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Ceux qui sont retournés à l’adoration d’Odin, bien sûr. Dans le royaume des Saxons de l’Est, une guerre fait rage entre le roi Sigehere et son cousin, le prince Sebbi. L’un en tient pour les vieilles croyances païennes, l’autre pour la foi chrétienne, et ils se livrent tous deux une lutte sans merci. N’avez-vous pas traversé les terres des Saxons de l’Est ? Eadulf secoua la tête en portant le gobelet à ses lèvres. Le cidre était doux et fort
Afficher en entierNous sommes maintenant armés pour pénétrer dans le monde de Fidelma. Nous sommes en décembre 666, le mois récemment baptisé Nollaig en Irlande, qui tient son nom du latin natalicia – fête de la nativité – et que, quelques années auparavant, les Irlandais appelaient Medónach Gemrid ou « milieu de l’hiver »
Afficher en entierCependant, en ce qui concerne les questions liturgiques, l’Église celtique d’Irlande était en constante opposition avec Rome. Rome avait commencé ses réformes au IVe siècle, changeant les rituels et la date de Pâques. L’Église celtique et l’Église orthodoxe d’Orient refusèrent de suivre cette nouvelle orientation. Entre le IXe et le XIe siècle, l’Église celtique fut progressivement absorbée par Rome, tandis que les Églises orthodoxes d’Orient confirmaient leur indépendance. À l’époque de Fidelma, l’Église celtique d’Irlande était très concernée par ces conflits, à la fois philosophiques et religieux, et ce sujet est fréquemment abordé dans mes livres
Afficher en entierFidelma est née en 636 à Cashel, la capitale du royaume de Muman (Munster), au sud-ouest de l’Irlande. Elle est la plus jeune fille du roi Faílbe Fland, qui meurt l’année suivant sa naissance, et elle sera élevée sous la tutelle d’un lointain cousin, l’abbé Laisran de Durrow. Quand elle atteint « l’âge du choix » (quatorze ans), elle part étudier à l’école des bardes du brehon Morann de Tara, en compagnie de nombreuses jeunes filles irlandaises. Après huit années d’études, Fidelma obtient la qualification d’anruth, située un degré au-dessous du titre le plus élevé décerné par les collèges de bardes et les universités ecclésiastiques.
Afficher en entierLa condamnation du "péché de chair" est restée étrangère à l'Eglise celtique longtemps après que Rome eut converti l'abstinence en dogme. Dans le monde de Fidelma, les abbayes et les fondations monastiques qui abritaient des personnes des deux sexes s'appelaient "conhospitae" ou maisons doubles. Les hommes et les femmes y vivaient en élevant leurs enfants au service du Christ.
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Préface (note historique), p18.
Afficher en entierCes lois irlandaises garantissaient aux femmes plus de droits et de protections qu'elles n'en n'ont jamais eu jusqu'à aujourd’hui en Occident. Elles pouvaient aspirer à toutes les fonctions à égalité avec les hommes. Dirigeants politiques, guerriers à la tête des troupes dans les batailles, elles exerçaient aussi les professions de médecin, de magistrat, de juriste, de poète et d'artisan.
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Les femmes étaient protégées contre le harcèlement sexuel, la discrimination et le viol. Concernant le divorce, elles jouissaient des mêmes droits que les hommes et pouvaient exiger une part des biens de leur mari.
Elles héritaient en leur nom propre des propriétés venant de leur famille et avaient droit à des compensations si elles tombaient malades ou étaient hospitalisées.
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Préface (note historique), p 15.
Afficher en entierLa loi de primogéniture, l'héritage par le fils aîné ou la fille aînée, était une notion étrangère à l'Irlande. Les titres attachés au pouvoir, qui allaient du petit chef de clan au haut roi, n'étaient que partiellement héréditaires. Chaque dirigeant devait prouver qu'il méritait la charge qu'il convoitait. Il était élu par le "derbhfine" de sa famille, composé d'un minimum de trois générations réunies en conseil. S'il s'avérait qu'un dirigeant était indigne de sa tâche, on le destituait. Et donc le système monarchique de l'ancienne Irlande était plus proche d'une république moderne que des monarchies féodales de l'Europe médiévale.
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Préface (note historique), p14.
Afficher en entierMais en décembre 666, où se déroule notre histoire, le christianisme était encore tout nouveau et les vieilles croyances païennes n'en finissaient pas de mourir.
Il ne s'était même pas écoulé une génération depuis que les Angles et les Saxons de l'est avaient renoncé à leurs dieux et leurs déesses - Tir (Tiw), Odin (Woden), Thor (Thunor) et Frigg (Frig). Leur pouvoir était tel que même aujourd'hui, dans la langue anglaise, les jours de la semaine sont nommés d'après eux - Tuesday, Wednesday, Thursday et Friday.
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Préface (note historique).
Afficher en entierUne vieille histoire. Autant que je me souvienne, la Mercie a toujours été une menace pour les Angles de l’Est, fit remarquer Eadulf. — Notre roi, Ealdwulf, a rejeté les exigences du roi de Mercie qui réclamait un tribut de l’East Anglia. Heureusement, la mère d’Ealdwulf est une princesse de la maison royale de Northumbrie, et une alliance devrait nous protéger des ambitions des Merciens.
Afficher en entierEadulf était choqué. À Cantorbéry, il avait bien entendu parler des dissensions qui déchiraient les Saxons de l’Est, mais personne ne l’avait informé de l’étendue des violences perpétrées dans ce royaume. Il frissonna en songeant qu’il avait failli le traverser, depuis le Kent, pour rejoindre la terre des South Folk. Comme l’aubergiste l’avait fait remarquer, c’était la route la plus directe pour les voyageurs. Par le plus grand des hasards, après avoir quitté Cantorbéry, il s’était rendu au petit port de Hwita’s Staple, au nord, et il était tombé sur Stuf.
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