Extraits

Lorsqu'il atteint l’orgasme, j'en eus un en même temps et je tins son visage sur le mien, pendant que nous frémissions, puis je l'embrassai passionnément.

— Mon Dieu, tu es drôle.

— Tu es folle.

— Je peux l'être encore plus.

— Tu crois ?

— Prends-moi encore demain matin. Tu verras.

Je me tortillai sur le lit lorsque les dernières vagues de plaisir s'estompèrent. Je lui lançai alors un regard.

— Baise-moi, dis-je.

— Tu veux que je te baise ? La dernière fois, tu voulais que je te donne une fessée.

— Ne pense pas que je ne veuille pas que tu le fasses de nouveau.

— Ne pense pas que je ne le referai pas.

— Ne pense pas que je ne demanderai pas.

— Ne pense pas que tes fesses ne te feront pas souffrir si tu es assez courageuse pour le demander.

Lorsque je ne fus plus capable de le supporter, je me redressai jusqu'à ce que nos bouches se rejoignent en un baiser torride. Pendant que nous nous embrassions, je mis ma main entre ses jambes et attrapai son sexe, puis l'appuyai contre le bord de mon sexe.

— Baise-moi, dis-je.

Il appuya ses lèvres contre mon oreille.

— Tu veux que je te baise, c'est ça ?

— Seulement si tu t'en sens capable.

Tout ça était amusant. J'aimais ce petit jeu de rôle, et avec Tank, je devais admettre que je me sentais en sécurité pour innover d'une manière différente de ce que j'avais pu faire avec n'importe qui d'autre avant lui.

 - Parfait, dit-il. On baise.

— Encore une autre raison pour laquelle j'adore Tank.

— J'ai beaucoup de chance.

— Vous en avez tous les deux. N'oublie pas ça. Après la trahison de cette femme, Tank a passé de mauvais moments avant que tu arrives dans sa vie. Maintenant, il est avec une femme merveilleuse qui est sidérée par lui, et vice versa. Son ex-petite amie l'a tellement fait souffrir que pendant quelques temps, je ne pensais pas qu'il se lancerait dans une autre relation. Mais il l'a fait. Il a pris un risque et je ne pense pas que tu aies la moindre idée de ce que tu représentes pour cet homme aujourd'hui.

— Nous n'avons plus à nous inquiéter de ça.

— Bien sûr que si ! Je suis sous contrat.

Elle attrapa le téléphone mais avant de composer le numéro, elle dit :

— Jusqu'à un certain degré, effectivement. Mais dans ce cas, avec un autre éditeur. Un éditeur avec une vision neuve. Un éditeur avec une vision qui soit identique à la tienne.

J'entendis quelqu'un au téléphone et les sourcils de Blackwell se levèrent.

— Margareth, est-ce que Boss est dehors ? Oui ? Il a l’air bourru ? Maussade ? En colère ? Perplexe ? Tout ça ? Oh, bien. Et la sécurité est là ? Ils sont dehors ? Cutter est avec eux ? Je suis prête pour une prise de bec. Et connaissant ce fils de pute, je vais avoir besoin de Cutter et des personnes qui sont avec lui pour rester juste derrière Boss. Alors, faites-le entrer. Je suis impatiente de voir comment les choses vont se passer.

Elle raccrocha.

— Vous allez le virer devant moi ?

— Qu'en penses-tu ?

— Je ne devrais pas m'en aller ?

— Et louper tout le spectacle ? Allez, Lisa. Tu écris toute la journée des choses tournant autour de boyaux et de tripes. C'est le moment de me montrer que tu en as, toi aussi.

Sur ce, la porte s'ouvrit et Boss apparut. Je ne l'avais jamais vu porter des lunettes, mais il en avait maintenant : noires, élégantes. Ses bras étaient croisés sur son torse. Il me toisa du regard avec une hostilité évidente, puis il regarda Blackwell bien en face. Il y eut un long silence. Puis les choses prirent une mauvaise tournure.

