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Extrait

Extrait ajouté par July_Derval 2022-03-25T14:02:53+01:00

— À propos de ce type, une chose m’intrigue, reprend la rouquine. Je n’ai trouvé aucune trace du texte qu’il vous a donné. Soit il l’a inventé, soit il l’a découvert.

Il ne peut pas l’avoir inventé. Il l’a surement découvert, mais a gardé le secret pour lui et s’il nous laissé cette copie c’est surement parce qu’elle n’est pas complète. Il y a juste de quoi nous donner envie de poursuivre nos recherches. Je n’ai toujours pas lu la traduction qu’a fait Jasmine, mais c’est inutile.

— Je sais ce qu’il y a dedans. J’ai fait un nouveau cauchemar cette nuit, leur dis-je.

Les trois filles me regardent étrangement. Le temps semble s’être suspendu à mes lèvres. Nana se penche un peu vers moi et scrute mon regard. Jasmine qui a traduit le texte sait ce que je vais raconter, mais elle se tait. Ses yeux me font pourtant signe de poursuivre. Les seins de Lise se soulèvent doucement et elle saisit mon bras. Je tremble un peu et je lève la tête vers le ciel. Quelques nuages passent en brume ouatée sous le soleil et je me dis qu’il devait être identique en cette après-midi de 1491 ou mon esprit s’est égaré. Je prends une gorgée d’eau. Je regarde alors mon verre coloré au design contemporain. Il n’a plus la même forme. Il est en cristal et beaucoup plus travaillé.

En souriant, je repose mon verre sur la petite table au plateau marqueté et rejoins Jasmine Félicia de la Rojà mon amante dans notre grand lit à baldaquin. Elle repose sa grappe de raisin dans un petit plateau d’argent sur la table de nuit. Il reste quelques grains de raisin qui donnent à sa bouche un côté à la fois sucré et acidulé lorsque j’y pose mes lèvres. Je me glisse à côté d’elle sur le drap en découvrant mes dents avides de l’embrasser.

Nous tournons la tête simultanément. Derrière la porte nous avons entendu des cris et un coup de feu a retenti. Des coups sourds martèlent le bois qui finit par céder. Apeurées, nous nous sommes prises dans les bras lorsqu’elle s’est ouverte dans un grand fracas. Un homme vêtu de noir est alors entré suivi de plusieurs autres soldats qui regardent avec concupiscence nos corps nus.

— Jasmine Félicia de la Rojà, July del Castillo, au nom de l’Inquisition, j’ai ordre de vous arrêter et de vous conduire au monastère d’Escornalbou ou vous serez interrogées.

Nous sommes pétrifiées et tentons vainement de couvrir nos anatomies avec le drap. Les soldats nous empoignent et nous font sortir du lit.

— Vous n’avez pas le droit, clame en vain Jasmine

— Laissez nous nous habiller au moins, dis-je en tentant de me dégager.

Mettez ça dit le capitaine en nous jetant nos jupons. Derrière lui, nous entendons alors des sanglots et en tendant le cou je découvre nos suivantes, Annette et Lise, qui pleurent la mine défaite dans leurs chaînes.

— Laissez-les partir, elles n’ont rien fait, crie Jazz

— Elles ont des relations contre nature, répond-il. L’Inquisition décidera si c’est vous qui les avez perverties.

Nos jupons de lin blanc que nous passons en tremblant nous couvrent des reins aux chevilles et leur transparence dévoile nos jambes. Je ferme alors les yeux et des larmes roulent lorsque des fers épais viennent d’un cercle froid enserrer mes chevilles et que mes bras sont rudement tirés dans le dos avant que d’autres fers relient mes poignets. Jasmine, la mâchoire tremblante a subi un sort identique au mien et c’est d’une claque brutale sur la nuque qu’ils nous font sortir de notre chambre la tête basse et le rouge aux joues. Nous savons ce qui va se passer maintenant et la honte écrase ma poitrine.

À l’extérieur de la maison, nos domestiques et tous les ouvriers que les soldats ont pu rameuter attendent notre sortie. Nous marchons à demi nues devant cette foule silencieuse et seuls les graviers du parc qui écorchent nos pieds crissent dans cette atmosphère lourde. Servantes comme ouvriers nous dévisagent. Certains détournent le regard à notre passage comme si nous allions les envouter, d’autres se signent. Aucun ne prend notre défense.

L’air frais conjugué à la situation fait dresser mes tétines d’ou une perle de lait est en train de goutter. Je m’empourpre un peu en m’en apercevant et je poursuis mon chemin de croix la tête basse en cachant mon visage dans mes cheveux et ma poitrine qui ballote impudiquement. Un glas sinistre tinte à nos chevilles. Il provient de la chaîne qui nous entrave et nous oblige à rouler des hanches ce qui a pour effet de faire glisser nos jupons qui dévoilent peu à peu le haut de nos fesses et les prémices de nos raies. Jasmine ne semble pas y prêter attention. Elle avance mécaniquement et la moitié de sa fente culière ainsi que les poils de sa toison de jais sont visibles avant qu’un soldat ne vienne la rajuster sur l’ordre du capitaine. Je sens mon jupon descendre aussi sur mes hanches et je le rattrape du bout des doigts en me cambrant ce qui me vaut quelques rires salaces à la vision de mes seins tendus. Derrière nous dans leurs tenues de soubrettes Annette et Lise marchent aussi en tremblant. Le chemin jusqu’à la charrette est interminable. Seule Jasmine a redressé la tête et toise du regard ses domestiques qui finissent par baisser les yeux. Je regarde le ciel bleu et les hommes qui entourent la propriété. Le passage secret qui mène jusqu’à la mer depuis la cave ou nous entreposons le vin ne nous aura été d’aucun secours.

