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Je n’ai jamais très bien connu John Ransom. Il vivait dans une grande maison du Quartier Est et fréquentait l’école de Brooks-Lowood. Moi, j’habitais Pigtown, à la lisière de la vallée dans le quartier sud de Millhaven, à un bloc de l’hôtel Saint-Alwyn, et j’allais à l’école du Saint-Sépulcre. Pourtant je le connaissais vaguement parce que nous étions tous deux avants et que nos équipes de football se rencontraient deux fois par an. Ni l’une ni l’autre n’était très bonne. Le Saint-Sépulcre n’était pas un très grand établissement et Brooks-Lowood était une école minuscule. Nous avions une centaine d’élèves dans ma tranche d’âge. Brooks-Lowood une trentaine.
Afficher en entierKoko décrivait certains événements vécus par des membres de mon ancienne section pendant et après la guerre. Mystery évoquait les lointaines conséquences d’un meurtre commis autrefois dans une localité touristique du Wisconsin. Comme l’idée nous plaisait, nous avions situé l’intrigue du roman sur une île des Caraïbes. Le principal personnage, Tom Pasmore – qu’on retrouvera plus loin dans ces pages –, était quelqu’un que j’avais connu autrefois à Millhaven. Il était étroitement lié aux meurtres signés Blue Rose qu’on avait imputés à William Damrosch, et une grande partie de Mystery concerne la découverte de ce lien.
Afficher en entierEn fait, nous écrivions un livre à propos d’une erreur judiciaire commise par la police de Millhaven et, ce, avec la complicité de toute la ville. Plus j’en découvrais, pire cela devenait : comme tout le monde j’avais supposé que William Damrosch avait fini par se supprimer pour s’empêcher de tuer des gens. Ou qu’il s’était suicidé par remords et en raison de la terreur que lui inspiraient les meurtres qu’il avait déjà commis. Damrosch avait laissé sur le bureau devant lui un morceau de papier avec les mots BLUE ROSE.
Afficher en entierEnviron un an après m’être rétabli, je rentrai en Amérique et je finis par écrire deux livres avec un romancier du nom de Peter Straub. Ils s’appelaient Koko et Mystery : vous les avez peut-être lus. Sinon, ça n’a pas d’importance. Peter est un type assez charmant. Il habite une grande maison victorienne grise dans le Connecticut, juste à côté du détroit de Long Island. Il a une femme et deux enfants et il ne sort pas beaucoup. Son bureau, au deuxième étage de sa maison, aurait pu contenir mon loft de Grand Street. Sa climatisation et sa chaîne stéréo ne tombaient jamais en panne.
Afficher en entierWilliam Damrosch, un alcoolique, inspecteur à la Brigade criminelle de ma ville natale de Millhaven, dans l’Illinois, est mort pour garantir, pourrait-on dire, que ce livre ne serait jamais écrit. Mais on écrit d’après les souvenirs qui remontent du passé et puis ensuite il en remonte encore d’autres.
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