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Liste des extraits

- Qu'en est-il donc de l'art des mots ?

- Il est intelligible, avant toute chose. Les autres arts heurtent les sens en premier, mais pas celui-ci. Il faut d'abord comprendre les mots, les décrypter, avant de savourer ce qu'ils désignent. Les mots peuvent traduire toutes les beautés du monde, mais nécessitent qu'on les comprenne. Si je faisais venir la toile, la sculpture ou la symphonie d'un auteur étranger, vous l'apprécieriez aussi aisément que s'il venait d'une de nos provinces. En revanche, si j'apportais le manuscrit d'un homme qui n'écrit pas comme nous, vous seriez incapables d'y trouver une quelconque beauté.

- Navré, fit l'évêque, mais il y a une faille dans ce que tu dis...

- Vous avez parfaitement raison, Excellence. Vous allez dire que les poèmes et les chants nous plaisent parce qu'ils portent de jolis phonèmes, parce que nos cœurs s'émeuvent de la disposition des sons, plutôt que des histoires qu'ils racontent. Et c'est exact. Mais je crois qu'il s'agit plutôt de musique que de littérature.

- Pourquoi les distinguer ? enchérit le prince. La littérature serait bien pauvre si nous lui refusions ce qui touche à la métrique et au rythme des sons. Sans cela, nous ne pourrions conter qu’à propos de choses qui sont belles indépendamment de la manière dont nous les décrivons. Ce serait ennuyeux.

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Un vent tombé des cimes s'engouffrait dans les bois et cueillait les feuilles mortes pour sitôt les lâcher. Las d'un long périple sur les mers septentrionales, il avait caressé les montagnes et offert à ces fières splendeurs le sel qu'il avait amassé.

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Les malades et les mendiants se réfugiaient ici au coucher du soleil, à l'abri d'éternelles flambées. Des acolytes les soignaient dans les quelques foyers que le roi avait mis à leur disposition. Nul voleur ne s'aventurait dans ces ruelles où chacun était pauvre et où la nuit n'offrait plus de faveurs. Beaucoup de temps s'était écoulé depuis le dernier monte-en-l'air ayant osé gravir les murs du temple pour en dérober l'un des nombreux trésors.

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La forme et la technique concèdent au sculpteur le talent de produire un monstre tout en nous permettant de le trouver splendide.

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- Lorsque vous entendez une musique particulièrement belle, admirez-vous l'instrument qui la joue ou l'homme qui l'aura composée ?

- L'homme, je suppose, répondit l'évêque avec obligeance. Mais ce n'est pas pareil, Votre Altesse. Un homme n'est pas comme une vielle ou un ocarina.

- Je n'y vois pas de différence. La voix d'un homme est l'instrument par lequel il produit certains sons, de même que son bras est l'instrument par lequel il produit certains gestes. Celui qui chante ou joue d'un instrument n'invente aucune beauté, son mérite est tout autre : il la traduit aux sens afin que nous puissions l'entendre.

- C'est intéressant, Votre Altesse. Chanter n'est pas un art, mais une performance ?

-Il n'y a rien d'injurieux là-dedans. Nous admirons les bardes et les bretteurs pour les mêmes raisons : le talent par lequel ils manient leurs organes. La voix est un outil, comme une épée ou un échafaudage.

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- Il existe deux chemins pour accéder aux arts : ceux du sens et de l'intelligence. Lorsque vous admirez une peinture, les sens vous offrent une première compréhension esthétique de l'œuvre : ses tons, ses couleurs, ses traits, ses perspectives, et tout ce que l'auteur a signifié de beau au moyen de ceux-là. Puis, vous percevez l'intelligible de l'œuvre, ce que les sens ne comprennent pas, niais que l'esprit entend : les personnages, les symboles, les regards, les expressions. En deux étapes, vous obtenez une compréhension globale de l'œuvre, et l'appréciez pleinement. Le procédé est le même pour la sculpture, la tapisserie, le mime...

- Et la musique ? coupa le prince.

- C'est là que cela se complique, répondit Glawol avec assurance. La musique nous fait confondre les deux. Lorsque vous l'écoutez, le sensible et l'intelligible sont indissociables, et traduits en même temps.

- Je vois ce qu'il y a de sensible, fit le prince. Mais qu'y a-t-il d'intelligible dans un ensemble de sons ?

- Vous reconnaissez les airs tristes et les airs plus joyeux, n'est-ce pas ? Votre esprit sait faire la différence. Ces airs ne sont pas composés de la même manière, et la disposition des notes joue sur les sentiments que le son véhicule. Mais ce que la musique a d'extraordinaire, c'est sa capacité à raconter sans user de verbe ou d'image. Ce n'est, certes, pas aussi précis qu'un conte ou qu'une toile, mais vous pouvez deviner le danger, l'amour, la peur ou la surprise, rien qu'en écoutant "un ensemble de sons"

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Car le monde est ainsi, que les hommes impudents

Ne convoitent jamais que des mets imprudents

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- Croyez-vous qu'ils existent ?

- Les dieux ? Je ne sais pas et je m'en fiche. S'ils existent, ou s'il existe, comme pensent certains, un dieu qui les engloberait tous, je ne vois pas en quoi cela me concernerait. Je suis né doté d'intelligences et de capacités, mais il ne me semble pas avoir reçu, comme inscrites sur mon âme en divins caractères, de règles qu'il me faille suivre pour vivre bien. Je pense que c'est à nous de les produire, si nous le souhaitons, selon ce qui nous semblera être le mieux pour tous. Certainement, les théologiens sont hermétiques à ce genre d'idées, et j'ai dû feindre de me complaire dans leurs doctrines étouffantes et obscures.

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On portait des draps ensanglantés, et il entendait toujours la voix autrefois familière, corrompue par le tourment d'une terrible douleur, de celle qu'il avait aimée dès ses premiers instants. On tenta de le retenir, de l'escorter loin de cet épouvantable décor, mais il fut vif et, mû par un amour désespéré, pénétra dans la pièce. En un instant, il se figea d'horreur et manqua de faillir.

Tordue de douleur, animée de violentes crispations, suant comme une bête, elle n'était plus la belle dame qui bordait ses duvets avec calme et douceur. Ses cheveux, qu'il savait lisses et blonds comme de l'or tissé, étaient rêches à présent, sales, dégoulinant d'eau, de sueur et de sang. Les jeunes rides de son visage jusqu'alors si gracieux luisaient d'ombres rougeoyantes près de l'âtre embrasé. Le sol, maculé de taches rouges, accueillait le reflet de flammes venues lécher les bases d'un sinistre bûcher, souillé par les pas allant et venant d'une foule inutile.

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La femme se cambra dans un ultime effort, tandis que par la fenêtre venaient se réfugier les dernières lueurs du jour. Sous ce nouvel éclat, elle parut s'agrandir, sa longue chevelure roussie par le sang et la peine s'étendait sur le lit comme un tapis de feu où venaient s'accoupler tous les rais de lumière. Ses tétons brunis semblaient un instant deux fertiles montagnes au sein d'une terre neuve de tout labeur. Les quelques humeurs qui perlaient à son front irradiaient pleinement des rayons vespéraux, reflétés en une myriade iridescente de brasiers colorés. Elle était une beauté originelle et semblait en cet instant élémentaire, l'évanescence de quelque déesse oubliée par le temps et les hommes.

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