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J’ai mis du temps à lire ce livre, je l’avoue. Des années.

Je l’ai déjà dis ici, il m’est de plus en plus difficile de lire ou de regarder des œuvres parlant d’esclavage, de colonisation, bref, tout ce qui rappelle cette période difficile. Eh bien, ce bouquin m’a donné une claque et je ne regrette absolument pas de l’avoir lu. Il y avait des passages assez difficile à lire, ça l’est toujours, et d’autres où j’ai découvert des choses, vraiment, j’étais surprise, d’autres chapitres m’ont plongé dans une longue réflexion. Beaucoup de remise en question je dirai. En tout cas, c’est un livre qui pour moi doit être lu, bien entendu, par nous, antillais, étant les principaux concernés mais aussi par tout le monde.

Mais ? De quoi ça parle ?

> ***Si nous sommes en mesure d'appréhender la puissance mentale de nos ascendants qui ont survécu à tant d'atrocités et d' humiliation, ceux qui nous succéderont réaliseront plus facilement que c' est également par notre extraordinaire force d'âme que nous avons surmonté les séquelles traumatiques de notre histoire. Comment pourraient-ils alors douter de leur invincibilité à faire Peuple***

>

En fermant ce bouquin, je me suis rendu compte, non moins sans fierté que c’est vrai, l’histoire de mes ancêtres est lourde, atroce, horrible ET ( pas mais, mais ET…) que néanmoins, l’histoire de mes ancêtres est forte, belle. A tous ces hommes et ces femmes qui sous le poids (tant physique que moral) de ces atrocités se sont battus et que jusqu’à maintenant, cet esprit de rébellion, de force, de combat, n’a pas disparu.

Qu’est-ce que les Antilles ? Qu’est-ce qu’un Antillais ? A travers son essai, Matthieu Gama nous plonge dans un contexte tout d’abord historique. Tout d’abord, il faut rappeler que les Antilles sont historiquement des terres de métissage (Par la Violence).

Des peuples y ont vécus, ont étés décimés, puis remplacé par d’autres peuple déracinés. D’autres sont arrivés, sans violence, mais ont apporté avec eux, bien sûr, leur culture. On assiste alors à un brassage culturel et ce brassage culturel marque le début de notre construction identitaire.

On rappelle ensuite le lien entre traite négrière et l’esclavage. Un système capitaliste qui se réinvente, Qui se renouvelle. En effet, aujourd’hui, elle a tout simplement pris une autre forme, plus moderne qui pourrait faire penser que tout ceci est dernière nous. Mais il n’en est rien. Toute cette souffrance, toutes ces pratiques sont hélas, inscrite dans nos ADN et nous le répétons, surtout inconsciemment, de nos jours.

La société, Martiniquaise (je parle donc ici de ce que je connais) s’est construire autour de discours, de stigmatisation créé par le colon. J’ai été surprise de retrouver certaines expressions, phrase, comportement dans ce livre sans avoir même réalisé qu’en effet, ce n’était que le fruit des nombreux traumatismes. On parle là de manque de solidarité entre nous et de haine envers nos frères et sœurs caribéens.

En ce qui concerne ce sujet, on a de côté, non seulement notre rapport avec les autres iliens. Que ce soit cette comparaison entre la Guadeloupe et la Martinique et je dirai même ce concours, mais aussi notre façon de percevoir les antillais anglophone/hispanique. La xénophobie ambiante envers les Sainte-luciens et les haïtiens.

C’est aussi notre façon de percevoir l’Afrique. J’ai déjà entendu personnellement des Martiniquais parler des Africains et même plus jeune, cela m’a toujours révolté. D’un autre côté, avec les réseaux sociaux, notamment twitter, j’ai découvert que les Africains trouvaient que : nous étions arrogant envers eux, que nous avons honte de nous considérer comme africains. Pourtant, la logique veut que nous soyons afro-descendant (et fier !) et qu’il est impossible et injuste de rejeter nos ascendances amérindiennes, indiennes et européenne. Un tel bagage identitaire ne peut pas se résumer au fait que nous sommes Africains. Nous ne le sommes pas et nous ne le serrons jamais. Revenir aux sources est une chose mais adopter une autre identité alors que nos cultures, coutumes (venant de différents endroits) se sont formés, créés, développés au fil du temps ici est impossible. C’est ce qui fait des Antilles… Les Antilles.

Si les discours de beaucoup avant a été négatif et haineux envers nos frères et sœurs de la terre mère, aujourd’hui, il est indéniable que beaucoup d’afro-descendants sont à la recherche de leur histoire. Ils essayent de surpasser et déconstruire des années de pensées péjoratives afin de renouer avec l’une de leur identité.

De colorisme, de sexualité interraciale, notre rapport au travail, mais aussi de peur intergénérationnelle (les chiens… L’eau…). Le rapport homme blanc/Homme noir mais aussi Homme noir/Homme noir en prenant en compte une fois de plus l’homme blanc.

> Le Noir désire à la fois devenir Blanc en intégrant le monde des Blancs tout en voulant rester lui-même. Frantz Fanon, Peau noire et masque blanc

>

On parle aussi de cliché alimenté par la France et donc, quand les hexagonaux débarquent, ils sont surpris (On peut parler du bon vieux “ le travail doit être facile ici, sous les cocotiers…)

> L’esclavage nous a forcé à survivre, mais nous n’avons pas appris à vivre

>

Cette phrase tourne en boucle dans ma tête. Mais comment vivre quand l’histoire se répète ? Et surtout, comment vivre avec un tel bagage ?

