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Je sais que j'ai gagné la partie parce que, quand je m'arrête de parler, il n'essaie plus de contester. Il hoche simplement la tête et je suis heureuse de le voir enfin accepter qu'il peut s'occuper des siens, qu'il peut avoir une famille. Alors, je prends mon courage à deux mains, et je me lance :
– Puisque c'est la journée des grandes nouvelles, j'en ai une, moi aussi, à t'annoncer… Enfin, pour l'instant, c'est encore une minuscule nouvelle. Quelques millimètres à peine. Mais si tu le veux bien, elle grandira sous nos yeux.
Il lève le regard vers moi, l'air interrogatif, et je me jette à l'eau :
– Je suis enceinte, Alex.
– Enceinte ? Tu es sûre ?
Il semble parfaitement surpris mais pas mécontent. Je hoche la tête, encore légèrement anxieuse :
– Oui. Mes résultats d'analyse…
– Mais… mais… comment c'est arrivé ? demande-t-il, l'air complètement sonné.
– Eh bien… un jour tu as eu envie de moi et moi j'ai eu envie de toi et voilà. J'aurais cru que tu savais comment ça fonctionne, dis-je en le taquinant. Et, comme me l'a dit le docteur Cosendey, il aura suffi d'un minuscule défaut dans un préservatif pour que la vie trouve son chemin dans mon ventre.
Ses lèvres commencent à s'étirer sur un sourire quand il ajoute, un peu gauche :
– Mais… euh… c'est moi le père ?
Je ne peux pas m'empêcher de rire devant son air ébahi :
– Évidemment ! Et tu seras un bon père. Je le sais. Fais-moi confiance.
Afficher en entierL'atterrissage en France se fait sous un soleil resplendissant, en totale contradiction avec l'humeur orageuse d'Alex et mon moral en berne. Je ne me sens pas le courage de retourner à l'appartement de Charlotte, dont je n'ai pas eu de nouvelles depuis notre dispute homérique. J'appelle Renée pour lui demander si je peux dormir chez elle ce soir. Elle est ravie d'accepter et impatiente de me revoir. Ça me met un peu de baume au cœur. Avec notre retour à Paris, Alex et moi retrouvons l'obligation de jouer les étrangers l'un pour l'autre et ça me noue le ventre. Alex aussi est nerveux, il ne veut pas qu'on soit séparés.
– Je sais que je ne suis pas de bonne compagnie, en ce moment, Honey, et j'en suis désolé. Mais j'ai besoin de toi. J'ai bien réfléchi à la situation cette semaine et j'espère trouver rapidement une solution. On en parle demain, OK ? J'ai des choses à vérifier, avant.
Cet aveu me remplit de joie vivement demain ! et je me jette à son cou pour l'embrasser à perdre haleine. Mon enthousiasme lui arrache un semblant de sourire, le premier depuis ce qui me paraît une éternité...
Afficher en entierJe regagne mon appartement à pied, en espérant que l'exercice physique m'apaise. Je traverse Paris en longeant la Seine et je sens peu à peu la tension me quitter. Il fait beau, le soleil s'est enfin décidé à illuminer ce printemps un peu maussade et me chauffe agréablement les épaules. Une brise légère fait onduler ma petite robe imprimée aux couleurs vives, dessinée par Charlotte. Quand je regagne le boulevard, je me fais gentiment siffler par un garçon à la terrasse d'un café :
« Est-ce-que toutes les Parisiennes sont aussi jolies que vous, mademoiselle ? » s'exclame-t-il, tout sourires, avec un accent italien.
Je ris en rougissant un peu mais je suis flattée du compliment. Malgré toutes les catastrophes qui s'accumulent autour de moi ces derniers temps, je me sens heureuse, légère, belle… amoureuse.
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