Ajouter un extrait
Liste des extraits
La musique est si gaie, si encourageante, et on a envie de vivre ! Oh ! mon Dieu ! Le temps passera, et nous quitterons cette terre pour toujours, on nous oubliera, on oubliera nos visages, nos voix, on ne saura plus combien nous étions, mais nos souffrances se changeront en joie pour ceux qui viendront après nous ; le bonheur, la paix régneront sur la terre, et on dira du bien de ceux qui vivent maintenant, on les bénira. Oh, mes sœurs chéries, notre vie n’est pas encore terminée. Il faut vivre ! La musique est si gaie, si joyeuse ! Un peu de temps encore, et nous saurons pourquoi cette vie, pourquoi ces souffrances... Si l’on savait ! Si l’on savait !
Afficher en entierUn temps viendra où l’on comprendra tout cela, pourquoi ces souffrances, il n’y aura plus de mystère : mais en attendant, il faut vivre... il faut travailler, travailler... Demain, je partirai seule, j’enseignerai à l’école, je donnerai ma vie à ceux qui en ont peut-être besoin. C’est l’automne, bientôt l’hiver, la neige va tout ensevelir, mais moi, je travaillerai... je travaillerai...
Afficher en entierOù est-il, mon passé, où a-t-il disparu ? J’ai été jeune, gai, intelligent, j’avais de beaux rêves et de belles pensées, mon présent et mon avenir illuminés d’espoir... Pourquoi, à peine nous commençons à vivre, devenons-nous ennuyeux, ternes, insignifiants, paresseux, indifférents, inutiles, malheureux ?... Notre ville existe depuis deux cent ans, elle compte cent mille habitants, et pas un seul qui ne ressemble aux autres, pas un héros, ni dans le passé ni dans le présent, pas un savant, pas un artiste, pas un homme un peu remarquable, qui susciterait la jalousie, ou le désir passionné de marcher sur ses traces... Ils ne font que manger, boire, dormir, puis ils meurent...
Afficher en entierIl faut partir, il est temps... Vois cet arbre desséché, un coup de vent, et le voilà qui se balance vers les autres. Eh bien, si je devais mourir, il me semble que je participerais encore à la vie, d’une manière ou d’une autre. Adieu, ma chérie.
Afficher en entierQuelles bêtises, quels détails stupides prennent soudain de l’importance dans la vie, sans rime ni raison ! On continue à s’en moquer, on ne les prend pas au sérieux, mais malgré cela on se met en branle, et rien à faire pour s’arrêter. Oh ! laissons cela. Je suis gai ! C’est comme si je voyais ces sapins, ces érables, ces bouleaux, pour la première fois de ma vie. Ils me regardent avec curiosité, ils attendent... Qu’ils sont beaux, ces arbres, et comme la vie devrait être belles auprès d’eux !
Afficher en entierMoi, mon vieux, je m'en vais demain, nous ne nous reverrons plus, alors, voilà le conseil que je te donne. Ecoute, mets ton chapeau, prends ton bâton, et va-t'en... Va-t'en et marche, marche sans te retourner. Plus loin tu iras, mieux ça vaudra.
Afficher en entierC'est juste une impression... Il n'y a rien dans ce monde, nous ne sommes pas là, nous n'existons pas, c'est juste une impression, que nous existons... D'ailleurs, quelle importance ?
Afficher en entierQuand on prend le bonheur par bribes, par petits bouts, et puis qu'on le perd, comme moi, peu à peu, on devient plus grossière, on devient méchante.
Afficher en entierCes jours-ci, j’ai lu le journal d’un ministre français, un journal écrit en prison. […] Avec quelle exaltation, quelle joie, il évoque les oiseaux qu’il voit par la fenêtre de sa prison, lui qui n’y faisait pas attention auparavant, quand il était ministre. A présent qu’il est en liberté, bien sûr, c’est comme avant, il ne fait plus attention aux oiseaux. […] Le bonheur, nous ne l’avons pas, nous ne l’avons jamais, nous pouvons seulement y rêver.
Afficher en entierAutrefois, l'humanité était accaparée par les guerres, son existence était entièrement prise par des campagnes militaires, des invasions, des victoires ; à présent, tout cela a vécu, et laisse derrière soi un vide énorme que, pour le moment, nous ne savons comment remplir ; l'humanité cherche passionnément, et elle trouvera, c'est certain. Ah, mais qu'elle fasse vite !
Afficher en entier