Extrait

La date reste gravée dans la mémoire de Renée Troadec : « Mon fils m’a demandé s’il pouvait prendre des caisses à outils afin que mon petit-fils puisse bricoler, je lui ai donné mon aval », écrit-elle dans une lettre rédigée de sa main en guise de preuve, qu’elle date de novembre 2014 et remet aux enquêteurs après la mort de la famille. C’est ce jour-là selon elle que Pascal aurait mis seul les pieds dans le garage de la maison parentale de Guipavas. Quelques petites semaines s’écoulent et, en juin, Renée, hospitalisée après une intervention chirurgicale, poursuit sa convalescence en maison de repos. « Suite à mon opération, mon fils est passé me voir pour me demander les clés de la maison. Ils me les ont rendues le soir même avant de repartir à Orvault », poursuit-elle dans ce texte manuscrit. La suite semble écrite et l’histoire racontera plus tard que Pascal se serait en réalité emparé des clés pour subtiliser le trésor de pièces d’or de son père, endossant là un habit de voleur que personne ne lui connaissait alors. Un scénario établi après coup, et dans lequel chaque personnage campe un rôle aux confins de la caricature : la mère affaiblie, le fils sans scrupule et sa complice épouse, la sœur spoliée et le beau-frère revanchard.