Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 937
Membres
1 014 354

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par Caroline 2013-10-23T13:07:15+02:00

"- Mais comment cela va-t-il ces temps-ci?

- Toujours les nerfs à vif, comme d'habitude.

- Aucun médicament ne pourra vous aider. Vous n'éprouvez pas l'envie de vous convertir?

- Si cela m'était au moins possible...

- Cela n'a vraiment rien de difficile. Il suffit seulement de croire en Dieu, de croire en Christ le Fils de Dieu, de croire dans les miracles qu'Il a accomplis...

- Ce que je peux, c'est croire au Diable!

- Alors, pourquoi ne croyez-vous pas en Dieu? Si vous croyez en l'ombre, comment vous défendre de croire en la lumière?

- Mais il existe aussi des ténèbres sans lumière".

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:47:21+02:00

Leurs yeux se souriaient avec satisfaction. À cet instant, une ombre noire se profila sur le papier de la porte coulissante juste derrière Yoshikatsu ; alors qu'elle posait la main sur la cloison en s'apprêtant à la faire glisser, l'ombre s'effaça tout d'un coup : la robuste silhouette d'Hayami Tôzaemon s'encadra alors au seuil de la pièce. Sans son arrivée, Kuranosuke aurait peut-être pu savourer indéfiniment, dans la douce et bienheureuse chaleur du printemps, le sentiment de fière satisfaction qui l'habitait. Mais en même temps que le large sourire qui s'épanouissait sur le visage débordant de santé de Tôzaemon, la réalité fit intrusion sans se gêner entre Kuranosuke et Chûzaemon. Ni l'un ni l'autre n'en eurent évidemment le moindre soupçon.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:47:13+02:00

Depuis qu'il avait quitté le château d'Akô, il avait vécu tous ces jours et ces mois – presque deux années ! – dévoré par l'impatience et tramant inlassablement de nouveaux plans. Il avait fallu – avec combien de peine ! – attendre et attendre encore que l'occasion mûrisse en réfrénant l'ardeur de ses hommes toujours prêts à s'enflammer, sans compter les espions du clan adverse qui épiaient sans relâche le moindre de ses faits et gestes. Il avait réussi à se jouer d'eux en simulant une vie de débauche, mais il avait alors dû dissiper la méfiance de ses compagnons eux aussi dupes de son comportement. Yamashina, Maruyama [Jadis, quartiers des lupanars à Kyôto. Kuranosuke s'était installé à Yamashina pour mieux tromper l'ennemi avant l'accomplissement de la vengeance.] – le souvenir de cette lointaine époque passée à conspirer ravivait en lui toutes les souffrances alors endurées… Mais tout était à présent arrivé à son juste terme.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:47:06+02:00

Neuf personnes se trouvaient en principe réunies dans la pièce, mais Kataoka Gengoemon venait juste de s'absenter pour se rendre aux lieux d'aisances ; Hayami Tôzaemon, parti bavarder dans le salon bas, n'était de même pas encore de retour. Les six autres, Yoshida Chûzaemon, Hara Sôemon, Mase Kyûdaiyu, Onodera Jûnai, Horibe Yahei et Hazama Kihei, étaient plongés dans une lecture ou rédigeaient quelque lettre, en oubliant même, semblait-il, le soleil qui pointait ses rayons sur le papier des portes coulissantes. Tous les six étaient des vieillards ayant déjà dépassé la cinquantaine et cela expliquait peut-être le silence frileux qui régnait dans la pièce où le printemps se montrait encore timide. Même quand il arrivait que l'un ou l'autre se raclât la gorge, le bruit ne parvenait pas à troubler l'imperceptible odeur d'encre qui flottait dans l'air.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:46:53+02:00

