Extraits

— Elena, je peux savoir ce que j’ai fait ? 

— Tu as tué quelqu’un ! 

— Quoi ?

— Tu as du sang sur ta chemise ! Et même sur ton visage ! 

Je lève ma main libre, lui montrant ma paume toute rouge. Je m’attends à ce que Warren sorte un flingue, se jette sur moi pour me faire taire ou un truc du genre, mais il se contente de me regarder comme si j’étais devenue folle – je commence à avoir des doutes, tout à coup – et éclate de rire. 

— C’est pas du sang, c’est de la peinture ! 

— Ben voyons ! 

D’un autre côté, ce serait finalement plus logique que Warren soit en train de repeindre son appart plutôt qu’un tueur à gages pour la Mafia et tout. 

— Elena, je suis peintre, me dit-il quand il a retrouvé son sérieux.

— Disons surtout qu’il est sexy à mourir, qu’il embrasse comme un dieu et que je n’ai rien contre une partie de jambes en l’air avec un inconnu, la tempérai-je. Je ne suis pas amoureuse de lui et il n’est pas amoureux de moi. C’est juste du sexe.

— Et ça ne te fait pas peur ? Je veux dire, tu ne sais rien de lui.

On n’est pas nées à New York, mais on a vite appris les réflexes de survie. Se fier à des inconnus, surtout des hommes, n’en fait pas partie.

— C’est là où j’aurais besoin de toi. Je t’envoie un message texte avec l’endroit où il m’emmène, il le sait, et si tu n’as pas de mes nouvelles à minuit, tu commences à t’inquiéter.

— T’inquiètes, en ce moment, je travaille tard, je mettrai mon alarme. Tu veux que je vienne te chercher ?