Extraits

Au fond du hall, elle venait d'apercevoir un homme d'une beauté à couper le souffle, qui dépassait tout le monde d'au moins une tête. D'après ses informations, Rafe Antonio mesurait un mètre quatre-vingt-quinze, la taille d'un joueur de basket. L'homme qu'elle apercevait était très grand. Se pouvait-il que ce soit lui, le guide avec qui elle allait vivre au cours des prochains mois ?

L'inconnu avait des cheveux noirs coiffés à la diable et portait des lunettes de soleil qui lui donnaient l'air d'un acteur de cinéma. Une apparence que démentait sa chemise kaki au col entrouvert. Ari aimait son visage viril et la vigueur de ses mâchoires, sa bouche parfaitement dessinée, qui souriait légèrement en creusant de chaque côté des petites fossettes.

Cet homme ne pouvait pas être son guide, il était bien trop beau avec son allure à la fois décontractée et alerte, ses larges épaules rejetées en arrière, son menton relevé avec fierté.

Oh, si seulement ça pouvait être lui ! Ari pouffa intérieurement. Si son père pouvait lire dans ses pensées à cet instant, il en mourrait ! Elle regarda de nouveau la photographie pour la comparer avec cet homme au loin. Elle n'en était pas sûre, mais il semblait bien qu'il s'agisse de Rafe Antonio. Tout droit sorti de la jungle, le visage mal rasé, il ressemblait encore plus à un aventurier, dans les bras duquel elle se réfugierait volontiers en cet instant...

Rafe était en train de survoler du regard le terminal, troublé par une impression étrange. Il avait l'habitude de capter les plus infimes vibrations autour de lui. Quelquefois, sa vie ne tenait qu'à ces imperceptibles avertissements. Pourtant, en ce moment présent, ce n'était pas une sensation de danger qu'il percevait, mais quelque chose d'autre qu'il ne parvenait pas à identifier. Et cette impossibilité à mettre un nom sur ce qu'il ressentait lui était très désagréable. Un frisson le parcourut. A plusieurs reprises, il avait vu une tête blonde émerger de la foule. Il ne parvenait pas à saisir autre chose que cette chevelure lumineuse.

Était-ce Arianna Worthington, la fille du secrétaire d'Etat à la marine ? Son instinct lui disait que oui.