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Je fermai les yeux pour endiguer la souffrance qui me prenait à la gorge. Ce n’était surtout pas le moment de flancher. Ma priorité était le bonheur de ma famille, et si cela devait passer par la perte de mes amis, je ne pouvais que m’y soumettre. J’essuyai du revers de la main mes yeux humides, puis j’ouvris la porte. Sébastian se tenait devant moi, plus menaçant que jamais.
- Tu pensais sincèrement y arriver ? me demanda-t-il avec une extrême froideur, en examinant attentivement mon accoutrement.
Lorsque son regard revint se river au mien, il luisait d’une rage mal contenue. Le contour de ses iris s’était à nouveau teinté d’une fine lueur orangée. Il avança dans l’appartement, me forçant à reculer de plusieurs pas. Je décrochai le sac de mon épaule et le laissai tomber sur le sol, tandis qu’il verrouillait la porter. Mon cœur battait à tout rompre. Sébastian se retourna ensuitevers moi, me dominant de toute sa taille.
- Bien ! À présent, nous pouvons terminer ce que nous avons commencé.
Nous y étions : il était temps de jouer cartes sur table.
- Abaisse ton bouclier, m’ordonna-t-il.
- Je ne peux pas le faire, Sébastian, lui répondis-je, le ventre noué.
- C’est ta décision ?
- Je suis désolée, lui dis-je après avoir hoché la tête.
Sans dire un mot, il enleva son tee-shirt.
- Mais, que fais-tu ? le questionnai-je en écarquillant les yeux comme une soucoupe.
- Tu devrais le savoir, tu viens de faire ton choix, répliqua-t-il avec un méchant sourire en se dirigeant vers moi.
Il n’existait que Spoiler(cliquez pour révéler)deux façons de découvrir la vérité sur un être surnaturel. Soit il vous laissait franchir ses barrières de protection, soit vous vous unissiez intimement à cette personne… avec ou sans son consentement.
Afficher en entierJe me laissai retomber sur le lit, les bras grands ouverts, dans un joyeux tintement de cloche. Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans la tête de ces mecs, bordel ? Comment allais-je pouvoir me déplacer en toute discrétion dans la maison avec un bruit pareil ? Je saisis l'oreiller de Sébastian, et le lançai avec rage contre le mur. La boule suspendue à mon poignet décrivit un cercle, puis revint me frapper à l’avant-bras, m'arrachant un rictus de souffrance. Je fus néanmoins plus affectée par le bruit, que par la douleur qui se propageait le long de mon bras. Il était très irritant. Je me levai, et récupérai ma robe de chambre sur le banc de lit. Sébastian ne se trouvait nulle part dans l'appartement, mais il y avait des traces de son passage dans la cuisine. Une bouteille de jus d'orange ouverte et à moitié pleine traînait sur le comptoir. Je remis le bouchon à sa place, et rangeai la bouteille dans le réfrigérateur. Qu'ils fussent immortels ou pas certains de nos chers et tendres conservaient toujours leurs petites manies un tantinet agaçantes. De retour au salon, je remarquai mon sac à main sur la table basse. Tout y était sauf bien évidemment mon portable et mon trousseau de clés. Je me dirigeai ensuite vers la porte de l'appartement pour vérifier si elle était verrouillée. Sébastian l'avait laissée ouverte. Et pour cause, il pouvait m'entendre à plus d’un kilomètre de distance. Ce tintement allait me rendre folle. Je fis tant bien que mal ma toilette, puis j'enfilai un jean et un tee-shirt mauve à manches longues. Je revins ensuite dans la chambre avec ma trousse de maquillage. Une idée avait germé dans mon esprit, lorsque j'étais sous la douche. Je ramassai l'oreiller de Sébastian, et m'assis en tailleur sur la moquette. À l'aide d'une petite paire de ciseaux, je détachai les coutures du coussin en plumes d'oie, puis je me servis de ma pince à épiler pour en introduire un maximum dans la boule. À la fin de l'opération, le bruit avait diminué de plus de soixante-dix pourcents. Mon bazar rangé, je rabattis la manche de mon tee-shirt sur le bracelet. La chaîne était juste assez longue, pour me permettre de tenir la boule dans la paume de ma main. Avec un peu de chance les autres n'allaient pas la remarquer. Je sortis de l'appartement de Sébastian, et longeai le couloir jusqu'au hall. Les fleurs qui ornaient le vase en céramique posé au centre de la table avaient été changées. C'étaient toujours des roses, mais celles-ci étaient d'une couleur bleue indigo avec des contours jaunes. Leur vision provoqua un frisson dans tout mon corps. Elles m'évoquaient les marques que Sébastian portait autour de son sexe. Mon esprit tordu était curieux de savoir si son frère avait également reçu cet héritage de leur mère. Je saisis délicatement une rose, et me penchai afin de humer son parfum doux et sucré. Cette variété de rose était tout aussi naturelle que les autres fleurs qui peuplaient la terre, mais cette vérité n'était connue que des êtres surnaturels. L'ingénierie génétique servait de parfaites couvertures aux floriculteurs de notre communauté, pour révéler des espèces encore méconnues dans le monde des humains. - Elles sont très belles, me lança une voix que je reconnus aussitôt. - Oui, répondis-je, en tournant la tête vers la jeune femme qui arrivait par le couloir situé à ma droite. C'est vraiment dingue ce que la science est capable de créer de nos jours. Contrairement à ses congénères qui m'auraient gratifié d'un sourire condescendant, celui de Lilas exprimait de la douceur et une pointe d'amusement. Je m'étais toujours demandé ce qui avait incité une si belle âme à entrer dans le fameux gang des fleurs. Hormis leur appartenance à la même lignée, ils n'avaient absolument rien en commun. - Bonjour, me dit-elle une fois qu'elle m'eut rejointe dans le hall. Bien dormi ?
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