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Viens, Croquignolle, mon amie, je t'emmène à la Source... Tout là-haut, tu le sais. Là où les bruits de la ville ne parviennent pas, où la sérénité est évidence, où l'enfant devient homme, où le torrent devient rumeur, où le coeur s'endurcit à l'effort mais fond sous le coucher du soleil. Là où l'animal s'ébat et s'amuse, où la liberté se laisse goûter dans toute sa plénitude.

Viens mon amie, je t'emmène en montagne... Celle qu'on ne trouve que dans les Alpes italiennes; celle qui invite à la contemplation, qui comble la solitude, qui fait lever le regard et bêcher la terre. Celle qui rend tout discours inutile.

Venez mes amis, grimpez avec moi sur le sentier jusqu'à l'alpage, et plus haut encore. Vous y rencontrerez Bruno et Pietro dont l'amitié est née en gambadant près du ruisseau. Confiez-leur vos soifs. Ecoutez leurs silences. Ressentez leur présence. Auprès d'eux tout devient possible même d'apprivoiser l'hiver, le dégel, le métier de père ou les pays lointains. Apprenez avec eux la traite et la fabrication du fromage, l'art de s'éloigner pour mieux revenir, d'aimer sans en avoir l'air, d'admirer discrètement mais de tout son coeur. Partagez leur verre de vin, leur travail d'un jour, l'espérance d'un lendemain meilleur, la force des traditions et le sens de la vie.

Viens, Croquignolle, il est temps de redescendre, de traverser les frontières et de retrouver ta Vallée du Rhône natale, là où les lumières des villes assombrissent les étoiles, où le bruit des voitures empêche d'entendre le brame du cerf, où la tomme perd un peu de sa saveur.

Courage, Croquignolle, tente de reprendre le cours de ta vie après ces jours hors du temps aux côté de Paolo Cognetti. Mais avant de redescendre tout à fait, dis-lui à quel point tu as aimé son roman, ses héros et la saveur de sa plume. Dis-lui que sous ses mots, Grana a retrouvé toutes ses couleurs, la Barma sa beauté d'antan et l'alpage la magie d'un lieu unique. Dis-lui ton coup de coeur pour Les huit montagnes et ton besoin d'y retourner dès que possible, même que ton pied montagnard n'est pas stable, que ton souffle est court et que les habitants de la forêt profonde et les ombres des sommets ont tendance à t'effrayer. Dis-lui que tu as goûté à la pleine liberté et à la contemplation bienfaisante le temps de cette histoire.

Et maintenant, Croquignolle, laisse les mots s'étreindre puis s'éteindre. Ecoute battre ton coeur, lève les yeux vers les forêts denses et ces 4000 inatteignables que tu admires depuis ta fenêtre. Et savoure...

Tout est là ! Là-haut ! En toi !

Un couple amoureux de montagne mais vivant en ville pour le travail loue une maison dans un petit village isolé d'alpage pour passer les week-ends et les vacances. Le fils de 11 ans, timide et solitaire se lie d'amitié pour le seul enfant du hameau : un autre jeune garçon qui garde les vaches.

Le père travaille beaucoup, parle peu, ne s'intéresse à personne, il vient dans la maison le week-end seulement pour sa passion, l'alpinisme. Le jeune garçon n'a qu'à suivre, sans se plaindre et sans ralentir ce père qu'il admire.

C'est un récit dans lequel on retrouve nos 11ans, l'amour que l'on cherche à obtenir de ses parents, les relations amicales parfois teintées d'un peu de jalousie. Puis le douloureux parcours vers l'âge adulte. Et enfin perdu dans la vie quotidienne on commence à comprendre ses parents. C'est un récit de vie et une ode à la montagne.

Le livre a été adapté aux cinéma.

Une magnifique histoire d'amitié, de solitude, de relation au père, et surtout de passion pour la montagne. La première partie, celle de l'enfance, est passionnante et fraîche avec, toujours en toile de fond, le Mont Rose. Un petit bémol qui, je pense, est dû à la traduction. Certains mots montagnards sont mal appropriés. Merci à l'auteur d'avoir fait revivre, le temps d'une lecture, la belle époque de Frison-Roche, Messner, Eldinger.

Un magnifique roman sur l'amitié, la dureté, la rudesse de la montagne, mais aussi ses multiples beautés pour qui sait les voir et les ressentir...il faut de la persévérance, de l'obstination même, pour mériter ces beautés !

Un livre très émouvant, magnifiquement écrit et ressenti, mélancolique dans les rapports père/fils !

Un très beau livre!

Il est question de l'attirance pour la montagne, la randonnée, l'envie d'atteindre le sommet, l'attrait des alpes, des glaciers, la fascination pour les cabanes de berger (point de départ de l'autre livre de Cognetti, "le Garçon Sauvage").

Mais nous ne sommes pas dans les récits de voyage: l'exploration est aussi intérieure: une histoire d'amitié improbable entre deux enfants issus de mileiux différents, amitié qui se renoue et s'enrichit une décennie plus tard; et puis, exploration, à la limite de la psychanalyse, de la relation aux parents, surtout au père avec qui l'auteur renoue au-delà de la mort.

Un livre riche et touchant.

Un livre qui se mit rapidement dans lequel je me suis plongé entièrement au bout de quelques chapitres. Le récit est divisé en trois parties distinctes et l'amitié entre les deux personnages principaux devient de plus en plus forte. Un livre qui glorifie la montagne et ce qu'elle a à offrir.

