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À une jeune Lyonnaise de mon quartier dont j’étais timidement amoureux, j’avais fait passer un exemplaire de La Chartreuse de Parme. J’y avais intercalé une feuille de papier sur laquelle j’avais écrit à peu près ceci : « Heureux les beaux yeux qui liront ce livre ! Tous les Fabrice ont dans le regard une lumière inextinguible. » J’avais découvert quelques jours plus tôt l’adjectif « inextinguible » et j’avais cru malin, pour faire le savant, de le placer dans cette tortueuse déclaration d’amour. Comme si un seul mot pouvait séduire une femme ! Même des lettres enflammées, écrites d’une main talentueuse, ne parviennent pas à ouvrir un cœur cadenassé. Même le plus beau des livres sera sans effet. Voyez Stendhal, justement, que Métilde Dembowski repoussa avec encore plus de cruauté après sa lecture de De l’amour qu’avant.

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Vladimir Nabokov : « Heureux le romancier qui parvient à conserver une lettre d’amour réelle, reçue dans sa jeunesse, à l’intérieur d’un ouvrage d’imagination, enfouie là-dedans comme une balle intacte dans la chair molle, et bien à l’abri, parmi des vies d’emprunt », Autres rivages.

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À cette époque, nous ignorions que son mari et cousin, le baron Bror von Blixen-Finecke, avait glissé la syphilis parmi ses cadeaux de noces. La maladie ravageait son corps depuis un demi-siècle. On avait dû lui enlever une partie de son estomac rongé d’ulcères. Elle ne se nourrissait plus que d’asperges, de jus de fruits, d’ampoules de gelée royale et de biscuits secs. Dans cette déshérence de la nourriture, comment avait-elle pu écrire Le Festin de Babette, ce chef-d’œuvre de la littérature gastronomique ?

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Non sans un humour un peu masochiste, elle se flattait d’être la femme la plus maigre du monde. Elle l’était. La peau sur les os, desséchée, parcheminée, Karen Blixen ressemblait à Nosferatu, le vampire de Murnau. C’est une comparaison que, par galanterie, par respect pour la romancière danoise, je n’écrivis pas dans le récit de notre rencontre. D’autant que si son physique choquait au premier regard, son charme opérait sans tarder. La qualité de sa conversation – en français –, la vivacité de ses reparties, le timbre de sa voix eurent tôt fait de m’entortiller. Dans mon article je choisirai de la comparer au Voltaire des dernières années, le visage tout en arêtes, l’ironie sèche et anguleuse. Plus flatteur que Nosferatu, n’est-ce pas ? Ou que la momie de Ramsès II, de qui Roger Grenier la rapprocha (Paris ma grand’ville).

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Le o, le a et le e, trois voyelles fortes, ont découragé les ardeurs bûcheronnes des réformateurs. Plus fragiles, le i et le u ont subi leurs cognées. Des accents circonflexes ils ont fait du petit bois. Avec des exceptions qu’on peut appeler aussi rescapés. Il fallait garder sûr, le jeûne, le dû, pour les distinguer de leurs homonymes. Et, pour des nuances de conjugaison, maintenir croître, qu’il fît, qu’il fût, etc. Le chapeau a la tête dure.

N’est-ce pas une grande tradition française que de créer des lois et des règles qui ne vont pas sans exceptions, dérogations, dispenses et niches fiscales ou grammaticales ?

Plutôt que de supprimer des accents circonflexes, je suis partisan, au contraire, d’en ajouter. À condition qu’ils apportent du sens, en particulier de l’humour. Ainsi, bien placé au sommet du faîte, le chapeau devrait couronner aussi la cîme, la collîne, le bâllon, le pîc, la montâgne. Et s’implanter également au-dessus des Âlpes, du mont Âthos, de l’Âtlas et de l’Ânnâpurnâ.

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La grammaire et la syntaxe ont meilleure réputation que l’orthographe. Elles ont une dimension intellectuelle, elles relèvent d’un jeu savant tout en étant animées par une forme de logique, alors que l’orthographe paraît à la fois bébête et inutilement compliquée. « L’orthographe est le cricket des Français (…). Le cricket et l’orthographe ont en commun d’être incompréhensibles aux étrangers, sans parler des indigènes », Alain Schifres. La grammaire est en partie responsable du chinois de l’orthographe française, mais, à elle, on n’en veut pas, elle garde son prestige de première de la classe.

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Alexandre Vialatte : « Quand on est amoureux de la langue, on l’aime avec ses difficultés. On l’aime telle quelle, comme sa grand-mère. Avec ses rides et ses verrues. Avec son bonnet tuyauté qui donne tant de mal à la repasseuse », Chroniques de La Montagne.

Une commission pour la rectification de l’orthographe – et non pour la réforme – avait été créée par le gouvernement de Michel Rocard en 1990. J’en étais. De pertinentes propositions avaient été faites pour mettre de l’ordre dans le pluriel des mots composés, le redoublement des consonnes, etc. Les travaux étaient sur leur fin quand un révisionniste pur et dur demanda la suppression de l’accent circonflexe sur le i et le u. Comme ça, à brûle-pourpoint. Incongrûment. Le traître ! C’était la nuit du 4 août des accents circonflexes.

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Le prince de Ligne : « J’ai fait attendre des empereurs et des impératrices, mais jamais un soldat. » Simon Leys qui fait cette citation ajoute que le maréchal autrichien et écrivain de langue française « traitait ses sujets et subordonnés avec une courtoisie qui venait du cœur », Le Studio de l’inutilité.

Rendez-vous médicaux exceptés, l’antichambre ou le salon d’attente en dit long sur la personne qui occupe le bureau d’à côté. Quand le visiteur doit lanterner au-delà de quelques minutes, c’est le plus souvent un homme ou une femme qui a de lui ou d’elle-même une opinion très haute, qui tient l’autre pour son obligé ou son inférieur et qui entend le lui rappeler sur le cadran de sa montre. Ne pas respecter l’heure d’un rendez-vous, c’est ne pas respecter son semblable. Il n’y a pas grand-chose à attendre de quelqu’un qui nous fait sérieusement attendre.

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On s’arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ce peut être pour la beauté, pour l’intelligence, pour l’humour, pour l’originalité de ce que l’auteur a écrit et qu’on a envie de relire sans attendre.

Ce peut être aussi parce que le passage nous a paru obscur et qu’on aimerait comprendre avant d’aller plus loin.

Ce peut être encore parce que ces mots, tout à coup, interpellent notre mémoire, la titillent ou se cognent contre elle.

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De mon père je n’ai reçu de gifle qu’une seule fois. Comme Jean d’Ormesson. Il avait six ans. Son père était ministre plénipotentiaire à Munich. « Je suis installé au balcon de la légation et je regarde défiler derrière un drapeau rouge avec une drôle de croix noire dans un cercle d’argent une troupe de jeunes gens qui chantent – très bien – sous les applaudissements de la foule. Entraîné par l’allégresse générale, j’applaudis à mon tour. Et, surgi soudain par surprise derrière moi, je reçois de mon père, avec beaucoup de douceur, la seule gifle qu’il m’ait jamais donnée », Je dirai malgré tout que cette vie fut belle.

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