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— Tu es si petite, si frêle... J’ai l’impression que je pourrais te casser rien qu’en te serrant contre moi... Et pourtant, tu t’en fais pour moi ? répliqua-t-elle après quelques secondes de silence.
— Je ne suis pas si petite. Et je ne suis pas aussi fragile que ça...
Réagir sur ces deux propos et pas sur le reste me paraissait invraisemblable. Après tout, tant mieux si elle me prenait pour une pauvre chose sans défense. Ça l’inciterait peut-être à me protéger et elle ne me livrerait pas à ses supérieurs.
— Tu permets que je vérifie ? me glissa-t-elle à l’oreille.
Son souffle et le timbre de sa voix formèrent une combinaison démoniaque. Un violent frisson parcourut ma colonne vertébrale, puis encore un autre quand ses bras s’enroulèrent brusquement au niveau du haut de ma poitrine. Elle enfouit alors sa tête dans mes cheveux. J’aperçus les arabesques tatouées sur le dos de ses mains, sur ses avant-bras, et ma température n’eut plus rien à envier à la sienne. J’essayais de me souvenir que c’était juste chimique. Les
Lindoriëns dégageaient plus de phéromones qu’un humain. Il était normal que je sois troublée, et il n’y avait rien de mal à apprécier ce câlin.
Pour autant, ça ne m’empêcha pas de devenir écarlate. J’aurais volontiers laissé ce moment s’étendre indéfiniment. Certes, j’étais un peu tendue, mais c’était surtout dû à la situation. Je venais de rejeter un compagnon choisi pour moi depuis des années et au lieu de m’enfuir, je me retrouvais à jouer le rôle de peluche pour une femme dont je ne connaissais rien. Pire, j’aimais ça. J’avais toujours su que j’étais folle et cette situation ne faisait que m’en donner la preuve définitive.
Afficher en entierLorsqu’elle leva la main droite dans ma direction, l’attraction qu’elle exerçait sur moi me poussa à rester parfaitement immobile. En temps normal, j’aurais pris mes jambes à mon cou, mais là je n’eus même pas peur. Elle s’arrêta sur mon épaule, prit son temps pour l’effleurer, avant de laisser ses doigts s’attarder sur mes cheveux.
Elle semblait curieuse à propos de leur texture. Tellement qu’elle s’amusa à les enrouler et à les dérouler autour de son index avec un air intrigué. À ses yeux, cela semblait être la chose la plus passionnante au monde. Quant aux miens, il me fallut bien dix bonnes secondes pour me rendre compte que la situation devenait vraiment bizarre.
C’était n’importe quoi. Je faisais n’importe quoi. Ce premier rapprochement physique, même s’il était resté très léger, avait eu le don de m’électriser. J’en frissonnais presque et je devais vraiment lutter pour ne pas chercher à accentuer le contact.
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