Extraits

- "Enséñame a volar, mi mariposa hermosa", dit soudain Tim.

Cela vient d'un poème que je ...Bon ,ça vient d'un poème.

- Qu'est-ce que cela veut dire ?

- Apprends-moi à voler, mon joli papillon.

Espérant que la chance tournerait en sa faveur, Ben passa encore dans le quartier de Tim en rentrant chez lui. À cause d'un écureuil qui n'avait pas froid aux yeux, Wilford tira tellement fort sur sa laisse que Ben ne remarqua même pas l'agitation à ses côtés, jusqu'à ce qu'une voix claironne avec enthousiasme.

— Oh waouh ! Putain, je n'arrive pas à y croire ! Oh, désolé maman. C'est parce que c'est... pu..., c'est absolument génial ! Merci !

Ben tira désespérément sur la laisse et leva les yeux. Tim se trouvait dans son allée et faisait des bonds autour d'une voiture de sport noire rutilante. Un groupe de personnes le regardaient d'un air amusé. Ben remarqua les ballons collés à la porte du garage quand quelqu'un s'exclama : "Joyeux anniversaire". Wilford choisit ce moment pour contourner une petite parcelle de gazon et s'accroupir, permettant, dieu merci, à Ben de rester planté là et d'observer ouvertement.

— Merci beaucoup ! dit Tim à un homme de l'autre côté de la voiture qui avait l'âge et la stature pour être son père, avant d'ouvrir la porte et de s'y glisser. Une seconde plus tard, le moteur se mit à rugir. Il mit des gaz quelques fois avant d'abaisser la vitre du côté passager.

— Envie d'aller faire un tour ?

Ben faillit dire "oui" à voix haute. Il y eut des murmures au sein de la famille tandis qu'ils débattaient sur la personne qui l'accompagnerait ou sur l'importance de conduire prudemment. Ben n'entendait pas ce qui se disait et il ne pouvait plus rester là non plus. Wilford commençait déjà à tirer, le poussant à descendre la rue.

Il aurait dû être heureux. Il avait enfin réussi à revoir le mec qui le faisait rêver mais il avait une sensation étrange au creux de l'estomac. Ben analysa cette sensation et réalisa qu'il avait la sensation d'avoir perdu un jeu. La voiture de sport passa à côté de lui à toute vitesse, bien trop rapidement pour un dernier regard, avant de tourner le coin. Recevoir une voiture pareille pour son anniversaire ! Ses parents devaient aussi rouler dans ce genre de voitures. Le malaise au creux de l'estomac de Ben s'accentua.

C'était ça. Une personne comme Tim était beau, il avait un corps parfait et une famille riche. C'était probablement un sportif et il deviendrait rapidement populaire, malgré le fait qu'il soit nouveau dans la ville. Les chances pour que Tim remarque un gars décharné, se fondant dans la masse comme Ben étaient proches de zéro. Le fantasme avait été agréable mais Ben eut soudain l'impression que la réalité venait de faire irruption et de s'incruster dans la fête.

Ben ne savait pas quelle était la spécialité de Tim mais ce n’était pas la subtilité. Il n’hésita pas à utiliser le téléphone qu’il avait donné à Ben. Il appela le lendemain matin simplement pour « tester le téléphone » et demander quels étaient les cours de Ben. Puis, il appela dans l’après-midi pour l’inviter à aller faire du kart. Ben trouva une excuse bidon pour ne pas y aller. Dans la soirée, Tim appela pour lui dire qu’il venait quand même le chercher.

De la neige. De la neige glaciale, qui fait picoter les yeux, qui engourdit les doigts. Avait-il réellement souhaité un tel climat au Texas ? Le bas du jeans de Ben était trempé, sur au moins dix centimètres, alors qu'il marchait sur la satanée substance. La télévision lui avait donné une impression fausse de la neige. Évidemment, c'était magnifique quand elle commençait à tomber, le superbe manteau blanc faisait chaleureusement penser à la période de Noël, mais ce n'était vrai qu'au début. L'étape lune de miel. Il ne fallait pas longtemps à l'infâme trafic dans la ville de Chicago pour transformer tout cela en une horrible gadoue grise.

Avec l'arrivée de la nouvelle année, Ben avait l'impression de commencer une nouvelle vie. Il jouissait d'une liberté plus grande que jamais, entretenait une relation incroyable et sérieuse et avait même trouvé un job. Ben avait commencé à travailler à temps partiel chez Zounders, un supermarché local, où il effectuait des tâches subalternes, comme emballer les achats à la caisse ou réassortir les rayons. Celui-ci lui procurait suffisamment d'argent de poche pour ne plus être obligé d'implorer ses parents, même si désormais, ils lui donnaient deux fois plus d'argent pour le récompenser de ses efforts. Tous ces éléments combinés lui donnaient l'impression d'être un adulte.

— C'est assez, assez, stop ! haleta Tim, en se dégageant.

