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Pierre le Grand voulut vaincre les éléments au prix de sacrifices humains. J’ai le regret de vous dire que nous foulons un cimetière… Ainsi, Saint-Pétersbourg reflète-t-elle la lumière autant que l’ombre, la beauté que la grisaille. L’invisible cristallisé dans le visible se dédouble constamment, passant sans cesse de la réalité au mirage, de l’éclat à l’obscurité.
Afficher en entierL’approche du pouvoir de Poutine peut être qualifiée de contradictoire, marquée par son passé; technocratique : il définit des objectifs et se donné tous les moyens pour les atteindre. En bon officier de la Haute Police, il a visiblement appris à jouer de nombreux rôles tantôt « à la moscovite », tantôt dans la tradition occidentaliste de Saint-Pétersbourg.
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Sa stratégie repose notamment sur la manipulation des mythes et des phobies, usant aussi bien du mythe « occidentaliste » de Saint-Pétersbourg que du complexe bien moscovite « du château assiégé » qui reflète les craintes des Russes devant les forces hostiles de l’extérieur, les Tchétchènes, l’Otan, etc. Mais Poutine manipule aussi les phobies des Occidentaux qui ont peur que la Russie ne devienne instable, belliqueuse, si elle n’a pas un « tsar » fort.
Afficher en entierLa mer est pailletée d’or et Saint-Pétersbourg offre le brasier de son coucher de soleil avec ses verts amande, ses roses tendres, ses bleus ciel, ses jaunes, couleurs qu’on doit à l’architecte italien Rastrelli. Arrivé en Russie à l’âge de seize ans avec son père sculpteur, ingénieur et architecte, le jeune Rastrelli prit la nationalité russe et devint le principal architecte de l’impératrice Élisabeth. Il inventa un style nouveau réunissant des composantes apparemment incompatibles dans une heureuse symbiose, en alliant le rococo autrichien, le gout décoratif à la Française et la tradition russe inspirée des églises de Kiev et de Novgorod.
Afficher en entierCombien de fois, à travers le brouillard, ai-je eu moi-même cette impression bizarre, mais tenace : lorsque ce brouillard se dissipera et s’élèvera, n’emportera-t-il pas avec lui toute cette ville péteuse, ne s’élèvera-t-elle pas avec le brouillard pour disparaître en fumée, laissant à sa place le vieux marais finnois ?
Toute scientifique qu’elle était, Zaza, tel était son surnom, cherchait à prouver que non seulement l’homme mais également les objets, les bâtiments, gardent en mémoire leur passé. Elle me donna en exemple la Grotte, ce célèbre pavillon de Tsarskoïe Selo, lieu privilégié des rendez-vous galants des grands amoureux du XVIIIe siècle à nos jours.
Afficher en entierL’historien du XIXe siècle Klioutchevski, sut l’expliquer : « Homme bon par nature, Pierre en tant que tsar était un rustre, qui n’avait l’habitude de respecter l’humanité ni à travers lui ni à travers autrui; le milieu dans lequel il avait grandi ne pouvait lui inculquer ce respect. Son intelligence innée, les années, là position qu’il avait acquise masquèrent par la suite cette insuffisance de sa jeunesse, qui refaisait parfois surface à l’age adulte. »
Le premier objectif de Pierre allait d’ailleurs être de doter le pays d’une flotte puissante qui devait, à terme, lui permettre de chasser les Turcs de là mer d’Azov. Il espérait ensuite libérer Constantinople et ouvrir à la Russie une « fenêtre sur l’Orient » à partir de là mer Noire. Enfin, il rêvait « d’ouvrir une fenêtre sur l’Europe » et en obtenir un débouché sur la Baltique.
Afficher en entierHomme des Lumières, Pouchkine scella l'union de l'esprit entre deux siècles, le XVIIIè qui l'inspira et le XIXè qui le façonna. A cette fusion, s'ajoute une autre dimension : le plus grand des écrivains russes fut aussi le plus français. En effet, celui qui exprima au plus haut point la perfection de la langue nationale, la moulant dans une prose et une poésie admirables, fut également celui que ses condisciples surnommaient "le Français".
Afficher en entierLentement, il s'approchait d'une table éclairée de bougies, regardait tout autour de lui avec des yeux de pierre, restant de marbre tant que le silence n'était pas absolu; et il attaquait, tenant la strophe avec une maîtrise tourmentée, ralentissant à peine à la rime. Il avait la diction ensorcelante, et lorsqu'il finissait une poésie, sans un changement dans la voix, d'un seul coup on avait l'impression que ce délice avait cessé trop vite et qu'il fallait encore rester à l'écoute.
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