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Donna Haraway est une historienne de la conscience, philosophe des sciences et biologiste de formation. Elle est à l'origine du concept du savoir situé: pour elle, il est illusoire de se dire objective en science surtout lorsque cette prétention provient d'une classe dominante (blanche, masculine et bourgeoise). Il vaut mieux parler de connaissances situés et être transparent sur sa démarche. Cette révélation n'a pas pour vocation de freiner les femmes à la recherche scientifique, mais doit plutôt inciter celles-ci à mobiliser des espaces initialement très masculins.
Pour défendre se concept du savoir situé, Haraway voit les êtres au sein de réseaux interconnectés. Haraway conceptualise l'artefactualisme: le fait que nous sommes un conglomérat plus qu'une entité propre, ex nihilo. C'est une vision très englobante et qui nous semble pas si nouvelle, pourtant elle l'était à la fin des années 1980 !
Ainsi, il est aisé de comprendre ce qu'Haraway entend par "cyborg" dans son manifeste très célèbre "Le Manifeste du cyborg" : une entité à la frontière, articulée entre différents concepts : nature/culture; animal non humain/ humain; science/ politique; biologie/ culture... Un des exemple les plus parlant son les Oncomouse, les souris qu'on a modifié génétiquement pour développer un cancer du sein, dans l'optique de trouver des traitements. Ces souris ont été les premièrs êtres vivants hybrides à être vendues aux laboratoires, au même titre qu'une éprouvette. Les femmes malades d'un cancer du sein sont ainsi liées à ses souris qui leur ont permis de guérir, et répondent à la définition du cyborg par Haraway.
En somme un essai que j'ai adoré, où plusieurs universitaires paraphrasent Donna Haraway et convoquent d'autres auteurs et textes pour mieux expliciter la pensée d'une pionnière dans le cyberféminisme. Je regrette que le texte me soit resté hermétique parfois, par manque de bagage théorique, mais je ne regrette pas d'avoir initié cette plongée philosophique !
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