Ajouter un extrait
Liste des extraits
Non. Excusez-moi. Entrez et fermez la porte avant que Nefret n’ait l’idée de vous suivre. — Vous ne pouvez pas continuer de la traiter ainsi, Ramsès. Vous l’évitez comme si elle avait la lèpre et vous répondez d’un ton cassant chaque fois qu’elle vous parle. — Vous savez pourquoi. David s’assit à côté de lui. — Je sais que vous l’aimez et que vous n’osez pas le lui dire. Je ne comprends pas pourquoi vous vous taisez. — Habituellement, vous n’êtes pas aussi obtus, David. Qu’éprouveriez-vous si une jeune fille que vous considérez comme votre petite sœur chérie se coulait auprès de vous et vous disait qu’elle vous aime à la folie ? David sourit de son doux et charmant sourire. — Elle l’a fait
Afficher en entierRamsès posa sa tasse avec un soin exagéré et se leva. Il n’attendit pas une réponse de ma part. Tenant le chaton dans ses bras, il sortit de la pièce à grandes enjambées. Au bout d’un moment, David, qui avait suivi cet échange en fronçant les sourcils, se leva pour le rejoindre. — Vous ne devriez pas le taquiner, Nefret, la réprimandai-je. Il ne fait rien pour les encourager… n’est-ce pas ? Le rire musical de Nefret retentit à nouveau
Afficher en entierElle était le point le plus lumineux de la pièce, avec ses cheveux blond-roux qui scintillaient sous les lumières et son visage souriant. Emerson adorait qu’elle soit aux petits soins avec lui (Dieu sait qu’il n’en avait guère eu de ma part ces derniers temps), et son visage austère s’adoucit tandis qu’elle le faisait asseoir dans un fauteuil confortable et approchait un coussin de ses pieds. Ramsès observa cette scène attendrissante d’un air particulièrement fermé. Il attendit que Nefret se soit perchée sur l’accoudoir du fauteuil d’Emerson pour rejoindre David sur le canapé, où ils se tinrent telles deux statues peintes et assorties.
Afficher en entierJe savais pourquoi les yeux noirs de David étaient aussi tristes et son visage aussi sombre. Il s’était fiancé l’hiver dernier avec Lia, la nièce d’Emerson, et il la voyait moins souvent que le cœur d’un amoureux ne l’aurait souhaité. Les parents de Lia avaient fini par accepter cette alliance avec une certaine réticence, car David était égyptien à cent pour cent, et la société anglaise à l’esprit étroit désapprouvait de telles unions. J’envisageais sérieusement d’aller dans le Yorkshire pendant quelque temps, afin de rendre visite à Walter et Evelyn, les parents de Lia, et d’avoir l’une de mes petites conversations avec eux
Afficher en entierDavid, son meilleur ami, lui ressemblait énormément, avec son teint basané, ses cheveux noirs bouclés, et ses yeux noirs ourlés de longs cils. Nous n’étions pas certains de l’âge exact de David. Il était le petit-fils d’Abdullah, mais sa mère et son père s’étaient brouillés avec le vieil homme et David avait travaillé pour un faussaire en antiquités notoire à Louxor jusqu’à ce que nous le délivrions d’un quasi-esclavage. Cependant, j’estimais qu’il avait un ou deux ans de plus que Ramsès
Afficher en entierMon fils actionna les interrupteurs et la lumière éclaira les trois silhouettes qui se tenaient à l’entrée de la pièce – Ramsès, David et Nefret. Les enfants étaient toujours ensemble. Mais ce n’étaient plus des enfants. J’étais obligée de me remémorer constamment ce fait. Ramsès venait de fêter son vingtième anniversaire. Sa taille égalait le mètre quatre-vingt-dix d’Emerson et son corps, bien que moins musclé que celui de son père, lui valait des regards admiratifs de la part d’innombrables jeunes femmes (et de quelques dames plus âgées)
Afficher en entierLe visage d’Emerson était presque aussi livide que celui de son ami moribond, mais il parvint à faire une promesse d’une voix étranglée. Je me m’étais pas rendu compte à quel point je tenais à Abdullah jusqu’à ce que je sois sur le point de le perdre. Je ne m’étais pas rendu compte de la profondeur de son affection pour moi jusqu’à ce que j’entende ses dernières paroles murmurées – des mots que j’ai depuis gardés pour moi. Savoir que je n’entendrais plus jamais cette voix grave et que je ne verrais plus jamais ce sévère visage barbu créait un grand vide dans mon cœur
Afficher en entierOh, madame, vous avez besoin de moi, vous le savez parfaitement. Regardez ce qui s’est passé l’année dernière lorsque je n’étais pas là pour veiller sur vous – Mr Ramsès et Mr David kidnappés, vous enlevée par cet individu, le Maître du Crime, ce pauvre Abdullah tué et… — Taisez-vous, Gargery ! m’écriai-je. Je vous ai demandé de servir le thé. Je ne vous ai pas prié de me faire la morale. Gargery se raidit et baissa son nez camus vers moi. Je suis l’une des rares personnes à être plus petite que lui, et il en profite. — Le thé sera prêt dans un instant, madame, dit-il, et il sortit d’un air dédaigneux
Afficher en entierEmerson boudait dans son cabinet de travail, telle une gargouille, et refusait de parler de nos projets futurs. Il savait qu’il avait eu tort mais refusait de l’admettre, et ses tentatives pour rentrer dans mes bonnes grâces n’avaient pas été très bien accueillies, je l’avoue. En règle générale, je fais bon accueil aux attentions de mon époux. Ses épais cheveux noirs et ses yeux d’un bleu brillant, son magnifique physique, et – comment énoncerai-je cela ? – l’expertise avec laquelle il s’acquitte de ses obligations maritales – me touchaient comme toujours, mais j’étais irritée par ses tentatives de me circonvenir en profitant de mes sentiments au lieu de s’abandonner à ma merci et d’implorer mon pardon
Afficher en entierObserver Davis « éventrer la tombe » (je cite Emerson) fut déjà éprouvant. Le pire survint le jour où la momie tomba en morceaux parce que maniée sans précautions. (Elle n’aurait sans doute pas survécu, de toute façon, mais Emerson n’était pas d’humeur à le reconnaître.) Magnifique, rouge de colère, ses yeux bleus lançant des flammes, sa silhouette impressionnante dominant celle du vieil Américain rabougri, Emerson exprima ses sentiments d’une voix forte et avec ce vocabulaire fourni qui lui avait valu son sobriquet d’Abu Shitaïm, le Maître des Imprécations. Il inclut dans ses invectives M. Maspero, le distingué directeur du Service des Antiquités. De fait, Maspero n’eut pas d’autre choix que d’accéder à la demande d’un Davis courroucé, et de nous interdire totalement l’accès à la Vallée
Afficher en entier