Ajouter un extrait
Liste des extraits
C’est la méchanceté des gens qui empoisonne, pas l’eau-de-vie.
Afficher en entierL'amour d'un enfant est le sentiment le plus obstiné qui soit. Il dure une éternité, il va à l'encontre de tout. Il est bête et incorruptible.
(page339)
Afficher en entierAujourd'hui, 12 mars 1992
Dix ans d'absence.
A mon arrivée, le jour se lève et il pleut, une pluie oblique, glaciale, qui entame le visage.
C'est toujours comme ça à Roccachiara. Il fait froid et il pleut. Ou alors l'humidité est si dense que c'est comme s'il pleuvait.
Je m'engagedans la rue principale. Tout est identique à mes souvenirs, on dirait une photo, rien n'a changé.
Les maisons adossées les unes aux autres, les grilles des magasins, les même enseignes qu'il y a trente ans. Les rues étroites et désertes, les portes flanquées de jardinières.
Il n'y a personne. Juste la pluie.
Tout le reste n'est que silence.
Ce silence, raconte-t-on, vient du lac. Il monte comme du brouillard, se répand dans le village, étouffe tous les bruits.
Je traverse Roccachiara sans rencontrer âme qui vive. Une place minuscule domine la vallée et le lac. C'est le belvédère des Héros.
Je me rappelais un lieu dépouillé, en mauvais état, une poignée de mètres carrés à l'abîme, et je découvre un terre-plein pavé, des bancs métalliques revêtus d'une peinture blanche écaillée. Une affreuse fontaine ornementale, un monument aux morts. Une balustrade en fer forgé a remplacé le vieux mur en briques par-dessus lequel on se penchait pour admirer le lac.
Ce lac noir, sans vie.
Afficher en entier