Les Antilles, ancienne ou perpétuelle colonie ? Personnellement, je n’ai pas envie de me leurrer, à mon sens, concernant, que ce soit la traite négrière ou l’esclavage, c’est juste la forme qui a changé, pas le fond. Que ce soit par le manque de reconnaissance du crime commis et perpétué. Le fait que l’histoire n’est pas enseigné par l’académie française (ni là-bas, ni ici… Et encore, bien entendu, ici, l’histoire se transmet par nos parents et donc, nous sommes conscient du passé). Pire encore, pendant des années, la vérité a été soit caché, soit monstrueusement transformé, soit embelli et cette contre-vérité (qui autrefois avait même une valeur scientifique) s’est propagé, alimentant ce racisme Ce n’est donc pas étonnant que beaucoup d’hexagonaux ont une haine viscérale, une manque de connaissance accru de notre histoire. Nous avons été rabaissé, moqué, comparé à des moins que rien, des animaux (des singes), nous avons été jugé inférieur et tout ceci a altéré notre façon de nous voir, de nous construire.

Du monopole économique exercé par les descendants des colons, de l’élection d’un préfet (qui n’est qu’un autre titre pour désigner un gouverneur) qui n’est jamais conscient du quotidien du peuple (Peut-être parce qu’il n’en fait pas partie…), au manque de considération des problèmes sur nos territoires (pas d’eau) et enfin, non pas des moindre, le SCANDALE du chlordécone. Et que dire du Bumidom ?

> Aimé Césaire déclara plus tard qu'il s'agissait d'un génocide par substitution, car il y vit l'objectif de vider les anciennes colonies des descendants d'esclaves pour les installer dans des départements en pénurie de main-d'oeuvre par des emplois médiocres ou peu qualifiés.

>

Les Antilles, après cette prétendu “liberté” n’ont jamais été des territoires à développer. Elles (tout comme l’ensemble des territoires d’outremer, constituent jusqu’à maintenant un moyen pour la France d’exercer sa domination mondiale. Grâce à quoi ? Grâce à l’emplacement stratégique de ces prétendu anciennes colonies.

Quel est donc l’intérêt pour un pays avec une telle puissance de favoriser le développement économique de ses territoires ? Il ne faut pas oublier non plus la situation de dépendance qui existe entre la France et ses territoires, dépendance créé et maintenant pour des raisons assez évidentes.

> La population antillaise est dans une situation financière de dépendance totale du fait du versement de minima sociaux. Et cela sape toute ambition d'affirmation en tant que peuple face à la France présentée comme nourricière, Tant que les Antilles ne se nourriront pas par leurs moyens propres, elles resteront sous le joug de la nation qui subvient à leurs besoins essentiels. Nous le savons tous et toutes

>

Alors ? les Antilles, ancienne ou perpétuelle colonie ? La réponse est qu’il y a eu l’esclavage des corps, des esprits, chimique et que le schéma se répète mais d’une façon différente. Et dans tout ça, on nous pousse à oublier le passé, à le laisser derrière nous comme si ce n’était qu’un mauvais rêve.

> Le colon est le parent incestueux ont le même raisonnement. Après toutes les atrocités commises, il est suggéré de ne pas en parler Je t’ai donné à porter mon nom, j'ai construit des routes, des écoles.. .Non! Cela ne peut pas effacer le crime - Élie Domota (2017).

>

On parle dans ce livre de militantisme. Au fil du temps, des luttes sociales et syndicales sont apparus et des courants fondamentaux de pensée avec :

La négritude, l’antillanité et la créolité.

Césaire définit **la négritude** ainsi : « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d'être noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture. » (Liberté 3, pp. 269-270.)

**L’antillanité** est un concept créé par Édouard Glissant. L'antillanité est la réappropriation de soi et reconnaissance du métissage culturel et des bienfaits du plurilinguisme.

Pour finir, **la créolité** est un mouvement littéraire antillais apparu dans les années 1980 comme une critique de la négritude. C’est un mouvement littéraire de défense des valeurs culturelles et spirituelles propres aux créoles des Antilles françaises. (Les écrivains Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau en sont les principaux représentants.

Les trois se complètent et représente l’essence même de ce qu’est un antillais.

Mais du coup, avec tout ça ? Qu’est-ce qu’un antillais ? Matthieu Gama donne sa vision à la fin du livre. Personnellement, je suis d’accord avec certains passage et dubitative avec d’autres. Néanmoins, pour moi, ce livre résumé parfaitement le patchwork identitaire qui fait de nous ce que nous sommes. Notre histoire est particulière riche et unique. Ce que je retiens d’ailleurs de ce bouquin, tout comme le titre l’indique est que nous avons tout intérêt à faire peuple. Nous qui venons de partout, nous qui partageons un historique, nous qui devons être solidaire. Nous qui devons regarder vers l’avenir tout en oubliant pas le passé, au contraire, il nous faut l’étudier et transmettre aux jeunes générations ce savoir.

Il y a un passage qui parle d’un continent caribéen, de créer des établissement (de type universitaire) qui enseignerait notre histoire et j’avoue que j’ai apprécié cette idée.

En conclusion, pour ma part, j’ai grandement apprécié ma lecture. J’ai appris des choses, j’ai remis en questions d’autres. J’aimerai voir mon peuple avancer main dans la main. J’espère que je pourrai assister à ça.

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