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Extrait ajouté par Marty49 2012-10-15T17:07:19+02:00

Prologue

Faut-il croire au hasard ? Je ne me posais pas la question en poussant, ce soir-là, la porte d'une synagogue du quartier. Pourtant, les lectures de Paul Bowles ou de Jorge Luis Borges auraient dû m'alerter sur la possibilité de basculer dans un autre monde au moindre pas risqué sur les dalles d'une maison inconnue dont on aurait entrouvert le portail.

Je connaissais évidemment la théorie du mektoub arabe, où tout est écrit, où l'enchaînement inéluctable des choses s'accomplit selon un principe établi qui relève du divin. J'avais repéré, depuis longtemps déjà, les clins d'oeil verbaux et géniaux d'Albert Einstein, qui affirmait que "le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito"...

Mais non, la question ne m'a pas effleuré au moment où j'entrais dans le temple. Plus tard, oui, elle ne cessera de me hanter, me faisant perdre le sommeil, me forçant à m'interroger devant ce miroir en abyme qui s'ouvrait devant moi. Je me souviendrai à ce moment-là d'une phrase de Paul Eluard : "il n'y a pas de hasard, il n'a que des rendez-vous".

Mais, bon... Voilà que je traîne, que je m'embrouille... Le mieux, c'est encore que je reprenne tout depuis le début.

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Extrait ajouté par MSNordlys 2021-09-04T09:14:34+02:00

Par-delà la provocation et le refus feint du devoir de mémoire, cette génération du « Hitler, connais pas » me redonnait confiance en l’humanité, après une matinée en enfer.

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Extrait ajouté par MSNordlys 2021-09-04T09:13:44+02:00

Les nazis ont commis beaucoup d’erreurs, par exemple lorsqu’ils ont envahi la Pologne au lieu de la Suisse… C’est comme habiter en face de la Banque centrale et aller braquer le kebab du coin.

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Extrait ajouté par MSNordlys 2021-09-04T09:13:29+02:00

"Hitler... dit-elle en secouant la tête. Si on l'avait fusillé pendant qu'on le tenait ici, rien e ce qui s'est passé par la suite ne serait survenu !"

C'est la première parole sensée que nous entendons depuis que nous sommes arrivés à Landsberg.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-06-26T12:38:25+02:00

Je manquai de défaillir devant la promesse de deux nouveaux Everest à escalader. Je tremblais, mais j’avais réussi ma première épreuve, mon premier rite d’initiation. Oserai-je l’avouer ? Au bout d’une semaine, je psalmodiais la prière tel un grand prêtre de Babylone, fier de mes progrès, récitant l’araméen comme si j’avais fait cela toute ma vie.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-06-26T12:38:10+02:00

La prière commença. J’avais du mal à suivre, malgré ma lecture assidue de L’Hébreu pour les Nuls ! Puis vint le moment de la récitation du Kaddish. C’est M. Toledano, assis juste derrière moi, qui me donna une tape sur l’épaule en me soufflant : « C’est à vous… Allez-y ! » Et je me retrouvai debout, livré à l’assemblée m’observant avec intérêt, aux côtés du père orphelin de son fils, pour psalmodier la prière des morts. Prévoyant l’épreuve, je m’étais entraîné, à la maison, à dire et redire ces mots qui ne signifiaient rien pour moi et que je devais scander à présent la voix haute et claire. L’araméen se bousculait dans ma bouche, des cascades de consonnes se déversaient de ma gorge à un rythme effréné, tel un train lancé à toute vitesse et que plus personne ne contrôle. Mais je tenais bon et m’accrochais au petit papier plastifié qu’un rabbin compatissant m’avait offert au cimetière, lors des obsèques de ma mère. Lorsque j’arrivai au bout de ma prière, des dizaines de sourires d’encouragement me raccompagnèrent à ma place. Mes voisins m’accueillirent chaleureusement avec le regard de ceux qui vous acceptent dans leur communauté.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-06-26T12:38:01+02:00

Un pan de ma douleur s’effrita d’un seul coup. Qui étais-je, moi qui venais de perdre ma mère de 91 ans, face à un père qui pleurait la mort de son fils ? Mon chagrin s’inscrivait dans l’ordre naturel des choses. Pas le sien. Ce sont les enfants qui doivent enterrer les parents. Pas l’inverse. Cette fois, c’était à moi de lui témoigner toute la commisération du monde, m’excusant presque de la banalité de mon cas. Je lui présentai mes condoléances, un sourire doux-amer sur les lèvres. La fonction psychologique du Kaddish faisait la preuve de son efficacité : la condition de cet homme allait m’aider à relativiser mon chagrin, à me sentir moins seul, à accepter l’inéluctable comme faisant partie intégrante de l’existence d’un homme sur la Terre.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-06-26T12:37:52+02:00

Ce n’était rien, un mot, une formule de politesse, un peu de gentillesse, mais cette entrée en matière me fit monter les larmes aux yeux. J’étais encore fragile, je le savais, et je devais me méfier de la moindre émotion, mais je commençais à penser que je n’avais pas eu tort de pousser la lourde porte en bois. Je lui expliquai la raison de ma présence, le décès de ma mère, le Kaddish, etc. ; et ma volonté de faire partie, pour un temps, de sa communauté. Il s’approcha de moi et, de façon inattendue, il me prit dans ses bras, me présenta ses condoléances en m’assurant que je trouverais là toute l’aide nécessaire à l’accomplissement des rites liés à la mort d’un parent. Il me questionna aussi pour savoir qui j’étais, d’où je venais, ce que j’attendais de lui avant de m’inviter à prendre place dans la synagogue contiguë à son bureau.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-06-26T12:37:45+02:00

La peur au ventre, je me décidai à pousser la porte. L’entrée était déserte. Quelques photos tapissaient les murs, souvenirs de cérémonies qui s’étaient déroulées dans l’enceinte de la synagogue, ainsi qu’un tableau fixant les heures de prières en fonction du lever et du coucher du soleil. Au fond du hall, un portemanteau mis sans doute à la disposition des fidèles mais auquel nul vêtement n’était accroché. À gauche, une salle tapissée de livres où trônait une immense table au bout de laquelle se trouvait un homme assis que j’allai interrompre dans son étude.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-06-26T12:37:37+02:00

Pendant la semaine qui suivit, nous avions tenu à respecter les règles religieuses (ma mère était très croyante) qui régissent un décès. Le corps posé à même le sol, un drap blanc tendu contre le mur, telle une tente, soustrayant le défunt au regard des vivants ; les obsèques au cimetière (elle reposerait aux côtés de son mari), où je ne m’aventurai pas à prononcer un mot de crainte d’éclater en sanglots, la chemise lacérée par le rabbin pour que l’on puisse voir de loin que nous étions en deuil ; et puis les « sept jours », passés ensemble, entre frères et sœurs, où l’on pleure et l’on rit au gré des souvenirs et qui jouent le rôle d’une catharsis, géniale invention de la religion mise en œuvre bien avant les théories freudiennes, nous amenant doucement vers l’acceptation de la mort et la reprise progressive de la vie ordinaire.

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