Commentaire de LaPlumeDansLeMug

Je tiens à remercier l’auteure pour ce service de presse. "Malédictions" est le premier roman publié par Astride G et offre une relecture du thème du monstre et du conte La Belle et la Bête.

Randy est un Morisson et comme son père et ses aïeuls avant lui, il est affecté par une malédiction. Des décennies auparavant, le bel Alexander Morisson a en effet offensé Satine, une puissante elfe qui était amoureuse de lui. Pour le punir, elle l’a privé de sa beauté et lui a jeté la malédiction de l’Effrayant. Dès lors, la laideur repoussante se transmet de père en fils chez les Morisson, de même que le rôle de l’Effrayant, monstre assoiffé de meurtre qui sévit la nuit dans la forêt. Les habitants du village sont par ailleurs prisonniers. Le seul moyen de briser cette malédiction ? Il faut qu’une femme tombe amoureuse d’un Morisson.

"Malédictions" nous fait suivre l’histoire de plusieurs générations de Morrison, et la manière dont chacun affronte la malédiction pesant sur ses épaules. Le roman aborde des thèmes complexes : l’amour, bien sûr, mais aussi la différence, la tolérance, le choix, la culpabilité, la rédemption, la monstruosité. Car n’est pas toujours monstrueux celui qui en a l’apparence.

Je me suis plongée dans la lecture avec curiosité. L’idée me paraissait intéressante et je voulais voir quel traitement l’auteure en proposait. C’est cette idée je pense, et le profil de Randy, qui donnent envie de connaître la suite. Je voulais le fin mot de l’histoire, ce qui est positif.

Cependant, je ne peux pas dire que "Malédictions" ait été un coup de cœur. J’avais envie que c’en soit un, vraiment, mais je n’ai pas été conquise. La raison en est, je pense, que je n’ai pas adhéré à la plume de l’auteure. J’ai trouvé qu’elle manquait de fluidité, avec des phrases maladroites et redondantes, des fautes nombreuses.

Quand je lis une histoire, je m’attends à me sentir immergée, grâce aux détails sur les émotions, les sensations, etc. Or, ici, cela manque. L’auteure a une — belle — histoire à nous raconter, oui, mais ne prend pas le temps de nous y plonger (le fameux « Show, don’t tell »). Et c’est bien dommage. Il se passe des choses dans ce roman, beaucoup de choses, mais elles sont balayées tellement vite que je suis restée en-dehors de l’action. De fait, un certain nombre d’événements avaient un goût de "deus ex machina" ; je pense notamment à la manifestation des pouvoirs de Randy. Si son personnage et celui de Katy sont plutôt développés, les autres n’ont pas vraiment de consistance.

"Malédictions" propose une relecture de conte originale, mais qui manque à mon sens de punch dans son traitement. Astride G. débute en écriture mais elle a de toute évidence, l’âme d’une conteuse.

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