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L'homme commençait à descendre le chemin escarpé. Dangereux.

Il savait bien que c'était dangereux mais ce n'était rien comparé à ce qu'il allait devoir accomplir ensuite. Il faisait très attention où il posait les pieds parce qu'au moindre faux pas il pouvait glisser sur les pierres rondes et friables et il risquait de dévaler la pente sans pouvoir se raccrocher à quoi que ce soit. Et de s'écraser sur la plage une quarantaine de mètres plus bas.

Il n'y avait pas vraiment de chemin, juste un coup de poignard dans la ligne abrupte de cette falaise sauvage. Comme une entaille, l'origine du monde. Personne ne pouvait le voir pendant qu'il descendait ce canyon vertical sculpté entre les murs ocre de la côte du Grand Océan du Sud. Invisible des touristes qui venaient admirer, en ce week-end de décembre, le site célèbre des Douze Apôtres, à l'ouest de Melbourne.

A cet endroit, depuis des siècles, la mer s'acharne sur la roche friable. Elle la modèle à sa guise. Et la falaise recule de décennie en décennie, laissant au milieu de la mer de fabuleuses statues géantes.

Il était invisible aussi de ceux qui l'avaient conduit jusque-là et qui attendaient en haut qu'il ait fini sa désescalade. Les deux types qui le surveillaient ne pouvaient pas s'approcher du bord au risque d'être eux aussi aspirés par leur vertige.

Le ciel étincelait. Un de ces matins d'été austral où l'on pouvait penser à la plus belle aube du monde. Un de ces jours où la côte australienne semble sortir d'un conte fantastique. Mais le grimpeur ne la voyait pas, son regard se portait vers ses pieds qui risquaient de l'entraîner à chaque moment dans une chute mortelle. En vingt minutes, il n'en était pas encore à la moitié de son périple et il n'avait pas une seule fois regardé en dessous, là où les rouleaux de l'océan viennent mourir sur la grève couleur soleil. Seul lui parvenait le bruit, l'effrayant roulement des vagues s écrasant jusqu'à la fin des siècles sur l'une des plages les plus inhospitalières du monde.

S'il avait vu les vagues, il aurait été capable de rebrousser chemin. Car, ensuite, ce sont elles qu'il allait devoir affronter à son corps défendant. Seul face à la force puissance dix, puissance cent, puissance mille des courants, des paquets de mer gigantesques venus de l'Antarctique. Il serait peut-être déjà remonté s'il n'avait su qu'un fusil à lunette était braqué sur sa tête et que, s'il rebroussait chemin, elle risquait d'exploser sous l'impact des balles.

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J’étais vivant au sortir des vagues. Je suis toujours vivant quelques jours plus tard mais je n’existe plus. Je n’ai plus d’identité, on me l’a volée. Mon corps prisonnier existe encore mais mon nom, mes papiers, mon droit légal de me mouvoir dans le monde, un autre les a pris

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Il n’osait pas se retourner ni lever la tête. Il n’entendait pas les cris des touristes. Il sentait seulement sur sa nuque le poids d’un fusil invisible, précis et mortel. La balle dans la tête ou l’improbable plongeon dans les rouleaux ?

Les touristes aperçurent un bateau. Le marin pêchait à la limite où les rouleaux explosent. Ils ont agité les bras et crié encore plus fort, inutilement. L’homme avait maintenant de l’eau jusqu’à la taille, il fallait à tout prix l’empêcher d’avancer plus loin. Les touristes ont composé le numéro d’urgence. Assez vite, ils ont été mis en contact avec les pompiers ou les sauveteurs en mer. Et leur insistance à montrer une direction au pêcheur a fini par payer. Le marin a vu le baigneur dont la tête apparaissait et disparaissait au gré de la fureur des rouleaux. Aussitôt il fit donner à ses moteurs leur pleine puissance.

