Commentaire de Goupilit

Erica, qui tente de s'intégrer dans son nouveau lycée depuis quelques mois, se réveille d'une soirée trop arrosée dans la chambre du garçon qui avait organisé la fête. Elle est à moitié nue et des injures au marqueur noir couvrent son corps. Mais le pire, c'est qu'elle ne se souvient pas de ce qu'il s'est passé.

Ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, mais il a le mérite d'exister et de traiter de sujets graves : agression sexuelle, harcèlement, suicide. Il se déroule sur moins d'une semaine, temps suffisant pour qu'Erica vive une véritable descente aux enfers et voie ceux en qui elle avait confiance se détourner d'elle.

Pour surmonter son traumatisme, elle fait appel à Erica Strange, la super-héroïne dans le comics qu'elle dessine. Si je m'attendais à une narration plus fantastique ou métaphorique à travers cet alter ego, il n'en est rien, le récit est cru et ne nous épargne pas la cruelle réalité de ce que vit Erica.

J'ai trouvé la première moitié de l'histoire lente et psychologique, pour que tout s'accélère sur la fin. J'étais aussi dubitative sur le choix de l'autrice de donner la parole à Thomas, le petit ami d'Erica, dont on comprend vite qu'il a été complice dans cette histoire. Mais la direction que prend l'intrigue est finalement assez juste.

Les personnages ne font pas toujours les bons choix, ils peuvent être lâches, peureux, égoïstes. Pour certains, on a juste envie de les baffer. L'effet de groupe et les injustices sociales sont bien représentés, mais l'autrice ne glorifie en aucun cas les actes qui ont été commis. Je n'aurais pas pu imaginer une meilleure fin.