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Quelques dizaines de minutes plus tard, le président foulait la pelouse gelée de la Maison-Blanche, pour une photo historique avec les dirigeants les plus puissants de leur époque et sans doute plus encore. Avec leurs sociétés, ils avaient transformé l’économie américaine et mondiale, renversé des empires, bouleversé l’ordre établi, sans aucun complexe. Ils étaient tous là, les « anciens » comme les nouveaux : Mark Zuckerberg, Elon Musk, Tim Cook, Jeff Bezos, Larry Page, Jack Dorsey et tant d’autres. C’était étrange de les voir pour la première fois tous réunis, côte à côte malgré leurs rivalités économiques et personnelles. Pour respecter les ego de chacun, on avait finalement décidé de les placer par ordre alphabétique, de gauche à droite et de haut en bas. Le fondateur de Facebook serait au premier rang, mais pour une fois il ne serait pas au centre. Drôle d’idée que de faire cette photo en plein air en cette saison. Mais, si la température avoisinait les cinq degrés, il faisait très beau en ce début de matinée. L’image serait belle et ne demanderait pas de prouesses aux spécialistes de la retouche de la Maison-Blanche. Tout le monde était là : on n’attendait plus que le président, qui prit place au milieu du premier rang.
Afficher en entierWASHINGTON, 7 DÉCEMBRE 2020 BT
Il faisait froid, très froid, en ce matin de décembre. L’hiver avait commencé tôt, avant Halloween, et avait été particulièrement rude. Comme toutes ces dernières années, à bien y réfléchir. Donald Trump regardait les congères sur le bord de la route, tandis que sa Lincoln noire traversait la capitale au milieu de son habituel cortège de gyrophares. C’était un des rares moments de solitude qu’il s’accordait dans sa nouvelle vie de président. En voyant les tonnes de neige amoncelées sur le bas-côté, il repensa au tollé qu’avait suscité trois ans plus tôt sa décision de sortir de l’accord de Paris sur le climat. Les théoriciens du réchauffement climatique arguaient que les vagues de froid de plus en plus violentes que subissait la planète validaient leur hypothèse, ce que Donald Trump avait du mal à comprendre, et à vrai dire il s’en fichait un peu : sa prise de position avait surtout comme but d’assurer une position forte aux États-Unis, et c’est exactement ce qui s’était passé.
Afficher en entierOn dénombra par la suite quarante-trois cratères sur la pelouse, dans lesquels gisaient les corps démembrés de quatre-vingt-dix-sept invités, de trente-cinq membres des services secrets ou du personnel de la Maison Blanche, et du quarante-cinquième président des Etats-Unis.
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