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Son père sort de la pièce et revient avec le journal intime de Molly.
"Ecoutes ça : "Le fetch, le double, le wraith, le doppleganger sont des concepts apparentés de duplication humaine dans les folklores anglais, irlandais et allemand. Quand on en voit un, cela signifie en général la mort de l'original. Et si j'étais le fetch, le double, le wraith, le doppleganger ? Je tue toutes les mollys que je vois." Il lit les comptes rendus de surveillance.
"Oh, ma chérie", dit sa mère.
Afficher en entierLe premier souvenir de Molly, c’est son père occupé à la tuer. Sur le moment, elle croit à un rêve. Elle voit son père dans sa chambre, il la frappe, et elle est couchée par terre toute nue. Il continue de frapper jusqu’à ce qu’elle cesse de bouger, puis Molly se met à hurler. C’est comme si elle était à la fois par terre, en train de saigner et de mourir, et dans son lit, à regarder son père qui respire fort, les mains toutes rouges. Molly se débat pour échapper à l’étreinte de sa mère. Sa mère lui dit qu’elle a fait un cauchemar. Sa mère lui dit que c’est parce qu’elle a perdu une dent aujourd’hui. Du bout de la langue, Molly sent un trou entre deux de ses dents. Sa mère lui chante une chanson du vieux pays et Molly s’endort bientôt. Quand elle se réveille le lendemain matin, elle examine aussitôt le tapis, mais il n’y a rien. Le tapis a l’air plus propre qu’avant, mais sinon rien n’a changé. Plusieurs années passeront avant qu’elle ne comprenne que c’était vraiment arrivé.
Afficher en entierMolly a un couteau. Sur fond de meuglement, elle en plante la pointe dans le gras de son index gauche. ça fait plus mal qu'elle ne l'aurait cru et elle lâche le couteau.Une goutte de sang apparaît, coule jusqu'à son ongle et tombe par terre.
Une compresse, le feu, du détergent.
Non.
Afficher en entierElle ramasse les chiffons, les emporte dehors puis revient, s’assied sur la chaise et me fixe une nouvelle fois du regard.
« Je m’appelle Molly Southbourne. »
Vu le ton de sa voix, ça devrait me dire quelque chose. « Je ne vous connais pas », dis-je, mais ça sonne faux, même à mes oreilles. « Laissez-moi partir, s’il vous plaît.
– Tout va bien. Tu vas me connaître. Oh oui... » Elle hoche la tête comme pour approuver son propos. « Je vais te raconter une histoire. C’est une longue histoire, mais tu dois essayer de la retenir. Ta vie dépend de ta mémoire. Tu me promets de la retenir ?
– Je...
– Promets. »
Afficher en entierÀ sa surprise, son père est le premier à écrire. Jusqu’au moment où elle déchire l’enveloppe portant le cachet de sa ville natale, elle pense que la lettre vient de sa mère.
Chère Molly,
C’est vraiment étrange de ne pas t’entendre farfouiller dans la maison.
Avant que ta mère et moi rentrions ici, je ne savais pas à quel point ce bruit
était réconfortant. On continue à faire notre boulot, moi le travail de force et ta mère la paperasse, mais ce n’est pas pareil. Hier soir, on a eu notre première querelle depuis des années. Une querelle à propos de rien, sans doute un résidu du choc émotionnel qu’on a eu en te laissant là-bas. Le nid est vide, ça doit être ça. On ne sait pas quoi faire de ta chambre. La nettoyer ? La vider ? Les deux ? Ni l’un ni l’autre ? L’ambivalence de ta mère se manifeste partout.
Tu me manques tellement. Ça fait si longtemps que je te voyais tous les jours.
Il va falloir que je me trouve un hobby pour me changer les idées. Des suggestions ?
Avec tout mon amour,
Ton père
Afficher en entier<<Si jamais tu vois une petite fille qui te ressemble, cours. Si tu ne peux pas courir, bats-toi. On s’en occupera, ta mère ou moi, dès qu’on sera là. Mais cours et crie très fort. Tu as compris?
- Si je vois une autre Molly, je cours, je crie et je me bats.
- Oui.
- Papa?
- Quoi?
- Je ne sais pas me battre.
- On va arranger ça.>>
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