Extraits

Orageuses fiancailles:

Eva comprenait mieux le désir de puissance de Dante. Après avoir subi de nombreuses humiliations, qui n’aurait pas souhaité se venger ?

Pour rompre le silence qui s’éternisait, Eva leva doucement la main et caressa le visage de son amant. Lorsqu’elle croisa son regard, elle fut émue par la douleur qu’elle lut dans ses yeux.

Enfant, il avait dû vivre un enfer. A quinze ans, après avoir enterré sa mère, il était tombé entre les griffes d’un monstre sans cœur et projeté dans un monde où personne ne voulait de lui. Il lui avait fallu vivre avec des étrangers et se battre pour se faire une place. Jamais son père n’avait reconnu sa valeur. Pas étonnant qu’il ait autant de mal à exprimer ses émotions. Il les avait muselées depuis si longtemps…

Eva comprenait sa frustration, ce besoin de prouver au monde entier qu’il était une personne de valeur. Comme elle autrefois, fille de gens célèbres, qui avait dû se battre pour exister.

Le cœur gros, elle dit :

— Ecoute, je ne connais personne qui ait connu pareille réussite. Tu es un homme brillant et j’espère que tu es fier de toi. Que m’as-tu dit, ce matin ? Qu’il fallait garder les bons souvenirs à la mémoire. Alors garde en toi tous tes succès et sois fier de toi.