Extraits

La porte s'ouvrit enfin, laissant apparaître un jeune homme, aux cheveux bruns ébouriffés et aux yeux d'un bleu profond.

Il dégageait un certain magnétisme qui me fit oublier la raison qui m'avait poussée à sonner à sa porte.

- C'est pour quoi ?

Son ton sec et peu aimable me ramena brusquement à la réalité. "

La fatigue me gagnait et mon instinct de survie commençait à me lâcher. Ce serait quand même plus simple si je me laissais glisser, je finirais par tomber et tout serait fini. Je pourrais dormir tranquillement. Je fermais mes yeux par intermittence tout en essayant de me maintenir dans ma position inconfortable.

On dit qu'avec le temps la douleur s'efface, alors pourquoi la mienne était-elle encore si vive ? Même si mon père avait refait sa vie, maman me manquait toujours aussi cruellement.

Et puis, rien de tel qu'une corvée de haricots verts pour se vider la tête. Je me souvenais que lorsque je venais en vacances ou en week-end l'été avec ma mère, j'y avais régulièrement droit. Et, croyez-moi, au bout de quelques heures, je trouvais cette tâche beaucoup moins amusante. Mais ma mère me faisait toujours gentiment comprendre qu'en s'y mettant à plusieurs, on en serait débarrassé plus vite. Ces souvenirs avec ma mère m'étaient tellement précieux. Je vis dans la crainte qu'un jour, je vienne à les oublier.

Je passai le reste de l'après-midi à flemmarder au soleil. Je comptais bien revenir à la fin de mes vacances avec quelques couleurs. Qui a dit que les Normands sont blancs comme des cachets d'aspirine ? J'en profitai également pour bouquiner un peu.

— Lucas, tu m’entends ?

Il ne souffla mot, mais acquiesça de la tête. Il n’osait pas bouger de peur d’intensifier la douleur qui provenait de sa poitrine.

— Tu es à l’hôpital. Tu te souviens de ce qui s’est passé ? lui demanda-t-elle d’une voix douce.

— Oui, je crois. Je peux avoir de l’eau s’il te plaît ?

— Je vais t’en chercher, lui dit son père en se levant.