Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 847
Membres
1 014 015

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par Lilinie 2011-09-25T21:24:48+02:00

Un cauchemar, c'était un cauchemar. J'étais dans notre maison de vacances, avec mes parents, des amis à eux et ma petite sœur. Ma mère avait tué le rat de ma sœur en voulant lui apprendre les bonnes manières. Elle l'avait mis sur la gazinière et l'avait brûlé vif Je hurlais et je sortais de la maison en courant, mais Régis, un vieil ami de la famille, posait son bras sur mon épaule et me disait de me calmer, que c'était des choses qui arrivaient. Puis il m'offrait un verre de champagne et me demandait comment se passaient mes études. N'importe quoi.

J'en ai marre de me réveiller au milieu de la nuit en sueur. Et encore plus marre de réaliser que je ne suis pas chez moi et que je ne peux pas faire ce que je veux. Sinon, je serais allée direct me servir un grand verre de whisky, un truc bien fort qui m'aurait arraché la gueule puis fait retomber dans les vaps. Je ne rêve pas quand j'ai trop bu, jamais. OK, le réveil n'est pas terrible, mais au moins je dors.

Dormir… j'ai oublié la sensation que c'était que de passer une nuit complète à dormir. Que de se lever encore tout ensuquée de la longue nuit passée et de constater qu'il est midi passé. Je me souviens des grasses mats que je me payais les dimanches avant. Le bonheur de la semaine, le jour tant attendu. Ici, le dimanche, ils nous lèvent à huit heures pour une heure de travaux créatifs suivis de la messe dominicale. Le truc qui me fait gerber. Enfin, c'est pas vraiment une messe avec Jésus et toutes ces conneries. Non, c'est plutôt deux heures où on est tous réunis dans la grande pièce du centre et où on écoute un intervenant extérieur nous raconter une super histoire qui est censée nous aider dans la voie de la rédemption, oh pardon ! je voulais dire de la guérison bien sûr. Dimanche dernier, on a eu droit à ce fermier qui était alcoolique et qui, en rentrant du bistro un soir, a failli écraser une fillette. Depuis cet accident, il ne boit plus et, mieux, il a retrouvé un sens à sa vie et bla-bla-bla, c'est trop touchant. Sortez les mouchoirs. Après, les psys nous ont demandé ce qu'on en a pensé et ce qu'on a ressenti en entendant cette histoire, et il faut toujours trouver un truc original sinon ils se doutent qu'on fait du plagiat. Mais j'ai grave géré dimanche dernier. J'ai dit que c'était un argument pertinent en faveur de la lutte contre la pollution car il aurait été à vélo, il aurait pu freiner à temps. Je suis sûre que les toubibs ont trouvé ça très juste. Bref, là on est mardi et faut que j'aille me laver. Après, je dois aller faire des bouquets de fleurs avec la grosse dame qui nous apprend à harmoniser les couleurs. Pourquoi ça existe pas les fleurs noires ? Ou bleu foncé ? C'est moche le jaune. Et le rose, ça me fait toujours gerber. Moi, je voudrais du noir, du marron et du bleu, du violet aussi et rien d'autre. Puis je voudrais qu'on me foute la paix. Ils me font chier avec leurs fleurs ! Et dimanche y aura pas de grasse mat. Et je vais encore faire des rêves à la con. Et je vais encore me réveiller en hurlant au milieu de la nuit. C'est comment déjà de dormir dans les bras d'un homme ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par Lilinie 2011-09-25T21:24:48+02:00

Hôpital psychiatrique de D. Avril 2009.

J'ai envie d'essayer le MDMA. Mais je ne sais pas où en trouver. Parfois j'ai envie de tomber, bien bas, de me faire très mal. De me laisser manipuler, assouvir, diriger, maltraiter, peut-être même plus. J'ai envie qu'on me plaque contre un mur et qu'on fouille mon corps. Je crierai puis je me tairai car l'homme tirera mes cheveux plus violemment et me pétrifiera sur place de son regard sans pitié.

