Commentaire de fanfan50

Une voix féminine pour nous parler de la population française d’outre-mer dans un premier roman qui s’apparente à une biographie. Toute une famille guadeloupéenne est évoquée, depuis ses racines africaines, son implantation dans Morne-Galant, un village éloigné de Pointe à Pitre et puis l’arrivée en métropole de quelques-uns de ses membres les plus jeunes dont le père de la narratrice. Le personnage d’Antoine est très fort. Son nom de baptême est Apollone mais son nom de savane est Antoine. Tout le monde l’appelle Antoine et c’est un sacré numéro. Rien qu’à lire ses aventures, je me suis bien distraite. La sœur d’Antoine est plus conformiste et donc moins drôle. Quant à leur petit frère, sa mère qu’il n’a pas connue lui manque et il cherche en vain à obtenir la photo d’Eulalie. Hilaire, leur père, est une figure assez spéciale. L’histoire de la canne à sucre récoltée et amenée par les planteurs à l’usine. La balance en panne, ils attendent trois jours qu’elle soit réparée. La canne a séché et pèse moins lourd. Ils protestent et l’armée intervient. Nous avons de cette île une image idyllique mais la réalité est autre. Intéressant de lire le point de vue de ceux qui vivent dans la Basse-Terre qui est l’envers de la Grande-Terre. « La Grande-Terre, d’où viennent les Ezechiel, a la poitrine plate, faite pour les grandes distilleries et les beaux moulins qui tombent à présent en ruine. La Basse-Terre, montagneuse, embrumée, a toujours été le territoire des gens libres ».