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"Ses lèvres se posent sur les miennes pour me faire taire. C'est de l'énergie pure. Je ressens une secousse qui me maintient collée à lui, un curant pas lequel affluent pensées et force."
Afficher en entier« Il a l'air presque en colère, à présent. Il attrape mon poignet et le serre. Ses yeux sont féroces, ses pupilles dilatées. Je frémis.
- Promets-moi que tu ne te promèneras plus toute seule après le coucher du soleil. C'est dangereux, d'accord?
- Je n'ai pas peur du noir.
- Ce n'est pas l'obscurité qui doit te faire peur. C'est ceux qui l'habitent.
- Je ne crois pas aux fantômes, ni aux créatures de la nuit.
Il secoue la tête.
- Tu ne te rends pas compte des risques que tu cours! Cette ville n'est pas un lieu sûr.
Si, je m'en rends compte, malheureusement...
- Je ne suis plus une enfant. Et tu n'as pas d'ordres à me donner.
Ses yeux ont pris une teinte bleutée, et resplendissent plus que jamais dans la pénombre. Lentement, j'approche la main de son visage et effleure sa peau douce. Il me regarde et me laisse faire. Puis il me caresse la main. Il la serre, la guide vers sa bouche. Je ne l'arrête pas; j'attends. Quand ses lèvres touchent ma paume, je ferme les yeux, emportée par une sensation que je n'ai jamais éprouvée auparavant. C'est de la glace qui brûle, qui me réchauffe, qui s'insinue au fond de moi.
C'est comme si, pour la première fois, je me sentais vivante.»
Afficher en entierLe soleil commence à descendre. Bientôt, il fera de niveau noir. Et la peur s'empare encore une fois de moi.
Afficher en entier-bonjour,Jenna
-oh,bonjour.Je ne t'avais pas entendue arriver.
-je Is prendre une douche avant le dîner.
Pas de réponse.
Afficher en entierJe déteste mon lycée. Et je ne crois pas que mon opinion s’améliorerait beaucoup si je fréquentais un établissement luxueux entouré de verdure, comme dans les films. Pourtant, ce serait certainement moins glauque.
Je ne veux pas me plaindre d’être née dans une famille pauvre. Mais j’ai la conviction que mon cerveau mérite mieux qu’être éduqué dans ce gros cube semblable à un hangar, au sol en linoléum vert incrusté de vieux chewing-gums et aux parois noircies par des années de bagarres, de bousculades, d’insultes.
Les salles de classe sont éclairées par des kilomètres de néons, comme des chambres d’hôpital. C’est indispensable dans cette ville qui manque de lumière. Chaque mot y résonne comme un hurlement, et le plafond blanc rappelle le vide intérieur qu’on ressent dès qu’on franchit la grille.
Dans tout le lycée, il n’existe pas le moindre endroit où reposer son regard et laisser errer son esprit. Pas un seul lieu où l’on puisse jouir d’un peu d’intimité, car chaque mètre de couloir, chaque marche de l’escalier, chaque recoin des toilettes est plein de corps en mouvement. Machines à café qui ne rendent jamais la monnaie, lavabos bouchés, gens qui parlent, fument, s’injurient, avant de laisser à la tombée de la nuit ce bâtiment silencieux comme un grand navire avant le naufrage.
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