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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:53:52+02:00

Le giton avait le sexe tranché. Le répugnant bas morceau emplissait la bouche de Titan Ma Gloire, constituant une monstrueuse poire d'angoisse. L'écrivain, travesti en Napoléon Ier, portait la fameuse redingote verte à col rouge et boutons dorés, le gilet blanc, la culotte serrée, les bottes souples, et surtout, surtout, le légendaire bicorne noir à cocarde sans lequel Bonaparte serait peut-être passé à côté de l'immortalité.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:53:39+02:00

Avant de signaler le crime, le digne homme emprunta l'escalier menant à l'étage. Cette partie de la maison lui était inconnue. Une antichambre de style Louis XVI, dans les tons bleu pâle, semée de compositions florales roses, l'intrigua, à cause d'un pantalon masculin, vide, qui y faisait le grand écart. Galochard pénétra dans la chambre à coucher du Maître, qu'en espagnol on nommedormitorio, vaste pièce particulièrement chargée, dont le lit à baldaquin, juché sur un praticable représentait le principal élément. Malgré sa pompe, cette couche attirait moins l'attention que les deux corps jetés sur le tapis.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:53:27+02:00

Homme de sang-froid (n'ayant rien à perdre, donc rien à craindre), le professeur resta parfaitement maître de soi en découvrant la sombre ancillaire étendue sur le carrelage à damiers dans une posture pour roman policier de Grandes surfaces. L'aimable femme avait la robe retroussée au-dessus du pubis, sa culotte descendue montrait la partie la plus crépue, sinon la plus pileuse, de sa personne. Un plantoir de potager, en métal vert, profondément enfoncé dans son intimité. Par ailleurs, si l'on peut dire, une serpe à bois fendait sa tête de façon à composer une fourche dont le menton formait la base.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:53:15+02:00

Un taxi frété à la gare le déposa devant le château. Après avoir réglé sa course, le retraité tira la poignée de la cloche. Consécuta un carillon fêlé en harmonie avec la glycine débordante. Le Maître détestait les parlophones qui vous crachent dans les tympans des noms difficiles à saisir. D'ordinaire, la grosse servante martiniquaise accourait avant que les aigres sonorités ne se fussent dissipées mais, dans le cas présent, la façade fin de siècle restait imperturbable.

D'autres sollicitations de la cloche laissant la situation inchangée, Félix prit l'initiative de pousser la grille. Elle s'ouvrit.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:53:06+02:00

Comme il n'avait rien écrit depuis dix ans, il sentait l'oubli tendre ses rets, aussi décida-t-il de frapper un grand coup en publiant « son » Napoléon, sujet incontournable pour un écrivain à la longue durée littéraire. La biographie de l'Empereur est à l'homme de lettres patenté ce que sont les rhumatismes articulaires au vieillard investi par l'acide urique : un mal auquel on n'échappe pas.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:52:55+02:00

Cet homme de « lettres en souffrance » existait dans un presque château de la banlieue ouest où il aimait à se faire photocopier (3) dans des poses châteaubriesques. Son père, enrichi sous l'Occupation dans le commerce du juif et des métaux non ferreux, lui avait laissé une solide fortune grâce à laquelle il put conquérir une renommée littéraire sous cellophane qui impressionnait les éligibles bivouaquant dans son antichambre.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:52:48+02:00

Son enfance au cul des vaches, à les traire, les fumasser, les conduire aux pâtures, les aider à vêler. Sa jeunesse à récolter des pommes à cidre et à ployer sous des sacs meurtrisseurs d'échine. Tous ces jours d'intempéries, de sabots et de soupe dans la boue fienteuse de la ferme. Une longue jeunesse en clair-obscur, à obéir, à joindre ses jeunes jurons aux imprécations des vieux, éternels mécontents. Ses masturbations champêtres dans le tronc éclaté d'un saule, ses exhibitions entre copains, ses paillardises inabouties avec la fille Marchandise dont le père tressait des paniers. L'école communale où chaque matière constituait un épouvantail dressé sur sa route, à lui, descendant d'empereur !

