception de ce livre, j'ai adoré la suite "le vent de la colère" à lire absolument!

Quittant son siège, elle prit un léger recul et apprécia ce qu'elle venait de peindre. Si les nuances de couleur lui paraissaient satisfaisantes, le tout manquait d'animation. Elle ne retrouvait pas sur la toile la tension des ouvriers et des bêtes, qui constituait la beauté unique, quasi magique de cet instant. Elle n'avait pas su traduire cette violence - c'en était une, de son point de vue - qui opposait la terre et les hommes, ces derniers devant quasiment lui arracher leur subsistance.

Captivée par la violence du tonnerre, "la colère de Dieu" comme l'appelait sa mère, elle ne voulait rien en manquer. Elle puiserait dans les éclairs, la pluie et les rafales la force dont elle avait besoin. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, il en avait toujours été ainsi. Combien de fois, au grand dam des adultes, n'était-elle pas sortie de la maison, en plein orage, pour sentir la pluie ruisseler sur sa peau et se nourrir de cette formidable énergie qui irradiait du ciel ?