Ben recula contre son gré. C'était le moment qu'il détestait le plus. Son propre sexe était douloureux et avait besoin d'être libéré, pas seulement de son jeans mais aussi soulagé sexuellement, mais son esprit était déjà troublé par le moment délicat qui allait suivre. Parfois, le mec se tournait prétendant qu'il était endormi, ou si cela avait commencé quand ils étaient éveillés, trouvait un prétexte pour mettre de la distance entre eux. Dans une seconde, Tim dirait qu'il devait aller aux toilettes ou feindrait d'avoir autre chose d'important à faire, n'importe quoi qui pourrait l'éloigner de ce mec gay qu'il venait d'utiliser.

Avec son autre main, Tim attrapa Ben par le cou et l'attira à lui pour l'embrasser. Leurs lèvres se rencontrèrent maladroitement avant de se réajuster et de s'adapter parfaitement. Tim l'embrassa passionnément, prenant le contrôle total, ce qui était une bonne chose parce que Ben était perdu. D'habitude, les choses ne se passaient pas du tout comme ça ! Si incroyable que cela puisse paraître, vu le nombre de garçons à qui il avait fait une pipe auparavant, c'était le premier baiser de Ben.

Il respira par le nez, aspirant l'odeur de Tim tandis qu'il appréciait la sensation de sa langue qui s'infiltrait dans sa bouche. La main de Ben fut relâchée et il l'utilisa pour caresser le torse qu'il avait si souvent admiré. Tim gémit en signe d'approbation et rompit leur baiser pour pouvoir ôter son t-shirt. Il s'adossa et replaça la main de Ben sur ses pectoraux. Ben le caressa et Tim sourit fièrement, ravi d'avoir ce physique impressionnant qui était admiré de façon tellement évidente.

Ben fit descendre sa main. Tim se crispa sous sa main, impatient qu'elle descende encore plus. Ben eut envie d'enlever sa main et de le torturer davantage mais il ne put se contrôler et attrapa l'entrejambe de Tim, au-dessus de son short.

— Waouh ! haleta Ben.

Il ne restait plus que deux jours avant la rentrée scolaire et Ben n'avait plus revu Tim, même s'il était passé devant chez lui pratiquement deux fois par jour. Lors de ses dernières tentatives, il s'était assuré d'utiliser Wilford comme camouflage. Il promenait tout simplement son chien, comme n'importe qui le ferait. Cela avait rendu Wilford très heureux mais n'avait rien apporté à Ben, à part accroître sa frustration. Il en voulait à la canicule de ce mois d'août qui poussait tout le monde à s'enfermer chez soi et à enclencher la climatisation.

Se balader là où on pourrait rencontrer une personne faisant de la course à pied était très difficile dans les Woodlands. D'innombrables pistes cyclables pavées traversaient la ville entière, la plupart serpentant autour des nombreux arbres qui dissimulaient les façades des immeubles. Faire du vélo dans la ville sans rien voir d'autres que les bois était chose possible. Tim s'était contenté du même parcours entre sa maison et le petit lac au début de son emménagement ici, mais à présent, il devait probablement explorer d'autres directions. Malgré cela, Ben commença à s'inquiéter et à se demander si Tim n'était pas simplement venu au Texas cet été pour rendre visite à de la famille et s'il n'était pas rentré chez lui.

Espérant que la chance tournerait en sa faveur, Ben passa encore dans le quartier de Tim en rentrant chez lui. À cause d'un écureuil qui n'avait pas froid aux yeux, Wilford tira tellement fort sur sa laisse que Ben ne remarqua même pas l'agitation à ses côtés, jusqu'à ce qu'une voix claironne avec enthousiasme.

— Oh waouh ! Putain, je n'arrive pas à y croire ! Oh, désolé maman. C'est parce que c'est... pu..., c'est absolument génial ! Merci !

Ben tira désespérément sur la laisse et leva les yeux. Tim se trouvait dans son allée et faisait des bonds autour d'une voiture de sport noire rutilante. Un groupe de personnes le regardaient d'un air amusé. Ben remarqua les ballons collés à la porte du garage quand quelqu'un s'exclama : "Joyeux anniversaire". Wilford choisit ce moment pour contourner une petite parcelle de gazon et s'accroupir, permettant, dieu merci, à Ben de rester planté là et d'observer ouvertement.

Dans un nouveau lotissement, il y avait quelque chose à la fois de séduisant et de rebutant. Ce qu'il n'aimait pas, c'était que les maisons étaient trop neuves pour avoir du charme. Aucune n'avait encore été personnalisée par des paniers de basket, des couleurs audacieuses, des buissons indomptables ou des parterres agencés de façon intéressante. Il était apparent que dans ce faubourg, il n'y avait que trois ou quatre types de maisons identiques. C'était le cas dans la plupart des quartiers mais cette uniformité s'effaçait au fur et à mesure que des touches personnelles y étaient ajoutées, transformant, petit à petit, ces maisons en foyers.

Falling in love is a subtle process, a connection sparked by attraction, tested by compatibility, and forged by memory.