Commentaire de Sren

Avant tout, je tiens à préciser une chose sur Une Promesse de givre. Ce livre n'est pas, à stricto sensus, de la Fantasy. L'une des grandes caractéristiques du genre est la magie, ou des événements surnaturels (que ce soit à travers des pouvoirs magiques des persos, ou des créatures magiques, entre autres nombreuses possibilités), et que ces événements soient acceptés comme normaux par les personnages.

Rien, mais rien de magiques dans cette Taïga. Elle est complètement créée, sans rien qui se rattache à des lieux géographiques existants. Mais c'est tout.

Si c'est de la Fantasy que vous cherchez, ne faites pas comme moi/// Passez votre chemin.

Ceci étant précisé, ce fut l'une de mes déceptions du roman. En fait, la plus grande ; ce que j'ai lu n'est absolument pas le genre d'histoire à laquelle je m'attendais. Je suis passée à côté de ce titre.

En soit, ce n'est pas un mauvais roman. L'ambiance est excellente, le froid, le vent et les dangers de cette Taïga sont parfaitement retranscrits. Le roman tourne autour de deux personnages, que l'on apprend petit à petit à connaitre et à apprécier. Chacun a ses failles et ses doutes, notamment par rapport au chemin qu'il a choisi de suivre.

Les thématiques de l'identité, de la violence et de la maltraitance sont très importante dans l'histoire, et j'ai vraiment apprécié leur traitement.

J'ai cependant eu l'impression d'attendre que cela démarre vraiment pendant tout le roman, ou presque. C'est lent. Il ne se passe pas grand chose d'importance durant l'histoire... Une routine s'installe, notamment du côté d'Eonak, qui ne fait que remâcher ce qui lui arrive, marcher dans la neige, et camper jusqu'au lendemain.

Et le pire, c'est que ce sentiment ne me vient pas de descriptions (qui ne sont vraiment pas nombreuses...) mais des états d'âmes des personnages, qui nous sont énormément rabâchés ou des loooongues discussions, où au final la même chose est redite, encore et encore.

La construction des persos est très minutieuse et détaillée, et c'est un atout. Tout le trajet intérieur des personnages est pensé, travaillé, pour arriver au final, et à une conclusion magnifiquement logique.

Le centre même du livre est au final le personnage d'Eonak et ses blessures.

Le problème, définitivement, c'est que je ne recherchais pas un roman d'introspection, ou sur les conséquences psychologiques de la maltraitance (sous toutes ses formes)... Et je suis restée à côté du livre, regardant les actes s'enchainer sans jamais réussir à y adhérer.

Dommage.

Pour autant, j'ai apprécié la plume de l'auteure et la construction de ses personnages. Je retenterai, surement avec le Cri des Chimères, qui me fait de l'oeil depuis un long moment. Et surtout, sans rien m'attendre de particulier.