Extraits

" - Je sais tout de toi. Ton code bancaire est le 2210, le jour de l'anniversaire de ta mère.

C'est exact. Mais elle a pu trouver l'anniversaire de ma mère. Le=a seule chose que ma mère cache, c'est l'année. Je suis sûre que je ne suis pas la seule fille dont le code bancaire correspond à l'anniversaire de sa mère, non ?

- Le mot de passe de ton ordinateur est Ivy0508, c'est à dire une combinaison entre le prénom que tu aurais voulu que tes parents te donnent au lieu de celui de la défunte grand-mère de ton père, et le jour où tu aurais dû naître, sauf que maman a commencé a avoir des contractions deux semaines trop tôt parce qu'elle avait mangé deux bols de soupe pékinoise très épicée.

J'ai la chair de poule sur tout le corps.

- Tu adores grignoter les céréales Froot Loops à même la boîte. Tu aimes bien manger la pizza à l'envers pour ne pas te bruler le palais. Tu préférés le cheddar très piquant, le blanc, mais tu réussi toujours à te couper le pouce avec le trancheur à fromage. Tu as très peur des chiens. Et des couteaux à steak. Tu t'accroupis quand tu vas aux toilettes à l'école, parce que tu as la trouille d’attraper des microbes, et des fois, tu fais pipi par terre par accident.

- Ça m'est arrivé qu'une fois ! "

Vendredi 23 Septembre

Classe de seconde

On sonne à la porte,et je bondis pour affronter le présent.

-J'arrive!

Je descends les marches quatre à quatre et j'ouvre la porte à toute volée.

-Salut!

-Salut! dit Bryan.Il fait trop beau dehors.On devrait aller se promener.

Je paris que c'est un des derniers beaux jours de l'été.

-Tu n'as pas déjà dit ça la semaine passée?

Ses yeux scintilent.

-Peut-etre bien.

J'enfile mes sandales.

-Tu veux qu'on aille faire un tour au parc Hedgemonds? C'est juste au coin de la rue.

-Absolument,dit-il en prenant ma main.On pourait faire une évaluation comparative de leurs balançoires.

On y va en se tenant la main et en arrivant,on se précipite vers les balançoires.Dés qu'on y est,on comence tous les deux à faire une démonstration de nos capacités,en montant de plus en plus haut.Jusquà ce que l'une de mes sandales s'envole à travers la pelouse.

Il éclate de rire et saute de la balançoire pour aller la ramasser.

-Sandale retrouvée!crit-il, et il me la tend,dans le plus pur style Cendrillon.

Je ralentis puis m'arrete.

-Tu en es ou avec Ivan?

-Ivan et moi...c'est fini.

Il pose sa main sur la mienne,se penche et m'embrasse.

Ses lèvres sont douces,légères et suaves et le monde entier disparait, à l'exeption de ce baiser et de cet instant.

Le baiser parfait en cet instant parfait.

Je devrais jeter ce portable dans le bassin. M'en débarrasser une bonne fois pour toutes.

Ou alors...

Je le glisse dans mon sac. On ne sait jamais. Peut-être qu'un jour j'aurais envie de lui parler. Tout est possible.

Ce n'est pas parce qu'une relation n'est pas éternelle qu'elle ne vaut pas la peine d'être vécue.

"-Salut, dis-je, interdite.

-Salut, dit-il. (Je l'entends sourire au téléphone.) Qu'est ce que tu deviens ?

-Oh, je... (Je jette un coup d'œil autour de moi.) Je suis encore au lycée.

-Ah bon? Moi aussi. Je te cherchais, mais je ne t'ai pas vue.

-Je passais juste à mon casier.

Mensonge évident.

-Je suis à côté de ton casier, justement.

Raté

-Tu me prends en flagrant délit, en fait je suis aux toilettes.

Il éclate de rire."

Je me tortille sur ma chaise, mal à l'aise.

-C'est un con, dit Karin. On le déteste.

-Mais oui bien sûr, où avais-je la tête? (Je ricane nerveusement.) Et pourquoi on le déteste, au fait?

- A cause de ce qu'il a dit sur toi, explique Tash.

C'est à moi de poser ma fourchette.

-Qu'est-ce qu'il a dit sur moi?

-Tu ne te rappelles vraiment pas? demande Karin, stupéfaite.

-Mais si...si... c'est juste que...

Il faut absolument que je trouve une explication pour mes graves trous de mémoires. Vite.

-C'est qu'en fait... j'ai eu un accident de voiture.

-Quoi? hurlent-elles à l'unisson.

-Quand ça? me demande Karin, en me passant le bras autour des épaules, le visage marqué par l'inquiétude.

-Le weekend. Tout va bien, mais j'ai eu un choc à la tête. Et le médecin a dit que je pouvais avoir quelques problèmes de mémoires. Pendant quelques jours.

-Pourquoi tu ne nous l'as pas dit? demande Karin.

-Je ne voulais pas vous inquiéter, dis-je, le regard fixé sur mes mains.

Je n'arrive pas à croire qu'elles puissent gober une histoire pareille. Mais je suppose que ça paraît quand même plus plausible qu'un voyage dans le temps.

"(...) J'appuie sur la touche de démarrage, mais elle ne marche pas. Pas plus que la une, la deux, la trois, ni la quatre...J'appuie sur envoie. Ça sonne.

- Allô ? Allô ? dit une voix.

- Allô ? dis-je. Qui est à l'appareil ?

- C'est Devi, dit la voix.

Mon Dieu ! C'est moi ! J'ai appelé mon Moi de seconde !

Bien sûr, c'est aujourd'hui ! Comment ai-je pu oublier ?

- Devi de quatorze ans ? dis-je d'un ton incrédule.

- Devi de vingt et un ans, rétorque lentement la fille (...)"

- Tu es sûr que ça va marcher?

- Non. Mais je l'ai vu faire à la télé.

- Si tu l'as vu à la télé, alors ce doit être vrai.

Il rit. Encore.

Je glousse. Encore.

Karin ne reconnaîtra jamais qu'elle est jolie. Et pourtant elle l'est. Elle vous dira : "J'ai un gros nez, et il est tordu, en plus." Ou bien : "J'ai les yeux trop écartés." Ou encore : "Je suis plate comme une limande", alors que son nez est très bien, ses yeux normalement écartés et qu'un bonnet 85B, ce n'est pas si plat.

– Alors, ça veut dire que tu ne vas pas piquer une crise si j’ai envie de laisser tomber quelques-unes de mes activités extrascolaires ? J’ai zappé le golf, en fait, aujourd’hui. Et il faut que je réussisse à convaincre Tash de rester dans le spectacle sans moi. Mais je vais garder le comité de rédaction de l’annuaire et l’aide aux devoirs. L’annuaire, c’est super, et je crois que je serai plutôt bonne pour l’aide aux devoirs.

– Bon, d’accord, si tu veux. Mais les jupes de golf vont me manquer. Ou, plus important, la complicité avec papa. Il a l’air tellement content depuis qu’il a repris. Mais je suppose que je peux lui demander quand même de taper quelques balles avec moi le week-end prochain. Mieux vaut tard que jamais, non ?