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"Être profondément aimé vous donne des forces, alors qu’aimer profondément quelqu’un vous donne du courage."

-- Lao Tseu --

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Sheridan. Putain. Elle est irrésistible pour mon loup. Comme une drogue… ou plutôt de l’aconit tue-loup, toxique pour notre espèce. La douceur et le poison réunis en un être parfait.

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La vie rétrécit ou s’étend proportionnellement à notre courage — Anaïs Nin.

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Être profondément aimé vous donne des forces, alors qu’aimer profondément quelqu’un vous donne du courage. Pas maintenant, Lao Tseu.

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« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », dis-je, récitant la citation de sagesse du jour avant de hausser les épaules. « Je ne suis pas une victime, Trey. Je suis une louve.

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Il vaut mieux avoir aimé et perdu que de n’avoir jamais aimé du tout…

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Ceux qui n’apprennent pas de leur passé sont condamnés à le répéter.

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Sheridan

Ceux qui n’apprennent pas de leur passé sont condamnés à le répéter.

La citation du jour dans mon calendrier des Paroles de sagesse me revient en tête alors que je traverse le parking au sol inégal. J’écrase du verre brisé sous mes talons et serre les dents. Je suis venue, mais contrainte et forcée. Si je détruis ma paire préférée de Jimmy Choo au cours de cette quête futile, je serai vraiment en rogne.

Tu peux y arriver, mon cœur. C’était l’une des phrases du discours d’encouragement que m’a servi mon père. La meute compte sur toi en était une autre. J’entends la suite qu’il n’a pas prononcée : Je compte sur toi. Si j’ai bien compris une chose au cours de mes trente années de vie, c’est que je suis prête à tout pour rendre mon père fier de moi. Y compris à replonger dans mes années lycée.

Apparemment, je n’ai rien appris de mon passé ; voilà que je le répète. Maintenant que j’y pense, c’est mon père qui m’a offert ce fichu calendrier contenant une citation quotidienne.

Un entrepôt décrépi se dresse de l’autre côté du parking en gravier, s’élevant du béton fissuré. Des motos sont garées en ligne devant une chaîne métallique cassée. Quelques pickups cabossés rompent la succession interminable de cuir et de chrome. Je passe devant une Chevrolet maculée de boue. Une portière rouillée, montée pour remplacer celle d’origine, ajoute une touche de couleur au bleu délavé. Sur le pare-boue, un autocollant effacé représente un loup qui hurle à la lune. Un autre : un chien lève la patte et un jet de liquide caractéristique éclabousse un symbole Ford.

Charmant.

Tandis que j’approche, la porte s’ouvre en grand et un métamorphe sort en titubant. Ses cheveux sont emmêlés et sa chemise mouillée de sueur empeste la bière, l’urine et l’herbe. À dix-huit heures, un mercredi.

Adorable.

« Excusez-moi. » Je toucherais bien son bras pour attirer son attention, mais je ne sais pas où il l’a laissé traîner. « C’est bien le club de combat métamorphe ? »

Je me raidis en voyant le type me dévorer des yeux. Je porte un tailleur jupe Anne Klein, dont la teinte olive fait ressortir les reflets caramel et noisette de ma chevelure, et se marie parfaitement à mes yeux verts. Assortie de bas extra-fins et de mes Jimmy Choo porte-bonheur, cette tenue me donne un air professionnel de face, aguicheur de dos. Et sexy en diable en dessous.

Mais ce loup anonyme ne le saura jamais. Son regard passe sur mes chaussures brillantes, ma jupe élégante et mes hanches généreuses, remonte vers ma taille fine et s’arrête sur mes seins.

« Hé ! Mes yeux sont là-haut. »

Le métamorphe lève la tête. « C’est la pleine lune ? demande-t-il d’un ton lubrique. Parce que j’ai tout à coup envie de baiser. »

Une technique de drague lourdingue. Génial.

« Non ! » Je m’agace, je n’ai plus envie de perdre mon temps en étant polie avec cet abruti. « Je cherche… »

Derrière lui, la porte s’ouvre. Du rock résonne dans le parking, ainsi que des cris d’hommes ivres : « Bois, bois, bois, bois ! »

En un clin d’œil, je suis revenue au lycée.