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:52:34+02:00

Cette pensée lui vint en apercevant son image dans la glace d'un magasin de modes. Il s'arrêta pour la contempler. Indiscutablement, il « lui » ressemblait, en plus gros, en sanguin. Naguère, la couverture de son livre d'Histoire (qu'il avait ouvert seulement pour regarder les illustrations) représentait Napoléon sur le trône, peint par Ingres. Le tableau montrait le fils Buonaparte dans les oripeaux impériaux, gonflé, herminé, colleretté de dentelle, les mains ensceptrées, l'épée bloquée contre la jambe gauche, chaussé de targettes brodées, le fort collier de la Légion d'honneur étalé sur son foutrical poitrail, le teint livide, la bouche en cerise, avec ce regard noir, désabusé, du bichon d'Artois en train de déféquer. Une couronne de lauriers, probablement en or, achevait de transformer le petit Corsico de Brienne en Imperator à durée limitée.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-25T01:49:50+02:00

Habituellement, il ne se départait jamais de son chapeau. Un solide atavisme paysan l'incitait à considérer ce couvre-chef comme un toit à l'abri duquel l'existence paraissait moins redoutable. Grâce à lui, le soleil et les intempéries se montraient peu cruels.

Sa coiffure, abandonnée la nuit sur un marbre de commode, provoquait son premier geste cohérent. Après le pet du matin, coup de semonce de ses intestins reprenant vie, il s'en saisissait et la posait sur son crâne, ainsi que le fit jadis avec sa couronne un comique troupier nommé Bokassa, pour s'autoproclamer souverain d'un Etat africain.

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Extrait ajouté par Sabrina75 2014-02-14T08:01:41+01:00

Nanti d'un substantiel à-valoir sur son travail de recherches, Félix Galochard, professeur en retraite de l'Enseignement supérieur, s'était offert un costume neuf, ce qui constituait un événement majeur dans sa vie foutriquette.

Le vêtement, un peigné pure laine couleur muraille, devait logiquement l'accompagner dans la tombe car cet homme sans apparat ménageait ses effets (à tous les points de vue, d'ailleurs). Vivant de peu, il ne convoitait rien. Son sexe et le savoir représentaient les deux pôles de sa vie.

Sa modeste existence générait des frais auxquels une pension grise lui permettait de faire face. Il accepta cette besogne sans esprit de lucre, par pur plaisir, et s'il fit avec ses gains l'emplette du complet mentionné plus haut, ce fut pour la raison péremptoire que son meilleur veston venait de le lâcher aux coudes, points névralgiques des fringues d'intellos.

Titan Ma Gloire, de l'Institut, personnage sot et pompeux, venait de l'engager à titre de documentaliste. Un nègre rédigerait l'ouvrage consacré à Napoléon car le Maître n'avait jamais écrit que ses déclarations d'impôts, plus quelques autres, d'amour celles-là, destinées à des dames changeant plus fréquemment de dentier que d'amant.

Le vieux fat en question s'appelait en réalité Tristan Magloire. Jugeant Tristan trop plébéien, il l'avait modifié en Titan, par l'ablation de deux consonnes sans défense, avant de diviser son patronyme, pour lui donner plus de «jus».

Cet homme de «lettres en souffrance» existait dans un presque château de la banlieue ouest où il aimait à se faire photocopier dans des poses châteaubriesques. Son père, enrichi sous l'Occupation dans le commerce du juif et des métaux non ferreux, lui avait laissé une solide fortune grâce à laquelle il put conquérir une renommée littéraire sous cellophane qui impressionnait les éligibles bivouaquant dans son antichambre.

L'âge venant, avec son cortège d'impuissances, il délaissa peu à peu le beau sexe pour l'autre ; il s'intéressait désormais à des éphèbes aux yeux de licorne qui le mâchouillaient sans grand appétit. Il prisait, par nostalgie, leur corps lisse et musclé mais n'en tirait pas de vraies satisfactions sensorielles.

Il se serait assuré une cour de lévriers afghans, le résultat eût été identique. Privées de sève, les plantes périclitent.

Comme il n'avait rien écrit depuis dix ans, il sentait l'oubli tendre ses rets, aussi décida-t-il de frapper un grand coup en publiant «son» Napoléon, sujet incontournable pour un écrivain à la longue durée littéraire. La biographie de l'Empereur est à l'homme de lettres patenté ce que sont les rhumatismes articulaires au vieillard investi par l'acide urique : un mal auquel on n'échappe pas.

Maître de forges accompli, Titan Ma Gloire se fit organiser un staff opérationnel comprenant un documentaliste pugnace (M. Félix) dont la provende serait mise en forme par un rédacteur habile ; ne resterait plus alors au Glorieux qu'à signer l'ensemble.

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