Les années 1917-1918 sont pour Akutagawa Ryûnosuke particulièrement fertiles. De cette période datent certaines de ses plus belles œuvres « historiques » (entre guillemets, car le passé n'est jamais qu'un cadre commode au service de l'expression artistique d'une réalité plus intime). Malgré les attaques virulentes de certains tenants de l'école naturaliste qui prônaient une relation directe et sans fard des expériences quotidiennes de l'écrivain, Akutagawa tient bon. Sa conviction et son ambition se situent à un autre niveau ; il vit son travail d'artiste justement comme le moyen, pour lui-même, de dépasser la banalité du quotidien, comme le privilège de celui qui pour observer (non pas juger) le monde sait s'élever au-dessus de lui. Par la distance qu'il instaure entre l'écrivain et le sujet choisi, le recours à un lointain passé dans ses récits « historiques » se fait l'instrument de cette volonté de domination et de détachement du contingent. Conçues comme des modèles de perfection de la forme et de la construction, les œuvres de cette période, qui pour la plupart relatent des expériences humaines dérisoires, sont aussi le terrain où s'affirme de façon souveraine l'ironie (non pas le mépris) de l'auteur. Pour preuve, le titre qu'il choisit pour son troisième recueil de récits paru en janvier 1919 : Le montreur de marionnettes (Kugutsushi). Or l'intérêt du théâtre de marionnettes tient moins aux poupées, misérables pantins inanimés, qu'à la façon dont le montreur tire les ficelles. Et plus encore, derrière l'éblouissante démonstration, à l'expression du visage de l'artiste lui-même. En apportant la célébrité à son jeune auteur de vingt-quatre ans, Gruau d'ignames (Imogayu), publié en juillet 1916, avait ouvert à Akutagawa le chemin d'une carrière foudroyante. Mais, comme Ôishi Kuranosuke, ne restait-il pas, finalement, prisonnier d'une éternelle solitude ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:46:44+02:00

« Chaque ville possède son odeur. Celle de Florence est faite d'un mélange d'iris blanc, de poussière, de brume et du vernis d'antiques tableaux » (Meljukovski). Si l'on me demandait quelle est l'odeur de Tôkyô, je répondrais sans la moindre hésitation : l'eau du Fleuve. Il ne s'agit pas seulement de son odeur : sa couleur, ses résonances, ne peuvent être que la couleur, la rumeur de ce Tôkyô que j'aime. C'est parce que le fleuve existe que j'aime Tôkyô ; c'est parce que Tôkyô existe que j'aime la vie.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:46:33+02:00

L'eau de la mer est d'un vert trop dense, trop profond tel celui du jaspe. L'eau de la rivière en amont, où le flux et le reflux des marées ne se font absolument pas ressentir, brille par ailleurs, couleur d'émeraude, d'un éclat trop léger, trop superficiel. Seule l'eau du grand fleuve qui s'écoule au milieu de la plaine où l'eau douce se mêle à l'eau des marées, allie à la froideur du bleu la chaleur d'un jaune trouble, et d'elle semble se dégager une intimité où se reconnaît la marque de l'homme, ainsi qu'une mélancolie lifelike [« Vivant » (en anglais dans le texte).], c'est-à-dire humaine. Surtout, dans la mesure où le Fleuve s'écoule tranquillement au terme de sa course à travers la plaine du Kantô, riche en terre argileuse d'un brun rougeâtre, dans la grande ville qu'est Tôkyô, la couleur de son eau trouble et toute ridée comme un vieux juif grincheux qui grogne et marmonne, possède en vérité quelque chose de serein, de mélancolique et de velouté. Et bien qu'elle s'écoule à travers la ville, elle n'est pas sombre comme l'eau des canaux qui relient les rivières entre elles, et ce, peut-être, parce qu'elle se trouve de plus en relation directe et permanente avec l'immense magie de la Mer. Elle ne dort pas. J'ai, sans savoir pourquoi, l'impression qu'elle est animée de vie ; l'impression aussi que le but de sa course est le mystère de l'Éternel sans fin ni commencement. Nul n'est besoin de dire la joie que j'éprouve à voir entre les ponts d'Azuma, d'Umaya et de Ryôgoku cette eau verte pareille à de l'huile parfumée mouiller sur son passage le granit et la brique des culées. Elle reflète près des rives les lanternes en papier blanc des maisons de location de bateaux et les saules dont les feuilles au revers argenté ondoient. Les vannes d'une écluse l'endiguent parfois ; scintillant calmement en contrebas des cuisines désertes, elle s'écoule, troublée par l'aile d'un canard effarouché, en se plaignant aux roses de Chine cramoisies de l'après-midi où s'estompent les notes d'un shaînisen [Instrument de musique à long manche dont la caisse de résonance triangulaire est garnie de trois cordes que l'on frappe avec un plectre. Originaire de Chine, il fut introduit au japon vers la fin du XVIe siècle.], mais elle garde toujours dans sa couleur grave une ineffable chaleur. Même quand vers les ponts de Ryôgoku, Shin.ô, Eitai, elle se nuance sensiblement, au fur et à mesure qu'elle se rapproche de son embouchure, du bleu indigo de la marée chaude et qu'elle réverbère, comme une aveuglante plaque d'étain posée au fond de l'atmosphère emplie de bruits, de fumée et de poussière, la blancheur incandescente du soleil, berçant, avec indolence les péniches chargées de charbon et les antiques bateaux à vapeur à la peinture blanche écaillée, le souffle de la nature et celui de l'homme s'accordent l'un à l'autre et, la chaleur qu'elle a acquise en traversant la Ville, demeure toujours.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:46:25+02:00