Depuis plusieurs minutes, l’homme dans l’eau luttait contre lui-même, contre sa peur. Contre les courants et les vagues aussi. Quand il vit le bateau à moteur se diriger vers lui à grande vitesse, il pensa qu’il avait une chance. Quand le bateau ne fut plus qu’à une trentaine de mètres, il respira un grand coup et se concentra sur toute la force physique dont il disposait encore malgré sa fatigue. Il avait toujours été un bon nageur, depuis l’enfance.

Alors il plongea résolument vers le sud, dans cet océan que rien n’arrête avant l’Antarctique.

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Ce n’était donc pas sa maison. Plus tard je serais amené à m’interroger sur ses nombreuses allusions sibyllines et les mystères qu’elles sous-entendaient. Là, j’étais simplement surpris. Lorsque je lui avais fait part la première fois de mon intention de débarquer à Melbourne, il n’y avait pas eu, me semble-t-il, la moindre ambiguïté. Lors de la présentation du bonhomme, sous la photo, sur le site de rencontres, on lisait can accommodate, la formule rituelle qui signifie que le gars a de la place pour vous loger et qu’on y sera à son aise. C’est exactement ce que je voulais. Du coup, je ne savais plus quoi dire.

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L’inquiétude, je l’avais eue bien avant de partir, dès que je m’étais décidé à rencontrer Victor. Avant un voyage j’éprouve toujours ce sentiment. Surtout quand je suis – et c’était le cas – sur une affaire délicate. J’aime arriver, je n’aime jamais partir. Cette fois l’angoisse a persisté après avoir débarqué.

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Mon idée de Victor était encore floue. Et je ne savais rien de ce qu’il pensait de moi. Il était chaleureux mais distant depuis qu’il m’avait accueilli et il restait muet, concentré sur la conduite de sa vieille anglaise verte dans la circulation alanguie des autoroutes écrasées de chaleur qui mènent au centre.

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Quarante degrés. Quarante ans, l’âge que Victor s’était donné sur le site, dans nos échanges sur ordinateur. Il n’avait sûrement pas menti même si je soupçonnais que sa barbe sombre et ses épaules musclées – qu’une large chemise hawaïenne à fleurs dissimulait mal – le vieillissaient un peu. Peu importe, je me fiche de son âge, ce n’est même pas forcément pour le sexe que je suis venu le voir. La raison profonde de ma venue, il ne doit pas s’en douter. Pour rien au monde.

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Je m’appelle Ashe. Mes amis disent Ashe tout simplement. C’est à la fois mon nom et mon prénom. Ça ne veut rien dire, c’est un surnom qui vient d’une impossibilité à prononcer mon vrai nom pour mes amis australiens. Un jour j’ai dit que ce serait Ashe et rien d’autre. Ça n’a plus jamais été rien d’autre. Je crois que la plupart de mes amis ne savent même plus comment je m’appelle dans la vraie vie. Je veux dire sur mon passeport, parce que la vraie vie… Celle d’avant ? Celle d’ailleurs ? Disons que je vis aujourd’hui autrement. Exilé volontaire sur les rives d’un continent improbable. Je suis en transit en Australie et les transits sont parfois interminables.

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Depuis plusieurs minutes, l’homme dans l’eau luttait contre lui-même, contre sa peur. Contre les courants et les vagues aussi. Quand il vit le bateau à moteur se diriger vers lui à grande vitesse, il pensa qu’il avait une chance. Quand le bateau ne fut plus qu’à une trentaine de mètres, il respira un grand coup et se concentra sur toute la force physique dont il disposait encore malgré sa fatigue. Il avait toujours été un bon nageur, depuis l’enfance.

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La présence d’un homme seul sur ce sable où personne ne va jamais était étrange. Il n’y a pas d’issue et on risque d’y être surpris par la marée ou par la tempête qui, avec une obstination mécanique, continuent de dévorer la côte depuis la nuit des temps. Quelques pêcheurs accostent parfois en cas d’incident sur leur bateau. Ou quelques randonneurs trop hardis.

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