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Extrait ajouté par bridget 2014-02-28T12:05:20+01:00

Je m'en souviens comme si c'était hier...

10 octobre 1967, 16 h 30. La grisaille d'automne s'accroche, tenace, aux façades des ruelles de Tullins. Une fin d'après-midi comme tant d'autres dans ce petit village de l'Isère. La sonnerie du collège a retenti depuis longtemps, mais je ne suis pas pressée de rentrer à la maison. Je tue le temps devant les boutiques de vêtements, admirant, dans les vitrines, ces chemisiers que j'aime tant mais qu'il faut que je me contente de regarder. Maman répète qu'il faut être raisonnable. J'ai seize ans et je grimace un peu, mais je ne fais pas d'histoires. Nous traversons une période difficile.

L'idée de me retrouver seule avec mon père m'oppresse. Il est déprimé, abattu, si différent du père que j'ai connu. Depuis plus d'un mois, nous habitons dans une maison sinistre, presque un taudis. Depuis plus d'un mois, je traîne des pieds en sortant du collège, pour m'assurer que maman sera rentrée du travail avant mon retour.

Le bruit d'un klaxon. Je me retourne et aperçois la 404 bleue des Mariani, avec ma tante au volant. Ma gorge se noue. Hier, le buraliste du village a dit à papa qu'un couple était à notre recherche. Nous avons tout de suite compris de qui il s'agissait : le frère de ma mère, Dominique, et sa femme, Marthe. Maman m'avait donné pour consigne de n'ouvrir à personne. «Mon frère est prêt à tout», avait-elle ajouté, visiblement inquiète.

Mais j'ai eu si peur de ne jamais revoir ma tatie depuis que nous sommes partis de chez eux que j'en oublie les mises en garde. Et puis, son sourire me rassure, je ne pense qu'à une chose, me jeter à son cou et l'embrasser. La voiture ralentit et s'arrête à ma hauteur. Oncle Dominique baisse la vitre.

«Monte ! On veut te parler.»

Ce «Monte», impérieux, résonne encore aujourd'hui dans ma tête. Il me refroidit instantanément, mais ne laisse aucune place au choix. Je monte à l'arrière. Nous nous arrêtons quelques mètres plus loin, sur le parking de la place du village. Ma tante éteint le moteur, mais ni elle ni mon oncle ne font le geste de sortir de la voiture. Oncle Dominique se tourne vers moi, son chapeau vissé sur sa tête des mauvais jours.

«Alors, vous habitez Tullins ?»

La crainte me rend docile. Je raconte ce qui se passe à la maison, que ce n'est pas le Pérou. Que papa n'est pas très en forme, que maman travaille énormément. Qu'elle est fatiguée, mais qu'elle tient le coup, comme d'habitude. Mon oncle me fixe du regard, sans un mot, depuis la place du mort. Il y a longtemps qu'il ne conduit plus, depuis qu'il s'est fait arracher la main à la guerre. Quand j'étais petite, sa prothèse en ferraille, qu'il recouvrait d'un gant, me mettait mal à l'aise. Je n'arrivais pas à dessiner des personnages masculins avec deux bras. L'État l'avait indemnisé pour sa blessure de guerre, en lui attribuant gratuitement une licence de débit de tabac, mais il était devenu aigri, presque haineux.

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