Les quartiers riverains caressés par l'eau du Fleuve sont tous chers à mon souvenir dont rien ne pourrait les effacer. À partir du pont d'Azuma, vers l'aval, ce sont les rives de Komakata, Namiki, Kuramae, Daichi, du pont de Yanagi ou encore de Yakushimae de Tada, d'Umebori, Yokoami… je n'ai pas de préférence. D'entre les murs blancs des entrepôts en terre battue éclairés par le soleil, d'entre les maisons obscures aux portes à claire-voie ou encore d'entre les allées de saules et d'acacias couverts de bourgeons d'un brun argenté, l'eau verte du Fleuve, brillante comme une plaque de verre polie, transmettra sans doute jusqu'à l'oreille du passant qui traverse ces quartiers les résonances nostalgiques qui, mêlées à la froide odeur des marées, s'écoulent comme par le passé vers le sud. Ah ! chère rumeur de cette eau ! Murmurant, suppliant ou comme claquant de la langue, le jour comme la nuit, l'eau verte comme le suc des herbes purifie en coulant les flancs de pierre escarpés de ses deux rives. Est-il besoin de rappeler les noms de Hanjo [Avant quitté Kyôto à la recherche de son enfant parti dans les provinces de l'Est rendre visite à son père, Hanjo apprend sur les rives de la Sumida qu'il a été tué par un marchand d'esclaves et en perd la raison. L'histoire est reprise dans de nombreux récits populaires.] et de Narihira [Narihira (825-880) : poète de lignée impériale dont la légende rapporte qu'il fut exilé dans les terres de l'Est (vers Tôkyô) à la suite d'une liaison avec l'Impératrice.] ? J'ignore ce qu'était en un temps si reculé la plaine de Musashi [Région de Tôkyô à présent nommée Kantô (« les Marches de l'Est ») par opposition au Kansai (« les Marches de l'Ouest » – région d'Ôsaka).], mais voici longtemps déjà que de nombreux auteurs de jôruri [Théâtre de marionnettes, actuellement désigné sous le nom de bunraku. Né vers la fin du XVIe siècle sous la simple forme d'un récitatif accompagné par un instrument de musique, il fut porté à son apogée, après l'introduction des poupées sur la scène, par Chikamatsu Monzaemon (1653-1724) qui lui constitua un fabuleux répertoire de pièces historiques et de drames bourgeois inspirés de faits divers qui avaient défrayé la chronique de l'époque.] à Edo [Ancien nom de Tôkyô rebaptisée ainsi « la Capitale de l'Est » en juillet 1868, après la Restauration Meiji. Capitale militaire et administrative des shogoun Tokugawa qui dirigèrent le pays de 1603 à 1867, Edo fut également, après Ôsaka, le berceau des arts populaires qui forment la quintessence de la tradition japonaise.] — et, plus près de nous, le maître Kawatake Mokuami [Kawatake Mokuami (1816-1893) : un des plus illustres auteurs de livrets de kabuki.] – ont utilisé dans leurs récits de mœurs, au même titre que le son des cloches du monastère Sensô [Monastère bouddhique de la secte Tendai situé dans le quartier d'Asakusa, près de la Sumida.], ces mélancoliques résonances du Fleuve afin de traduire avec intensité die Stimmung [« Atmosphère » (en allemand dans le texte).] d'une scène de meurtre. Quand Izayoi et Seishin précipitèrent leur corps au fond de l'eau [Personnages d'une pièce de kabuki de Kawatake Mokuami. Mettant un terme à une liaison dramatique, le moine Seishin et la fille publique Izayoi se jettent ensemble dans la Sumida.], quand Gen.nojô s'éprit dès le premier regard d'Okoyo [Héros malheureux d'une pièce de Kawatake Mokuami. Gen.nojo, soldat de la garde du shogoun, tombe au premier coup d'œil amoureux de la musicienne ambulante Okoyo, mais la différence de rang social voue leur amour au désespoir.] vêtue pour la « chasse aux oiseaux [Costume de voyage porté par les musiciennes ambulantes qui, coiffées d'un large chapeau de joncs tressés, allaient chanter de porte en porte en s'accompagnant au shamisen dans l'espoir de quelque aumône.] », quand encore le chaudronnier ambulant Matsugorô traversa, un soir d'été où volaient en tous sens les chauves-souris, le pont de Ryôgoku, sa palanche sur les épaules [Personnage d'une pièce de kabuki de Kawatake Mokuami. Apercevant du pont de Ryôgoku des bateaux de plaisance, symbole d'une vie frivole, Matsugorô jette dans la Sumida ses outils de travail comme un acte de révolte contre l'inégalité des destinées humaines. Devenu voleur de grand chemin, il finit par se suicider, épouvanté par les méfaits qu'il a commis.], le Fleuve, comme à présent, répétait inlassablement aux embarcadères des maisons de location de bateaux, aux verts roseaux de ses rives, aux coques des canots, son indolent susurrement.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:46:15+02:00

