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Une Jeep m’attendait sur le quai pour me conduire au PC de la demi-brigade qui était installé dans une maison, à cinq cents mètres à peine du port. Le reste de l’unité était réparti dans des casernements de la ville et près du terrain d’aviation où était établie une école de saut.

Quand je me suis présenté, l’élégant colonel de Cockborne, qui commandait l’unité, me reçut avec une courtoisie toute britannique. Après m’avoir écouté en souriant légèrement, peut-être à cause de mon accent de mousquetaire, il entra tout de suite dans le vif du sujet :

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En temps de guerre, l’officier de renseignements est principalement chargé de rassembler la documentation nécessaire à l’exécution des opérations. Cette documentation porte sur le terrain et sur l’adversaire. De telles tâches sont peu estimées par le milieu militaire. Pour les accomplir, il faut une mentalité particulière qui permette de souffrir les railleries des autres cadres. Par ailleurs, le succès du travail d’un OR est proportionnel à la valeur de son chef et à l’intérêt de ce dernier pour le travail de renseignement. Mais rares sont les commandants de régiment qui s’y intéressent. Bref, on ne m’avait donc pas fait de cadeau en m’envoyant ici.

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En Indochine, c’est au 1er régiment de chasseurs parachutistes que j’avais d’abord fait campagne. Cette unité était constituée à l’origine de trois bataillons. Mais le deuxième, où je servais, avait subi de telles pertes qu’il avait fallu le dissoudre. Les deux bataillons rescapés se trouvaient maintenant à Philippeville, et avaient été associés à un 3e bataillon parachutiste de la Légion étrangère14 qui n’existait en fait que sur le papier. Voilà pourquoi j’étais très remonté contre ce qui venait de se passer en Indochine. J’avais laissé de nombreux copains à Diên Bien Phû et je n’avais aucune envie que ça recommence15. En raison de cette réorganisation, le 1er RCP portait dorénavant le nom de 41e demi-brigade parachutiste. Et comme c’était là que j’étais affecté, il s’agissait, d’une certaine manière, d’un retour en pays de connaissance.

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Un jour, nous sommes revenus au galop d’une ferme avec le capitaine Chrétien, un sportif qui avait participé aux Jeux olympiques de Berlin dans l’équipe de pentathlon mais qui n’arrêtait pas de tomber de cheval. Sans doute pour m’éprouver, il m’avait confié un panier d’œufs que je tenais à la main. J’avais mis un point d’honneur à ne pas les casser. Ce genre d’exercice symbolise à peu près toute ma carrière. Le capitaine Chrétien avait une jolie fiancée. Les œufs que je n’ai pas cassés, c’était pour elle.

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C’est donc en dehors des frontières que nous avions commencé à mener des opérations qui s’intensifièrent après mon départ. Ces opérations visaient ceux qui vendaient des armes au FLN et les bateaux qui transportaient ces armes. Grâce à l’action de René Taro6 et de ses hommes, beaucoup de navires avaient sombré inexplicablement dans les ports de la mer du Nord ou de la Méditerranée. D’autres équipes s’étaient occupé des trafiquants d’armes. Beaucoup avaient eu des malaises bizarres ou de soudaines pulsions suicidaires.

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Les services spéciaux, cela faisait douze ans que j’y étais jusqu’au cou. En janvier 1943, de Gaulle m’avait envoyé libérer le général Cochet, un as de l’aviation de 14-18 qui se trouvait interné dans un camp de Vichy, près de Vals-les-Bains, pour avoir vilipendé, dans un journal clandestin, le maréchal Pétain et son entourage. Ce qui m’avait valu huit mois de détention dans les geôles de Pampelune. J’avais effectué d’autres missions depuis Londres en tant que Jedburgh8. Par exemple en sautant au-dessus de l’Ariège, en uniforme de capitaine de Sa Majesté, pour aller aider les maquis de la fédération anarchiste ibérique. En avril 1945 j’avais sauté encore, en uniforme allemand cette fois, près de Berlin où, après avoir échappé à la division Scharnhorst9, j’avais été arrêté par les Soviétiques du maréchal Joukov qui m’avaient pris pour un membre de la division SS Charlemagne10. In extremis, j’avais échappé à la balle dans la nuque que me réservait la GPU11. Après, j’avais travaillé avec Jacques Foccart12, avant de partir en Indochine, puis de créer le 11e Choc13 au fort de Montlouis, près de Perpignan. De nouveau en Indochine, j’avais accompli des missions dans les lignes du Viètminh, j’étais même entré clandestinement en Chine pour négocier avec les Nationalistes. Plus récemment, je m’étais occupé de la section instruction du service 29. Bref, j’étais considéré comme un spécialiste des coups durs et des coups tordus.

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Mais cette guerre, nous les hommes de l’ombre savions bien qu’elle était commencée depuis longtemps. Le gouvernement dont nous dépendions le savait aussi. Depuis près d’un an, le Service Action du SDECE dont j’avais au printemps assure la direction par intérim, alors que Jacques Morlanne2 se trouvait en mission, commençait à préparer des actions visant à empêcher la rébellion de s’approvisionner en armes. Si j’étais resté à la « crémerie » (c’est ainsi que nous appelions le SDECE), j’aurais sans doute été amené à prendre part à l’une ou l’autre de ces missions. Mais les circonstances me conduisaient sur le terrain pour participer directement aux opérations militaires.

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Rien dans ma formation n’avait pu laisser supposer un instant que j’étais destiné à de pareilles aventures : ni mon premier prix de version latine au concours général, ni la khâgne du lycée Montaigne de Bordeaux où je fus le condisciple de l’universitaire pacifiste Robert Escarpit, futur chroniqueur au Monde, et d’André Mandouze qui devait s’illustrer comme ténor des intellectuels critiques à l’égard de l’armée française en célébrant la « juste cause » du FLN, ni ma licence de latin-grec-philologie. Tout cela me prédisposait plutôt à une carrière universitaire tranquille. Au pire, j’aurais pu être diplomate.

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À la Toussaint de 1954, alors que je me trouvais encore en poste à Paris au Service Action du SDECE1, je reçus un ordre d’affectation à la 41e demi-brigade parachutiste de Philippeville, en Algérie.

Le même jour, quelques centaines d’Algériens descendirent de l’Aurès et organisèrent plusieurs dizaines d’attentats spectaculaires, pour appeler à l’insurrection ce qu’il est de bon ton d’appeler depuis le « peuple musulman ». Mais la population, composée de gens principalement soucieux de gagner tranquillement leur vie, ne se reconnaissait guère dans ces groupuscules souvent antagonistes, étrange conglomérat d’intellectuels et de petits truands.

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