Ajouter un extrait
Liste des extraits
Romain était assis dans un fauteuil dans le salon du Sherbourne Hotel. Les coudes sur les accoudoirs et le menton posé sur ses mains jointes, il s’était placé de manière à voir Sorcha dès qu’elle entrerait, sans être immédiatement repéré lui-même.
Il ne savait plus très bien comment il était arrivé là. Quand avait-il pour la dernière fois traversé la moitié du globe à la poursuite d’une femme ? Tout ce qu’il savait, c’était que quand son conseil d’administration lui avait répété qu’elle était idéale, il s’était aisément laissé convaincre de revenir à la charge. Il s’était répété qu’il n’agissait que pour des raisons professionnelles, mais la vérité était tout autre. Sorcha Murphy l’attirait comme aucune autre auparavant. Et comme aucune autre auparavant, elle avait eu l’audace de le repousser…
Rien de tel pour piquer la curiosité d’un homme tel que lui. Et après tout, peut-être était-elle effectivement le mannequin idéal pour cette campagne. Il n’aurait qu’à s’assurer qu’elle restait sobre durant deux semaines. Ce qui ne devrait pas être difficile, vu qu’il comptait bien superviser les sessions photo en personne.
Il s’aperçut soudain qu’elle était là. Tout son corps se crispa brusquement, une réaction à laquelle il ne parvenait pas à s’habituer. Il la détailla avidement, tel un acheteur l’aurait fait avec un pur-sang.
Afficher en entier— Je me moque parfaitement de Romain de Valois, Kate. Je vais te dire le genre d’homme qu’il est : un mégalomane, un play-boy à la petite semaine qui passe davantage de temps sur des yachts que dans son bureau, et qui ne s’intéresse aux femmes que si elles ont des faux seins et une cervelle d’oiseau. Il a de la chance que nous ne nous soyons pas croisés en huit ans, parce que je serais tentée de lui jeter mon verre à la figure et de lui dire à quel point je déteste les prétentieux dans son genre…
— Qu’est-ce qui vous en empêche ?
Sorcha s’arrêta net. Kate regardait quelque chose derrière elle, les yeux ronds comme des soucoupes, la bouche ouverte en une expression d’horreur fort peu élégante.
La voix, menaçante et veloutée à la fois, s’était fait entendre si près d’elle que Sorcha crut sentir un souffle chaud contre sa nuque.
Elle ferma les yeux, prit une profonde inspiration, puis se retourna pour affronter sa Némésis, qui n’avait sûrement rien perdu des qualificatifs fort peu élogieux dont elle l’avait accablé…
*****
Romain avait senti une colère froide l’envahir en entendant les insultes de Sorcha à son encontre. Mais dans le même temps, il se sentait déstabilisé. Que lui avait-il pris, de traverser la pièce et de s’approcher ? Il ne se rappelait même pas l’avoir décidé.
Et pourtant, il était bien là, à quelques centimètres d’elle à peine. Elle lui tournait encore le dos, et il remarqua que de ravissantes taches de rousseur parsemaient sa peau laiteuse. C’était une Irlandaise pure souche.
Afficher en entier