Extraits

-Je suis prête,annonça-t-elle.

Hunter se posta à son coté, tel un garde du corps.Ou un rempart entre elle et le monde. Désormais. ils se partageaient le poids de leur erreurs de jeunesse.

Il était son bouclier et elle était le sien .

-Tu peux prendre tes jambes à ton cou et courir dehors toutes nue si tu veux .Je ne t'en empecherai pas .Jamais je ne te contraindrai à quoi que ce soit,Zoé. Jamais. Je suis sérieux.Mais ne t'avise pas de me dire ce que je ressens!

-Arrête de te voiler la face .La manipulation est partout!Dans toutes les actions du quotidien et ....

-Zoé . Je ne suis pas ...lui.

Il n'avait même pas eu à élever la voix, Zoé tressaillit,comme si chaque mot la déchiquetait.

-Ne me confonds pas avec ce pervers dégénéré, s'il te plait, poursuivit-il sur le même ton contenu.Toi et moi ,nous allons établir de manière très claire et une bonne foie pour toutes que nos relations sont librement consenties.C'est compris ?

Elle tremblait ,mais il savait que le froid n'y était pour rien .Elle était fragile et farouche .C'était Zoé.Qui le regardait et se débattait contre ses cauchemars à mains nues.Sa belle Zoé, qu'il aimait comme il n'avait jamais aimé aucune femme auparavant.Et comme il n'en aimerait aucune à l'avenir .

Cette certitude s'imposa à lui et chamboula tout sur son passage.

-Je veux me sentir vivante,dit-elle,les yeux brillant de larmes.Libre et forte.Comme s'il ne m'avait jamais souillée.

-Oh,Zoé...il ne t'a pas souillée.Il n'aurait jamais pu!chuchota-t-il,dévasté de tristesse.

-Alors pourquoi évites-tu de me ....

Elle n'acheva pas sa phrase.Sans doute par manque de courage .

Pour une fois,Hunter ne pensait pas au sexe. il se moquait de savoir qui était le maître du jeu,qui avait plus de pouvoir sur l'autre...Il se souciait seulement de la détresse de Zoé et de la déchirure béante qui était en train de s'ouvrir dans son propre cœur.

Il pensait à Zoé , exclusivement à Zoé .

Là, sur le trottoir verglacé, sans la quitter des yeux ,il s'agenouilla lentement devant elle .

Il voulait tout lui offrir.

Si elle l'acceptait .

Le visage de la jeune femme se tordit dans un dernier effort pour retenir un sanglots.

Je ne veux pas t'entendre supplier,dit-il.Mais moi, je suis prêt à le faire,si c'est ce que tu souhaites.Je peux tout te donner,Zoé .Tu n'as qu'à demander.

Elle ne répondit pas.

Au lieu de parler, elle s'approcha, glissa les mains dans ses cheveux, puis s'agenouilla face à lui pour l'embrasser .

La démarche vengeresse, tel un ange exterminateur sur le sentier de la guerre, Zoé Brook pénétra dans le club de strip-tease ultra-sélect, seulement indiqué par une discrète pancarte au-dessus de la porte, de cette ruelle d’un quartier chic de Manhattan.

Sept ans qu’elle préparait sa vengeance. Et, enfin, elle la tenait à portée de main.

Enfin !