J'ai vu maintes fois les acacias qui surplombent l'eau verte égrener dans la brise légère des premiers jours d'été la fragile blancheur de leurs fleurs ; maintes fois, par les nuits de brume du mois de novembre, j'ai entendu, qui s'élevait frileusement au-dessus de l'eau sombre, le chant du pluvier. Tout ce que je vois, tout ce que j'entends, renouvelle à l'envi mon amour pour le Fleuve. Frémissant au moindre rien comme les ailes des libellules noires qui, l'été, naissent de l'eau de la rivière, mon cœur d'adolescent ne pouvait résister et j'écarquillais des yeux emplis d'un émerveillement toujours neuf. Entre tous, je me rappelle ce moment où, appuyé au plat-bord d'un bateau qui jetait ses filets pour la nuit, je fixais l'eau noire et silencieuse quand je sentis, flottant entre la nuit et l'eau, le souffle de la Mort ; sans recours me parut alors la tristesse qui m'accabla.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-30T01:45:57+02:00

Je suis né dans un quartier proche de l'Ôkawabata (« la Rive du Fleuve [Ôkawa (« la Grande Rivière » ou « le Fleuve ») : surnom donné à la Sumida par les habitants de Tôkyô qu'elle traverse dans sa partie Est avant de se jeter dans la baie de Tôkyô.] »). En sortant de la maison, il suffit d'enfiler les ruelles de Yokoami bordées de clôtures – des murets noircis le plus souvent, enfouis sous le vert feuillage des pasanies – pour déboucher aussitôt sur la rive de Hyappongui (« les Cent Pieux ») d'où l'on embrasse le large cours de la rivière. Depuis ma plus tendre enfance jusqu'à la fin de mes études secondaires, j'ai vu presque chaque jour cette rivière ; j'ai vu son eau, ses bateaux, ses ponts et ses bancs de sable et aussi l'activité fébrile de ces gens qui naissent et vivent sur l'eau. Et il me semble qu'à présent, avec les années écoulées, même son odeur est chère à mon souvenir – cette odeur que sans même y penser je respirais quand, les après-midi de plein été, je partais, foulant le sable brûlant, au cours de natation.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode