Extraits

« Je pardonne au passé en faveur de l'avenir puisqu'il est éclairé par l'espérance. »

À l’âge de quatre ans, cet enfant, en avance sur le plan intellectuel, souffrait d’un handicap physique. Une malformation des cordes vocales l’avait privé de la parole depuis sa naissance. Quelques rares sons pouvaient s’extraire de sa gorge sous la forme de bruits disgracieux exprimés au cours d’une colère ou d’une joie. Ses rires passaient du rauque aux aigus. Les fausses notes s’invitaient dans un concert d’onomatopées, son seul moyen de communiquer. Alors, il avait inventé un langage que ses parents avaient appris à décrypter. Chaque situation de la vie courante renvoyait à ce lexique sonore si particulier.

Colmater les brèches, rendre totalement imperméable le bloc de l’Est au détriment des habitants frontaliers, habitués à faire des allers et retours dans le cadre de leur travail ou pour voir leur famille. Le mur resterait infranchissable sans autorisation officielle, et pour les plus chanceux détenant le fameux sésame, tout se ferait par des points de contrôle. « Une frontière entre le passé et le présent. » Avant d’ériger un véritable édifice en béton, des militaires œuvraient le long du tracé, des kilomètres de fil de fer barbelé furent installés sous la surveillance armée de gardes alignés, prêts à faire feu.