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Rien ne sert de courir… La vie appartenait à l’infatigable inconséquent, car la vie était anarchique, bordélique et chaotique. Les règles étaient faites pour être transgressées et l’homme à tête de linotte avait simplement un tour d’avance sur le reste du peloton.
Afficher en entierChaque fois qu’Henry promenait son chien ou, pour être plus précis, chaque fois que son chien l’emmenait promener ou, pour être exact, chaque fois que Mrs Wilt leur enjoignait de débarasser le plancher car c’était l’heure de ses exercices de yoga, il suivait invariablement le même chemin. Le chien le prenait docilement, et Wilt suivait le chien.
Afficher en entierOn créait de nouveaux diplômes et de nouveaux enseignements et des étudiants toujours plus nombreux et d'un niveau toujours plus bas s'y précipitaient pour suivre les cours que dispensait un personnel toujours plus qualifié
Afficher en entierSi vraiment je ne voulais pas que ça arrive, pourquoi ai-je passé mon temps à essayer de la tuer, pensa-t-il a 2 heures du matin. Les gens de bon sens ne vont pas promener leur labrador en élaborant des plans pour tuer leur femme quand ils pourraient tout aussi bien divorcer.
Afficher en entierLes bons jours, il se produisait des événements inattendus qui, par le sens nouveau qu’ils donnaient aux choses du quotidien, éveillaient en Eva le sentiment jusqu’alors assoupi, mais bien présent, que soudain tout changeait pour le mieux et allait le rester. Sa foi dans la vie était fondée sur cette conviction profonde, équivalent spirituel des triviales occupations grâce auxquelles elle tenait Henry sous sa coupe. Les bons jours, le soleil brillait davantage. Le parquet de l’entrée resplendissait, Eva aussi. Elle chantonnait « Un jour mon prince viendra » en passant le Hoover dans l’escalier. Les bons jours, Eva s’en allait à la rencontre du monde extérieur avec une sympathie désarmante, propice à éveiller chez autrui les sentiments mêmes qui l’agitaient en son for intérieur. Aussi, les bons jours, Henry devait-il se faire à dîner tout seul et, s’il avait assez de jugeote, rester au large de la maison le plus longtemps possible. Eva Wilt avait besoin de quelqu’un d’autrement plus roboratif qu’Henry Wilt après une journée de Tech. Les nuits qui suivaient de pareilles journées, il en venait presque à l’idée qu’il pourrait bien la tuer, et merde aux conséquences.
Afficher en entierWilt hocha la tête. Il s’y attendait. Il s’était trompé de département, trompé de mariage, trompé de vie. Il posa ses fish-fïngers sur une table dans un coin et mangea tout seul. Autour de lui ses collègues parlaient des examens et de la composition de la commission pédagogique pour l’année suivante. Ils enseignaient les mathématiques, l’économie ou l’anglais, des matières nobles où les promotions étaient rapides. C’était tout simple. Wilt acheva de déjeuner et monta à la bibliothèque jeter un coup d’œil à la rubrique « insuline » dans une pharmacopée. Il avait dans l’idée que c’était le seul poison impossible à détecter.
Afficher en entierD'accord Eva était une grosse connasse qui lui rendait la vie impossible avec son mélange de paranoïa ménagère et de mysticisme oriental, mais ça n'impliquait pas l'assassinat.
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