Un fût de bière dans les bois, des métamorphes torses nus qui font le poirier. Mon cœur tambourine quand je me dirige vers l’un d’entre eux. Celui qui est beau et torturé, avec des yeux bleu glace. Il se retourne à mon approche, un sourire illumine ses traits durs. Il me coupe le souffle…

« Madame ? Madame… » Une haleine alourdie par l’alcool me pousse à reculer. « Je n’entrerais pas, si j’étais vous », m’informe gravement le loup. Excellent conseil. Dommage que je ne puisse pas le suivre.

« C’est bien le Fight Club ? » Dès qu’il hoche la tête, je pousse la porte. J’inspire et retiens ma respiration avant d’entrer dans l’établissement glauque.

Mes yeux ont besoin d’une seconde pour s’habituer à la pénombre. Des particules de poussière restent en suspension dans l’air enfumé. À droite, un métamorphe tient un bar de fortune et fait glisser des verres à ses clients bruyants. Un groupe de coyotes vêtus de cuir descendent des shooters. Certains vacillent. L’un est debout sur un tabouret métallique, il chante une chanson à boire qui semble vaguement irlandaise. Je ne peux le dire avec certitude, parce qu’il a du mal à articuler et qu’il remplace la plupart des paroles par des jurons.

L’endroit est caverneux. Le sol est en béton et la lumière ne passe que faiblement par les fenêtres situées près du plafond. La personne qui a converti cet entrepôt en bar n’a pas fait du mauvais boulot. Le comptoir et les parois qui l’entourent sont en bois recyclé. Il y a quelques tables hautes en métal surmonté de bois poli. Plutôt sympa, à vrai dire. Avec un bon nettoyage — peut-être au Kärcher — il serait tendance, un bar à brunch hipster. Bien sûr, il faudrait changer les écriteaux des toilettes. On peut lire Chiennes et Étalons sur ceux qui décorent actuellement les portes.

Enchanteur.

Je lève les yeux au ciel et fais un pas de côté lorsque plusieurs jaguars passent à côté de moi pour se diriger vers le bar. Leurs chevelures sombres sont tirées en arrière et leurs cols sont relevés, comme des personnages sortis tout droit de Grease. Quelques-uns me regardent avec un léger intérêt. Je me retiens de lever à nouveau les yeux au ciel.

Je ne suis pas à ma place. Pour commencer, je suis la seule à être en tailleur. Et je suis une louve. Il n’y a pas beaucoup de femelles ici. Quelques coriaces, peut-être. Bah, je peux être coriace, moi aussi. Je plaque une sorte de grimace-sourire sur mes lèvres, puis m’enfonce dans l’ombre d’un pas assuré. Des métamorphes rassemblés en petits groupes discutent ensemble en marmonnant. L’un montre un carnet et son camarade sort un portefeuille. Du coin de l’œil, je vois des billets être échangés. Je manque de piler net et de tiquer devant cette preuve flagrante de pari illégal.

Une grande cage est placée sur une estrade. Un métamorphe maigrichon avec une touffe de cheveux roux passe lentement la serpillère à l’intérieur. Une odeur puissante agresse mon nez. Du sang.

Plus je m’approche du ring, plus l’odeur devient insoutenable. Du sang, de la sueur et de l’urine, en un miasme qui me donne le tournis. Si la testostérone avait une odeur, ce serait celle-ci. Nez plissé, je tente de me déplacer entre les piles de détritus et me cogne soudain contre un mur de muscles.

« Oh, excusez-moi…

— Fais gaffe, princesse. » Le géant musclé laisse échapper un grondement qui m’évoque une avalanche. Je lève les yeux et ma mâchoire se décroche. Au milieu d’un visage ravagé par les combats, des yeux sauvages m’observent. Ses bras, son cou, ses joues, toutes les parties de son corps qui ne sont pas tatouées sont couvertes de cicatrices. Ces dernières attirent particulièrement mon attention. Étant donné les capacités de régénération des métamorphes, elles sont rares, mais pas impossibles. Combien de dommages physiques ce type a-t-il subis pour garder ces marques ?