J'ai retrouvé quelques sentiments identiques que je peux avoir face aux montagnes, tout est poétique.

L'écriture de l'auteur est fluide et on a l'impression de plonger dans un récit biographique que d'une histoire banale. Je le recommande vivement pour les amoureux des sommets et de l'alpinisme.

Un livre qui fait très profondément écho avec ma propre vie, avec ma relation à la montagne, à la respiration qu'elle procure, à l'amitié.

C’est l’été. Tandis que le père de Piero marche en montagne, toujours plus haut, toujours plus vite, il avale les sommets, le petit garçon remonte tranquillement le cours d’un ruisseau pour dénicher sa source et se fait un meilleur ami pour la vie.

Au fil des étés passés à Grana, une vallée nichée à moitié en ruines au cœur des Alpes italiennes, on suit Pietro et Bruno, le citadin et le montagnard, devenir adultes et forger leur vie. L’un choisit de partir à l’aventure découvrir d’autres montagnes au Népal mais reviendra toujours à son petit coin de montagne, l’autre restera sur place coûte que coûte, car la montagne est la seule vie qui vaille.

Et entre les deux, l’ombre d’un père pour qui la montagne l’été était la passion de sa vie.

Un roman qui donne terriblement envie de tout quitter pour vivre en autarcie dans une maison abandonnée de toute civilisation ! Ou au moins, de s’évader juste quelques jours respirer l’air pur des sommets, sentir les muscles dans ses jambes et « être » au milieu des beautés simples de la nature.

Malgré toute sa poésie, cette histoire est bien réaliste et elle n’en est que plus touchante. Je la sens déjà partir de mes souvenirs et j’ai déjà envie de la relire pour avoir l’impression d’être au côté de Bruno et Pietro dans leur baita, à boire de la grappa et se baigner dans le lac, seuls au monde ou presque.

C’est une belle histoire d’amitié, doublée en filigrane d’une relation père-fils, et le roman parfait pour retrouver un air de vacances !

« Les Huit Montagnes » est un livre exceptionnel, de celui qui vous change. Exceptionnel par l'écriture, poétique avant tout mais aussi épurée que les montagnes décrites, sans fioriture malgré la précision et la beauté des descriptions. Exceptionnel également par son réalisme, qui s'explique très simplement : Paolo Cognetti sait de quoi il parle. Le Val d'Aoste, surnommé "la petite Rome des Alpes", était déjà le cadre de son précédent roman "Le garçon sauvage", dans lequel l'auteur, las de vivre en société, quitte Milan pour effectuer une retraite dans les montagnes. Le caractère autobiographique est indissociable et s'impose comme le fondement de cette œuvre et, à bien des égards, il en va de même pour « Les huit montagnes ».

Dans "Les huit montagnes", le personnage principal reste le même : celui de la montagne, surélevée, dominante des villages et des humains. Douce et impétueuse, elle est le témoin direct et privilégié de Bruno et Pietro qui s'y rencontrent, y grandissent et forgent des souvenirs en son sein. Catalyseur de leurs émotions et des épreuves que la vie leur soumet, la montagne, avec sa forêt, ses torrents et ses lacs est à la fois un refuge mais aussi une métaphore de cette vie : c'est en l'escaladant, en explorant ses moindres recoins et en perçant ses secrets que Pietro et Bruno domptent leur existence.

Autre symbolique forte de la montagne, elle peut-être vue comme un miroir pur qui reflète la nature de ceux qui s'y aventurent. Et c'est là le tour de force de l'auteur, la nature au sens strict du terme n'est jamais bien différente de la nature humaine.

Enfin, c'est cette même montagne qui légitime naturellement la rencontre. Elle peut-être appréciée comme un microcosme intime au sein duquel les personnages peuvent baisser leur garde, exposer leur vulnérabilité profonde pour montrer ou dévoiler qui ils sont réellement, chose que la vie urbaine ou en société ne leur permet pas. Ainsi Pietro redécouvre son père, et devient fasciné par cet "autre" père de montagne, si différent quand il vit en ville le reste de l'année. Bruno, lui, y trouve le réconfort d'un second père, une figure d'exemple à suivre qui lui a toujours manqué au sein de ces montagnes.

Bruno et Pietro, évidemment diamétralement opposés, vont suivre des trajectoires de vie différentes et pourtant, c'est bien l'Amitié et les souvenirs qui ne vont avoir cesse de les réunir à chaque tournant important de leur existence. La symbolique forte et spirituelle de ce que sont "Les huit montagnes", expliquée vers la fin de l'ouvrage, fait toute la lumière sur cette amitié, à la fois improbable et pourtant tellement naturelle et évidente.

A la croisée entre le récit de voyage (Bouvier, Tesson) et le courant transcendentaliste Américain dont l'auteur ne cache pas être friand (Thoreau qu'il cite explicitement dans son précédent roman), « Les Huit Montagnes » est un coup de cœur absolu. Une caresse littéraire où l'introspection et la mélancolie brillent à l'unisson pour nous faire rêver et pourquoi pas, nous inviter à prendre un peu de hauteur sur nos vies.

Très bon livre, un peu sur la philosophie de la vie, sur les relationsque l'on peut avoir avec les gens que l'on aime.

Les complications et en même temps la simplicité parfois ou le bonheur d'une vie simple sont parfaitement relaté dans ce roman!