Extraits

Je suis retourné à la bibliothèque constituer mon stock, un rituel que mon corps se rappelait sans peine malgré les années. Mes mains bougeaient d’elle-même mêmes pour choisir des romans sur les étagères : Heinlen, Malory, L.Frank Baum, Le Guin, un vieux James Bond. Les reliures étaient fatiguées et les pages s’ouvraient spontanément sur les scènes que j’avais utilisées. J’ai marqué les passsages dont je risquais d’avoir besoin avec des élastiques enfilés dans le sens vertical.

Au bout du compte, je me suis armé d’un total de seize ouvrages, dont un relié sur le devant qui le fournirait une petite protection supplémentaire au niveau du coeur.

Gutemberg avait verrouillé le livre pour empêcher que l’Anneau unique ne s’en échappe. Notre monde avait déjà son lot de dirigeants ivre de pouvoir, inutile d’aggraver ses souffrances. Je portais ce roman pour d’autres raisons que la magie.

" Quant aux miroirs et artefacts du même genre, ils sont calibrés sur d'autres mondes. Prenez un palantir chez Tolkien, par exemple."

Voyant leurs expressions ahuries, j'ai soupiré.

"Une sorte de boule de cristal. Enfin, vous n'avez même pas vu les films ?"

Le docteur Shah s'est raclé la gorge.

"Désolé. Ce que je veux dire, c'est ceci : supposons que nous utilisions un palantir pour localiser notre adversaire. Il aura toutes les chances de nous montrer Sauron,le maître ténébreux du "Seigneur des anneaux". Et si nous manquons vraiment, vraiment de chance, alors Sauron se servira de ce lien pour attaquer ou posséder celui qui posera les yeux sur lui."

"Je surintellectualise. C'est ma nature"

J'ai claqué le livre et clamé : "Et voilà pourquoi on ne devrait jamais virer le bibliothécaire de l'enquête !

- Tu recommences.

- Quoi ?

- À te la raconter."