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Il s'est dit les trains, il faut les prendre ou passer dessous. Jamais les regarder partir.
Afficher en entierJe hurlais. Je mordais dans le vide. Je pleurais en même temps. J'étais un chien. Un enragé. Un putain de chien avec cette infinie tristesse.
Afficher en entier"Antoine se frotte les yeux, s’étire, repousse les draps. Il tend la main vers la droite, tâtonne et rencontre un paquet de cigarettes. Il l’écarte, cherche du bout des doigts le petit cône de papier, le briquet. Joint du matin, chagrin. Joint du soir, espoir. Il l’allume, tire une bouffée. il reste ainsi à fumer dans le noir quelques minutes. Il se gratte les cheveux, s’étire, enfile un tee-shirt qui sent la sueur. Écrase son mégot au fond d’un verre. Se lève et gagne la salle de bains. Il pisse, puis passe de l’eau sur son visage et sur ses cheveux. Il se regarde dans la glace, tente un sourire"
Afficher en entierComme chaque midi, elle écoutera l'air absent les conversations de ses voisins. On parle des vacances. Qu'elles soient dans deux semaines ou dans six mois, ça revient toujours, comme on parle de s'évader, comme on attendrait la sortie de prison, comme la quille au service militaire.
Afficher en entierOn lui a appris à se regarder dans la glace et à s'apercevoir qu'elle était un squelette. Quelqu'un qui se folle et s'efface. Et disparaît.
Afficher en entierIl s'est dit les trains, il faut les prendre ou passer dessous. Jamais les regarder partir.
Afficher en entierC'est la nuit. Le Jean Bart ferme ses portes. Marie allume une cigarette. Elle est légèrement ivre. Quelques verres partagés comme ça avec les clients. Un peu de tout. Elle marche sur le quai. Les bateaux amarrés sont des ombres fines et ciselées. Marie avance sur la digue. Au bout un phare diffuse une lumière verte et clignotante.
Afficher en entierC'était le dimanche, on s'emmerdait, on parlait des filles ou du foot, avec toujours cette odeur de mouillé et de terre, de bois et de fumée. On s'asseyait sur les barrières pour bouffer des chewing-gums. On parlait sans fin. On se disait qu'on s'aimait bien. On parlait de l'avenir avec emphase. On testait sur chacun des discours et des idées trop longtemps mûris au fond des crânes. On n'avait pas peur d'être sentimental.
Afficher en entierMais comment font-ils ? Je les observe et rien ne leur pèse. Dans les allées du parc, autour des bâtiments, sur les vieilles barrières du lycée, ils fument et parlent en souriant. (…) Je leur dis bonjour. Ils se taisent. Me fixent. Me disent bonjour, étonnés.
Afficher en entierSur la petite plage encaissée, aussi : les jeux, enfants, et plus tard le temps inlassable à regarder la mer et l'horizon, à percer là un vieux mystère qu'on ne comprend jamais vraiment. Cette fascination-là. Le bien que ça fait. Ce que ça procure. Comme si soudain notre esprit prenait ces dimensions-là. Comme si soudain tout s'élargissait. Tout ça si étriqué au fond. La vie
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