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Les balles n'achèvent pas l'avenir, elles ne font que tuer. Tant que je serais en vie, rien ne pourra me faire sentir que je suis un cadavre. La vie est un bien trop précieux pour que, plongé dans l'angoisse de la perdre, je passe le temps qu'il me reste à ne plus la vivre.

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A Napoléon Bonaparte qui disait : "Qu'est-ce qui a fait la Révolution ? La Vanité. La Liberté n'a été qu'un prétexte", Charles Péguy aurait pu rétorquer : "La Liberté est un système de déférence. La Liberté est un système de courage. La Liberté est la vertu du pauvre."

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C'est surtout quand vient la nuit, à l'heure où les gardiens relâchent leur attention, que ça s'active dans les cachots, et que les prisonniers sortent de leur silence.

Aux alentours de 19 heures, le corps mort se réveille. Des geôles, monte un murmure qui, par tous les interstices, diffuse son souffle. L'espace s'anime et le monde renaît. C'est le son de la vie, les conversations vont bon train, et ce soir, c'est Papillon qui prend le premier la parole : "Les gars, j'ai une petite blague. Vous savez quelle est la différence entre un Français pessimiste et un Français optimiste ?" demande-t-il de son air gouailleur qui n'attend pas de réponse sérieuse à sa question. "C'est très simple. Au moment où je vous parle, le pessimiste est à Vichy et l'optimiste en prison."

Les réactions derrière les portes sont plutôt timides. Peut-être a-t-il réussi à tirer deux ou trois sourires.

"Attendez, attendez, j'en ai une autre. Vous savez quel est le plus court du monde ?".

Un temps d'hésitation. Puis avec quelques autres, je réponds :

"Euh...non.

- Facile, c'est une anthologie de blagues allemandes" lâche-t-il.

Le couloir commence à ricaner.

"J'en ai une dernière. C'est Hitler, Göring et Goebbels qui sont dans un bateau. Le bateau coule. Qui sera sauvé ?" Un court silence. "Eh bien l'Allemagne, évidemment."

Cette fois ça rigole. ça y est, ça prend. Dans la foulée, un gars lance du tac-au-tac : "Et vous savez pourquoi ?"

Derrière toutes les portes : "Non. Mais vas-y on t'écoute.

- Pour échapper à ce régime "totalhithler", pardi."

Éclat de rire général.

A peine le temps de souffler, un autre crie : "Tu sais qu'avec ce genre de devinettes, tu peux vite faire Führer ?"

Un autre : "Je dirais même que pour toi, l'affaire est déjà dans la Boche."

Puis un autre : "C'est certain, tu Fritz même le triomphe."

Un autre encore : "Une seule collaboration et bientôt...

- Un pied sur le promontoire, c'est ça ?

- C'est parce que j'ai eu Laval de mon entourage pour me lancer.

- En tout cas, le jour où ton nom sera en haut de l'affiche, tu sauras ce que tu dois dire : "Messieurs; veni, vidi, Vichy".

- Rappelle-moi ton nom de scène, déjà. Philippe Potins, c'est ça ?"

C'est un véritable feu d'artifice. Avec tous les autres, je ris aux larmes.

"Et à part ça, vous avez froid, vous dans vos cellules ?

- ça peut aller...Pourquoi ?

- Parce que moi, depuis que je suis ici j'ai les Teutons qui pointent.

- Un petit conseil : Pétain bon coup, ça te réchauffera."

Derrière les murs, nous sommes tous pliés en deux, comme des gamins. Puis, en un instant, les rires s'estompent, tout le monde se calme. Plus un éclat, plus un mot. La prison se tait, et à mi-voix l'amorce d'une mélodie qui flotte dans l'air, avant que dans un élan unanime, nous fredonnions :

"La victoire en chantant,

Nous ouvre la barrière.

La Liberté guide nos pas.

Et du Nord au Midi,

La trompette guerrière

A sonné l'heure des combats.

Tremblez, ennemis de la France

Rois ivres de sang et d'orgueil.

Le peuple souverain s'avance,

Tyrans, descendez au cercueil.

La République nous appelle,

Sachons vaincre ou sachons périr !

Un Français doit vivre pour elle,

Pour elle, un Français doit mourir."

Mon Dieu, c'est si beau...

Il arrive qu'un gardien vienne interrompre ces soirées improvisées. Notre sort repose alors sur les épaules du camarade dont la cellule est la plus proche de la porte du couloir. Pour nous prévenir, il siffle quelques notes. Au Clair de La Lune. Aussitôt, plus un son ne sort du moindre cachot, et le taulier peut faire sa ronde. Une fois l'alerte passée, le même camarade nous siffle Cadet Roussel. Les conversations redémarrent, la prison prend de nouveau l'allure d'un bistrot de quartier, et nous, nous traversons la nuit.

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C'est mon quinzième jour d’enfermement. J'ai l'impression d'être bloqué dans cette taule depuis des mois. Les journées sont longues, le temps s'étire. Dehors la temporalité semblait être une idée générale, une abstraction, au mieux un repère. Ici, elle n'est que durée. Elle n'est plus que seconde, après seconde, après seconde, découpée en tranches filandreuses de monotonie, elles-mêmes superposées en couches et sous-couches de mortels intervalles d'ennui qui finissent par me peser physiquement, tant ils sont lourds à supporter.

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