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Liste des extraits

"La conclusión del estudio fue que en Europa hemos generado un mundo nuevo. Sin fronteras, sin aduanas. Cinco millones de kilómetros cuadrados donde los malos pueden moverse a su antojo. Y cientos de organismos de policía que compiten entre sí. Entonces fue cuando surgió el proyecto Reina Roja."

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"Nadie que viva aquí puede tener el más mínimo contacto con la realidad, ni las más remota idea de lo que es ser humano."

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"Nada de todo esto le molesta a Jon de las escaleras, porque Jon está acostumbrado a lidiar con cosas del siglo pasado (vive con su madre), con lugares oscuros (es gay) y ciudadanos extranjeros de ingresos dudosos y en dudosa situación (es inspector de policía)."

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Puis elle fait une chose qu'elle n'a pas faite depuis trois ans. Elle l'embrasse, sur le front. Un baiser plein de tendresse. Sitôt que ses lèvres se détachent de sa peau, elle se demande, stupéfaite, comment elle a pu vivre sans cela.

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Antonia Scott ne s’autorise à penser au suicide que trois minutes par jour.

Pour la plupart des gens, trois minutes représenteraient un infime intervalle de temps.

Mais pas pour Antonia. On pourrait dire que son esprit a beaucoup de chevaux sous le capot, mais le cerveau ­d’Antonia n’est pas une voiture de sport. On pourrait dire qu’il possède une impressionnante capacité de traitement de données, mais la tête ­d’Antonia n’est pas un ordinateur.

L’esprit ­d’Antonia s’apparenterait plutôt à une jungle, une jungle grouillant de singes, qui bondissent à toute allure de liane en liane en transportant des choses. Énormément de singes portant énormément de choses, qui se croisent dans les airs en montrant les crocs.

Voilà comment, en trois minutes, – les yeux fermés, assise par terre, pieds nus, jambes croisées – Antonia est capable de calculer :

— la vitesse à laquelle son corps heurterait le sol si elle sautait par la fenêtre qui se trouve face à elle ;

— le nombre de milligrammes de Propofol nécessaires pour sombrer dans un sommeil éternel ;

— combien de temps elle devrait rester immergée dans un lac gelé pour que son cœur cesse de battre.

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À la différence des autres surdoués, qui optaient presque toujours pour la physique ou les mathématiques, où le raisonnement pur leur procurait une satisfaction intellectuelle, Antonia n’aimait pas les chiffres. Non qu’ils ne lui réussissent pas. Elle pouvait calculer une racine carrée à neuf chiffres en quelques secondes, sans papier ni crayon. Mais sans plaisir. Bien des jeunes gens, à cet âge difficile où le corps change et le monde devient immensément vaste, croient qu’ils ne pourront jamais être aimés. Antonia appartenait à cette catégorie, évidemment. De plus, elle était persuadée qu’elle ne trouverait jamais rien qui l’intéresserait réellement, qui l’obligerait à mettre tout son esprit et ses sens au service d’une tâche. La première certitude a été invalidée quand elle a rencontré Marcos. La seconde, quand elle a rencontré Mentor. Tous deux lui ont fait connaître l’affection, chacun à sa façon. Le premier lui a offert l’amour, le second, quelque chose à aimer.

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Il se doute qu’elle sait ce que c’est de vivre avec quelqu’un qui parle, qui rêve, qui plaisante, mange, rit, chante. Quelqu’un de bien vivant, d’heureux, de fort, de tendre. Une présence aimante, une source de joie pour ceux qui l’entourent. Qui, soudainement, devient tout autre chose. Un souvenir, une ombre réclamant une attention de tous les instants, n’offrant en retour que de la souffrance, de la frustration et des obligations. Un trou noir, absorbant les souvenirs, la chaleur et le bonheur, avec pour seule contrepartie la vague satisfaction du devoir accompli.

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Au bout du compte, ce sont les criminels qui ont l’avantage, parce qu’ils agissent plus rapidement et passent entre les mailles du filet.

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Antonia Scott sólo se permite pensar en el suicidio tres minutos al día.

Para otras personas, tres minutos pueden ser un período minúsculo de tiempo.

No para Antonia. Diríamos que su mente lleva muchos caballos debajo del capó, pero la cabeza de Antonia no es como el motor de un deportivo. Diríamos que es capaz de muchos ciclos de procesamiento, pero la mente de Antonia no es como un ordenador.

La mente de Antonia Scott es más bien como una jungla, una jungla llena de monos que saltan a toda velocidad de liana en liana llevando cosas. Muchos monos y muchas cosas, cruzándose en el aire y enseñándose los colmillos.

Por eso en tres minutos —con los ojos cerrados, sentada en el suelo con los pies descalzos y las piernas cruzadas— Antonia es capaz de:

– calcular la velocidad a la que impactaría su cuerpo contra el suelo si saltara desde la ventana que tiene enfrente;

– la cantidad de miligramos de Propofol necesarios para un sueño eterno;

– el tiempo y la temperatura a la que tendría que estar sumergida en un lago helado para que la hipotermia imposibilitara los latidos de su corazón.

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