— La cave ? Fait Nana en me regardant.

— Chut ! Laisse-la raconter, lui répond Lise qui est depuis le début sous l’emprise du récit que je reprends.

La charrette monte péniblement jusqu’au monastère. Elle nous secoue en tous sens sur les planches de bois, brinquebalées que nous sommes avec nos mains liées dans notre dos qui ne nous permettent pas de nous retenir. Silencieuse au milieu des cahots, je regarde mes trois compagnes d’infortune. Elles sont aussi abattues que moi.

Le soir tombe lorsque nous arrivons enfin. Le jupon de Jasmine est aussi maculé que le mien et les vêtements de nos suivantes se sont déchirés par endroits. Mais ni ça ni la faim qui tenaille nos ventres et se dispute à la peur ne semble être la préoccupation des soldats qui nous entrainent dans les sous-sols. Le cachot ou nous sommes enfermées après avoir descendu des marches froides et humides ne nous permet même pas de nous asseoir sans ressentir la dureté du sol malgré la paille qui le recouvre. On nous a enlevé les fers de nos poignets, mais pas ceux de nos chevilles et nos pas sont lourds et sonores. Nous passons la nuit à grelotter dans ce cachot en nous serrant les unes contre les autres.

Nous ne savons pas combien d’heures sont passées lorsque la lourde porte de bois s’ouvre devant deux hommes qui nous font sortir transies de froid et nous poussent vers une grande salle voûtée. L’inquisiteur de Catalogne nous attend derrière un bureau. Forsadia est un homme redoutable craint dans toute la région. Il est flanqué de deux prêtres aux regards sinistres. On nous fait décliner nos noms prénoms et qualités avant que les chefs d’accusation ne tombent. Annette et Lise sont considérées comme des moins que rien, de faibles femmes que nous aurions perverties à nos mœurs contre-nature Jasmine et moi. Ce sont leurs amants qui de crainte d’être corrompus les ont dénoncées.

— Balivernes, s’écrie Annette. Ils étaient avinés et ils puaient. Nous n’avons pas voulu forniquer avec eux.

— De quel droit avez-vous refusé si ce n’est celui du diable ! Tonne l’Inquisiteur.

— Ils voulaient m’imposer de pratiques sodomites, se défend Lise

— N’aggravez pas votre cas, ce sont des bienfaiteurs de l’Église ! Répond Forsadia en balayant ses arguments du revers de sa main.

L’homme sec et au visage en lame de couteau parsemé de vérole se tourne vers l’angle de la pièce. Une silhouette encapuchonnée bouge légèrement la tête en signe d’assentiment. Impossible de voir son visage sans l’ombre. Forsadia nous regarde de nouveau. Outre nos mœurs dévoyées, nous faisons de plus commerce patent avec le diable poursuit-il. Notre voisin un propriétaire terrien qui lorgne depuis longtemps sur notre domaine nous accuse d’avoir détruit ses récoltes en envoyant le mildiou dans ses vignes au cours d’une messe noire. Cette affirmation est tellement abracadabrante que pour la première fois nous avons un sourire aux lèvres. Sourire qui est perçu comme un aveu bien sûr par l’Inquisiteur de Catalogne. Il referme un gros livre dans lequel il nous a décrit que détruire les cultures était un fait connu et qu’il était l’apanage des sorcières.

— Donc vous avouez ! Lance-t-il d’un ton péremptoire qui résonne dans les voûtes.

— Avouer quoi ? Lache Jasmine, méprisante. Que nous savons mieux traiter nos vignes que lui ?

Forsadia s’empourpre et donne ses ordres aux gardes qui s’approchent de nous un sourire mauvais. Ils matent rapidement les quelques velléités de rébellion que nous avons Annette et moi et nous arrachent les hardes qui nous couvrent. Jasmine s’est laissée faire en le fixant droit dans les yeux le regard dur et Lise en pleurant. Elle est liée les bras écartés et tendus sur une croix d’ou part un siège en forme de V. Le bourreau l’oblige à y poser ses cuisses ce qui la contraint à les écarter largement et à offrir une vue imprenable sur son sexe. Ses chevilles sont enfin emprisonnées croisées l’une sur l’autre derrière le poteau ou elle est adossée. Le corps tendu comme un arc, Lise jette des regards affolés et ses seins proéminents se soulèvent au rythme soutenu de sa respiration. Elle se met à sangloter sous la douleur lorsque des poids sont accrochés aux tétons de ses poires fermes, et je tourne la tête lorsque le fouet s’abat sur elle et zèbre son corps sous ses cris et ses supplications.

— C’est horrible, me dit Lise en me ramenant au 21e siècle. J’ai vraiment subi ça ?

— Pas toi directement, mais dans mon cauchemar nous étions toutes les quatre

— Continue, fait Nana. Et moi, alors qu’est-ce qu’ils m’ont fait ?

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