Existait-il une voix plus grave sur cette planète ? Avant, je pensais que la voix de Tank était grave. Ensuite, j'avais rencontré Marco Boss, dont la voix surpassait celle de Tank. Maintenant, Cutter les coiffait tous les deux au poteau. On aurait dit que sa voix arrivait du fin fond d'un baril de bière.

— Est-ce que les hommes comme vous sont élevés dans des fermes ?

Il leva les sourcils.

— Nous sommes élevés où ?

— Dans une ferme. Tank est l'être humain le plus grand que j'ai jamais rencontré. Ensuite, il a été détrôné par quelqu'un d'autre. Vous savez probablement de qui je parle mais je ne mentionnerai pas son nom. Mais vous, Cutter ? Un géant.

Il me sourit.

— Il y a quelques gars dans notre genre par là.

— Peut-être, mais certains d'entre vous font d'autres métiers ? Quelle taille faites-vous ?

— Plus de deux mètres.

— Et vous trouvez des vêtements à votre taille ?

— Ça peut s'avérer difficile. Disons que généralement, j'ai recours à un tailleur.

— Moi aussi. Je dois tout raccourcir. Rien ne me va, tout est toujours trop grand. Blackwell se moque de moi parce que je suis haute comme trois pommes.

— D'accord. Je suis désolée Tank.

— Pourquoi ? Je t'ai dit de ne pas t’excuser. Je le pensais. Ça ne change rien entre nous.

— C'est juste que…

— Lisa, je t'aime. Je veux te protéger. Je suis un ancien membre des forces spéciales SEAL. Tu sais ce que ça veut dire ? Tu sais comment j'ai été entraîné ? J'espère que oui, parce que c'est ce que je suis. Retrouver des hommes comme Kevin, c'est ce que j'aime faire, surtout pour quelqu'un que j'aime. Je ne porte aucun jugement sur toi, je veux que tu le saches. Je sais ce que c'est d'avoir dix-sept ans. C'est lui qui a profité de toi et maintenant, il veut t'extorquer tranquillement un million de dollars. Je ne laisserai pas faire ça. D'accord ? Ça n'arrivera pas.

Et voilà. J'avais fait ce qu'il fallait. Je lui avais tout dit. Je lui avais parlé d'une période de ma vie que j'avais oubliée et il ne m'avait pas jugée. Il était vraiment amoureux de moi. C'était aussi évident que la colère dans sa voix. Il fallait que je l'écoute maintenant. Et que je lui fasse confiance.

C'est ce que je fis.

Tank était extrêmement traditionnel. L'idée même de sa réaction me donnait la nausée.

Mais je me montrerais honnête avec lui. Je ne lui cacherais rien. Même s'il était bien visible que ces photos de moi avaient été prises pendant mon sommeil, je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter de la réaction de Tank lorsqu'il découvrirait qu'elles existaient.

Allait-il me juger ? J'étais endormie lorsqu'elles avaient été prises. Il était bien évident qu'elles avaient été prises sans mon consentement. C'était la pure vérité.

Mais s'il ne me croyait pas ?

Soudain, je me ressaisis. Qu'est-ce que j'étais en train de faire ? Je fermai les yeux et pris une grande respiration, sachant au fond de moi que je n'étais plus moi-même. Tank n'allait pas me juger ou ne pas me croire. Il n'était pas comme ça. Tout ce qu'il ferait serait de m'apporter son soutien. Je pouvais toujours rester assise dans ce salon et me bourrer la tête de questions sans réponses, cela ne m'apporterait rien de bon ! Il fallait que je m'accroche à quelque chose.

Il fallait aussi que je travaille sur mon livre. Je n'avais aucune certitude sur le résultat de ce qui s'était passé avec Marco Boss ce soir, mais je continuais à être sous contrat, et j'avais un temps limité pour écrire le livre qu'il voulait. Étant donné que je n'avais absolument pas envie de dormir, je pris mon Martini pour aller dans la chambre. Je démarrai mon Mac. Ensuite, je regardai ses modifications, et me mis au travail.

Elle avait tout à fait raison, j'avais personnellement vu cette technologie dans des films et des émissions de télé. Bien sûr que la police pouvait faire cela. Je pensais également que Tank pourrait aussi faire cela et qu'il voudrait une photo pour lui-même, pour cette même raison. Je lui donnai mon adresse mail et lui demandai de m'envoyer la photo dès que possible.

— Tu dois faire très attention, me dit-elle avant que nous mettions fin à notre conversation.

— Il m'a suivi, tu sais ? Il a dit qu'il savait où je vivais.

— Pourquoi ne m'as-tu pas dit ça plus tôt ?

— Après ce soir ? Eh bien, je ne me suis pas encore vraiment remise de tout ça.

— Tu es en danger. Tu m'as dit que tu étais écrivain. Tu as dit qu'il y a une affiche de toi dans Times Square. Je suppose que tu as de l'argent ?

— Pas encore, mais ça va venir.

— C'est pour ça qu'il en a après toi. Tu dois faire quelque chose.

— La photo va nous être utile.

— Je te l'enverrai demain matin. En attendant, prend bien soin de toi. Et, je t'en prie, reste en contact. Je serai extrêmement inquiète si je n'ai pas de tes nouvelles, d'accord ? Promets-moi de m'appeler quand tout ça sera réglé.

— Je te le promets.

 — Pas encore, mais ça va venir.

— C'est pour ça qu'il en a après toi. Tu dois faire quelque chose.

— La photo va nous être utile.

— Je te l'enverrai demain matin. En attendant, prend bien soin de toi. Et, je t'en prie, reste en contact. Je serai extrêmement inquiète si je n'ai pas de tes nouvelles, d'accord ? Promets-moi de m'appeler quand tout ça sera réglé.

— Je te le promets.

- C'est bien ce qui m'inquiète.

- Je ne suis pas si sûre que tu doives t'inquiéter. Pourquoi aurait-il gardé son téléphone après toutes ces années ? C'est un drogué. Il y a de fortes chances pour qu'il l'ait vendu.

- Le problème, c'est que je ne suis pas disposée à prendre ce genre de risque. S'il a ces photos, il pourrait détruire ma vie.

-Si ça peut t'aider, je peux t'envoyer une photo de lui par email. Elle est vieille mais c'est toujours ça. Il est imprévisible. Je déteste dire cela de mon propre frère, mais c'est vrai. C'est un fauteur de troubles. Tu pourrais donner la photo à la police. Ils pourraient le trouver.

- De quand date la photo ?

- Il avait à peu près 19 ans.

- Ça ne serait pas utile. Kevin ne ressemble en rien à ce qu'il était, Katie. Je l'ai à peine reconnu. Ce n'est plus le même homme. Il vit depuis trop longtemps dans la rue. Imagine à quoi il ressemble maintenant ! C'est quelqu'un d'autre.

- Ils sont là ?

- J'ai perdu leur trace. Je ne sais pas.

- Tenez. J'attrapai ma pochette et jetai sur le siège avant tout l'argent qui me restait : deux cents autres dollars. J'espère que ça vous dédommagera des ennuis que je vous ai causés.

- Gardez votre argent.

- J'insiste.

- Moi aussi.

Il attrapa les deux autres billets que je venais de lui donner et me les tendit.

- Je ne suis pas comme ça. Je vais vous ramener chez vous saine et sauve. Nous y sommes presque. Asseyez-vous bien correctement contre votre siège et faites en sorte de ne pas être vue. Je vous déposerai d'ici cinq minutes.

- Vous pensez qu'ils nous suivent ?

Je le vis regarder dans le rétroviseur. Il hésita.

- C'est difficile à dire.

- Mon portier sait que j'arrive.

- Il a un flingue ?

- Je ne sais pas. Mais j'en doute. Il ne m'en a jamais montré.

- Ça ne veut pas dire qu'il n'en a pas. Allez.