J'ai envie d'être baisée comme une salope, les vêtements déchirés, le corps malmené. Puis je voudrais un homme jaloux, un homme tellement fou de désir pour moi qu'il serait prêt à buter quiconque me déshabillerait du regard. Alors je pourrais disparaître en lui, et j'obéirais à tout. À la moindre de ses demandes, au moindre de ses désirs. Il me voudrait chienne au point de lacérer son corps à l'en faire saigner, il me voudrait sage au point de me laisser dompter et battre sans dire un mot… Il me voudrait putain qui garde les cuisses ouvertes sur la banquette du restaurant, le cuir du fauteuil contre la nudité de ses fesses, les lèvres brûlantes, le souffle court.

Envie de baiser à en crever, envie de gémir, de hurler, de déchirer le papier peint de la chambre tellement j'aurais mal de plaisir. Le goût du sang dans la bouche, de son sperme, de sa sueur, de ma chaleur, de ma folie.

Oui, je sais, je suis folle. C'est ce qu'ils disent tout le temps. Pourtant, c'est des conneries tout ça. C'est juste que les gens ont trop peur de se l'avouer, mais eux aussi rêvent de la même chose. Eux aussi rêvent de se faire pénétrer de toutes parts et de monter en puissance dans le chemin du désir. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'on se sent vivant. Le reste, c'est du bluff. Pour ne pas voir que notre vie est minable, qu'on est malheureux en amour et qu'on va crever seul dans son coin, comme un con, parce que personne ne nous regrettera. Ah si ! les gosses, ils ont dit ça à la séance de groupe ce matin. La beauté de la paternité, le bonheur d'être mère. Mon cul ! Je n'ai jamais vu un gosse ne pas se plaindre de ses parents. Y a toujours un truc qu'on a fait de travers et, tôt ou tard, ça nous retombe dessus. De toute façon, avec le nombre de médocs que je me tape ici, je ne risque pas de tomber enceinte. Puis pour ça, faudrait que je baise. Donc on en revient au problème principal : l'absence de sexe. Le manque absolu de la quintessence de l'existence. Je vais devenir folle si je passe une semaine de plus ici sans baiser. Je deviens violente, encore plus méchante que d'habitude. Je crie sur les petits vieux, moi qui les ai toujours respectés. Je dis n'importe quoi et je pique des crises pour un rien. Et hop, je me retrouve avec une boîte de sédatifs en plus. Cette nuit, j'ai rêvé que j'étais avec Lucie, la fille de la chambre voisine, et Stéphane, l'infirmier qui m'apporte mes pilules tous les matins. Stéphane me disait que j'étais compréhensive et super comme nana car j'écoutais ses malheurs, puis il me faisait l'amour, mais sa queue était énorme et je devais aller me laver aux toilettes alors que lui, il paradait sans gêne devant moi, à poil, en me disant qu'on avait réellement fait l'amour et que ça avait été trop bien. Alors Lucie arrivait et me déclarait que c'était pas possible car elle avait mesuré mon vagin et il était trop petit pour son sexe, il ne pouvait pas rentrer dedans.

Je me demande pourquoi j'ai rêvé de ça, je ne comprends pas. Je voudrais bien en parler au psy, mais il va encore lever un sourcil interrogateur derrière ses affreuses lunettes carrées, du genre « y a pas de doute, elle est vraiment folle ». Alors je vais lui raconter que j'ai rêvé de la campagne, il aime bien ça, quand on fait allusion à la nature. Ça veut dire qu'on a des « aspirations saines ». C'est cela, oui. Je suis sûre que si on lui demandait son avis, il ne dirait pas non à une petite séance de jambes en l'air au milieu des champs de blé. Quoique le blé, c'est pas terrible, ça pique. Non, ce serait mieux des marguerites et des trèfles à quatre feuilles. Que des trèfles à quatre feuilles ! Alors je les cueillerais tous et je ferais le même vœu encore et encore : celui de redevenir une petite fille, et de tout recommencer de zéro. Parce que la réincarnation, c'est du pipeau, et que leur truc de guérison, j'y crois pas. Même s'ils effaçaient ma mémoire, je ne redeviendrais pas normale. Ça doit être écrit dans mes cellules que je suis folle, ou dans mon ADN. Je ne sais plus, j'ai oublié mes cours de bio. Puis je m'en fous. Je voudrais juste redevenir enfant. Je voudrais me rappeler ce que ça fait de s'endormir sans avoir peur.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode