Extraits

La tristesse m'envahit, non seulement pour Maxine, prisonnière de ses pouvoirs, mais pour nous toutes. Nous sommes prisonnières de notre milieu, de notre magie et de la terrible malchance qui nous est tombée dessus quand nous avons eu la mauvaise idée de naître filles.

Ma curiosité ne cesse d'enfler. Je ne peux pas l'arrêter. Je ne veux pas l'arrêter. Si j'apprends tout ça, la magie, comment on l'utilise, comment être une sorcière, tout, peut-être arrêterai-je enfin d'avoir peur.

Cependant la magie n'est pas un chien que l'on siffle. C'est une partie de vous. Les mots dont vous vous servez pour l'appeler doivent l'être également.

Notre travail consiste à vous protéger. Si les millénaires d'histoire nous ont appris une chose, c'est que le monde n'est pas tendre avec les femmes qui détiennent un pouvoir. Je vais vous donner cet avertissement, Frances : si vous suivez nos consignes, nous vous protégerons. Il ne fait pas bon être une sorcière seule dans ce monde, ni de laisser votre pouvoir vous consumer de l'intérieur. Vous me comprenez ?

J'ai vécu à New York toute ma vie, pourtant je n'ai jamais mis les pieds à l'hôtel Astor. Jamais je n'aurais pensé un jour gravir ces marches de marbre blanc en robe de bal, les cheveux ornés d'or. Cela dit, jamais je n'aurais pensé un jour être une sorcière non plus, donc j'apprends à ne pas me fier à mes attentes.

Vous ne pouvez pas réduire le monde en cendres parce qu’il vous prend ce que vous aimez.

“I think perhaps this is how we survive in the world. Passing little bits of our magic back and forth to each other when the world takes it from us. It's survival. It's love. It's family.”

The second note arrives on an uncharacteristically cold Tuesday.

I leave dinner early, planning on reading a novel in the peace and quiet of my empty room, but I must doze off while the sun is setting. I wake with a start, still in my uniform, lying on top of the duvet, book resting on my chest, feeling as if no time has passed at all. The room is purple with twilight, and there on my pillow, just like the last one, is a folded square of parchment.

With a zip of nerves, I’m suddenly wide awake. I unfold it quickly, my hands shaking so badly, I almost rip the heavy paper.

In the same scrawling hand as before it reads, Do not trust the sisterhood. Meet me at the door to the Forest Park Clubhouse. Midnight.

I stare at the note for a moment, committing it to memory, then I shove it under my mattress, where it joins the other.

If I were a smarter person, a more reasonable person, someone with consideration for their own well-being, I might dwell on the note, consider my options. But I know immediately what I am going to do. When it comes to my brother, I’ve never had much of a choice.

This is how I love him now, in the dark with my rage and shaking hands.

From my window I can see the pitch of a roof poking out from the tangle of trees in the park. As it’s the only building in view, I assume that’s the clubhouse. The wall around Haxahaven, with its rough stone, looks easy enough to climb. I can do this. I have to do this.