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nouvel Le désarroi et la terreur qui régnèrent parmi les locataires de la maison qui venaient d’assister à cette scène extraordinaire entre Hammond et moi, qui avaient contemplé la pantomime du docteur ligotant cette Chose en train de se débattre, qui m’avaient vu m’écrouler presque de fatigue après avoir terminé ma tâche de geôlier, ce désarroi et cette terreur ne se peuvent décrire. Les plus faibles s’enfuirent. Ceux qui restèrent se groupèrent près de la porte, et rien ne put les décider à s’approcher de Hammond et de son prisonnier.
Afficher en entiernouvel À ce moment précis, Hammond pénétra dans ma chambre, suivi du reste de la maisonnée. Dès qu’il vit mon visage (qui, je le suppose, devait avoir un aspect effrayant), il s’élança vers moi en s’écriant : « Grand Dieu, Harry ! Que s’est-il donc passé ? » « Hammond ! Hammond ! » m’exclamai-je. « Venez ici ! Ah ! C’est épouvantable ! J’ai été attaqué dans mon lit par je ne sais quelle créature dont je me suis emparé ; mais je ne peux pas la voir, je ne peux pas la voir !
Afficher en entiernouvel Prenant bien soin de ne jamais lâcher prise, je me laissai glisser du lit sur le plancher en traînant mon captif derrière moi. Je n’avais que quelques pas à faire pour atteindre le bec de gaz ; j’avançai avec la plus grande prudence, tenant la créature dans un étau. Finalement, j’arrivai tout près du minuscule point de lumière bleue qui m’indiquait l’emplacement du bec de gaz. Rapide comme l’éclair, je lâchai prise d’une main, et j’ouvris le robinet tout grand. Puis je me retournai pour regarder mon prisonnier
Afficher en entiernouvel Finalement, au terme d’un combat silencieux, implacable, épuisant, je terrassai mon adversaire grâce à une série d’efforts incroyables. Une fois que je l’eus immobilisé en appuyant mon genou sur ce que j’estimais être sa poitrine, je compris que j’étais vainqueur. Je me reposai un instant pour reprendre haleine. Je pouvais entendre la créature que je maintenais sous moi haleter dans les ténèbres, je pouvais percevoir les violentes palpitations de son cœur.
Afficher en entiernouvel J’ouvris le volume dès que j’eus posé la tête sur l’oreiller, mais, tout aussitôt, je le jetai à l’autre bout de la pièce. C’était L’Histoire des Monstres de Goudon, curieux ouvrage français que j’avais récemment fait venir de Paris, et qui, étant donné mon état d’esprit actuel, était un compagnon rien moins qu’agréable. Je décidai de m’endormir sur le champ ; aussi, ayant baissé le gaz jusqu’à ce que seul un point de lumière bleue brillât en haut du tube, je m’apprêtai à prendre du repos
Afficher en entiernouvel Je ne sais trop ce que j’ai ce soir », répliqua-t-il, « mais je roule dans ma tête toutes sortes de pensées effrayantes et surnaturelles. Il me semble que je pourrais écrire une histoire semblable à certains contes d’Hoffmann, si seulement j’étais en possession d’un style littéraire. » « Ma foi, si nous devons commencer à parler d’Hoffmann, je vais me coucher. On ne devrait jamais réunir l’opium et les cauchemars. Comme il fait lourd ! Bonne nuit, Hammond.
Afficher en entiernouvel « Je suis un peu dans le même cas que vous, Harry », me dit-il. « Je me sens capable d’expérimenter une terreur plus grande que tout ce que l’esprit humain a conçu jusqu’ici ; quelque chose qui combine un amalgame effroyable et surnaturel des éléments tenus pour incompatibles. L’appel des voix, dans le roman de Brockden Brown intitulé Wieland, est une chose horrible ; la description de l’Habitant du Seuil, dans le Zanoni de Bulwer, l’est tout autant ; cependant », poursuivit-il en hochant la tête d’un air sombre, « il y a plus horrible encore que cela.
Afficher en entiernouvel Cette question m’intrigua. Je savais que plusieurs choses étaient terribles : par exemple trébucher contre un cadavre dans les ténèbres ; ou encore, comme cela m’est arrivé, voir une femme emportée par le courant d’une profonde et rapide rivière, les bras levés dans un geste dément, son visage effrayant tourné vers le ciel, glissant au fil de l’eau en poussant des cris à fendre l’âme, tandis que nous, spectateurs de cette affreuse scène, nous restions pétrifiés d’épouvante à la fenêtre qui surplombait la rivière à soixante pieds de hauteur, incapables de faire le moindre effort pour la sauver, mais contemplant sans mot dire son agonie et sa disparition.
Afficher en entiernouvel En vain, nous rejetions-nous, selon notre vieille habitude, sur les rivages de l’Orient, en parlant de ses bazars, aux couleurs vives, des splendeurs du règne d’Haroun al-Rachid, des harems et des palais dorés. De noirs effrits ne cessaient de surgir des profondeurs de notre conversation, et grandissaient, tel celui que le pêcheur délivra du vase de cuivre, jusqu’à faire disparaître tout l’éclat de notre vision. Insensiblement nous cédâmes à la puissance occulte qui nous gouvernait, et nous nous laissâmes aller à de lugubres spéculations.
Afficher en entiernouvel D’un pas majestueux, nous arpentions l’étroite pelouse, avec un maintien royal. Les notes de la rana arborea, accrochée à l’écorce du prunier, résonnaient à nos oreilles comme une musique divine. Maisons, murs et rues s’évanouissaient telles des nuées d’orage ; des perspectives d’une splendeur inimaginable s’ouvraient devant nous. Le ravissement de chacun de nous était accru par la présence de l’autre. Nous goûtions ces immenses délices d’autant plus parfaitement que, même au sommet de notre extase, nous avions conscience d’une présence amie. Nos plaisirs, tout individuels qu’ils fussent, n’en étaient pas moins jumeaux : ils vibraient et progressaient en exacte harmonie
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