Il approche une grosse main de mon coude, comme s’il était sur le point de m’aider à garder l’équilibre… ou de me jeter dehors. « Ce n’est pas un endroit pour une dame.

— Je, euh, je… » C’est ridicule. Je suis Sheridan Green de Wolf Ridge. J’appartiens à la famille de l’alpha de la meute de Phoenix. Mon oncle et mon cousin sont chefs de meute. Je baignais dans les politiques métamorphes avant de savoir marcher.

Je lève les yeux vers son visage plein de cicatrices et tente de me souvenir de ma mission et de mes bonnes manières. « Je vous demande pardon.

— Tu cherches quelqu’un ? » grogne-t-il.

Je lisse ma veste de costume pour me donner une contenance. « Je… oui. Est-ce que Garrett Green est là ? »

Le type gigantesque arque un sourcil. « L’alpha vient pas ici. »

J’humecte mes lèvres en réfléchissant à ce que je peux demander ensuite. « On me dit que cette opération est gérée par la meute.

— On t’a dit quelque chose de faux. » C’est un métamorphe, mais je ne parviens pas à reconnaître l’odeur de son animal. Je le sens cependant, massif et menaçant sous sa carapace intimidante. Sans aucun doute un prédateur. « C’est indépendant de la meute. »

Je me creuse les méninges. Si la meute de Garrett n’est pas responsable de cet établissement, qui l’est ? « Je croyais que cet endroit était sous la protection de la meute de Tucson. »

Il hausse les épaules. « On est des combattants. On se protège entre nous.

— C’est… » Je secoue la tête pour me retenir de dire idiot. « Je fais partie de la meute de Phoenix. On m’a envoyée ici pour savoir ce qui se passe…

— Salut, Grizz. Qui est ton amie ? »

Lorsque je me tourne vers la voix suave, j’ai mon deuxième choc de la soirée. Grizz, le colosse, se tient entre la personne qui a parlé et moi, mais je peux sentir un effluve d’eau de Cologne. Le parfum séduisant couvre une odeur déplaisante, froide comme une tombe, avec un relent de sang séché.

Je retrousse les lèvres et crache : « Vampire. »

La sangsue est grande, trop grande, avec un visage finement ciselé, si beau qu’il en est inhumain. Sa beauté est carnassière et létale, telle une fleur toxique. Les hommes comme les femmes seront attirés, mais ils seront morts avant d’avoir eu le temps de comprendre pourquoi.

Il sourit en révélant deux canines pointues. Je me hérisse, ma louve s’approche de la surface.

« Dégage, Nero », aboie le métamorphe. Il se déplace pour interposer sa carrure baraquée entre le vampire et moi. « C’est une invitée.

— Mon cher Grizzly. » Le vampire écarte ses mains élégantes. Il porte un costume à mille dollars et des bottes de cowboy en peau de serpent. « N’est-ce pas notre cas à tous ?

— Allez, viens. » Grizzly me guide vers le fond de la salle, loin du vampire souriant. « Le bureau est par là. Le patron voudra te parler. »

Je laisse le métamorphe au visage zébré de cicatrices — un grizzly, bien sûr — me guider autour de la cage et on se dirige vers le coin de l’entrepôt, où un cube qui sort des murs forme une petite pièce sombre. Nero nous observe de loin, ses dents scintillent dans la pénombre. Je réprime un frisson.

« Alors, les rumeurs sont vraies, dis-je en maugréant. Cet endroit appartient aux sangsues. »

Grizzly me décoche un regard affûté et me pousse avec douceur vers la porte du bureau. « Quelqu’un veut te voir, boss », dit-il en toquant contre la paroi de la pièce.

La porte s’ouvre et j’ai mon troisième choc. Des cheveux en pointes, un piercing à la lèvre, des tatouages noirs qui remontent sur ses bras musclés. Et ces yeux bleu glace qui me transpercent. Alors que je chancèle comme si j’avais reçu un coup, il tend automatiquement les bras pour me retenir.

Trey Robson.

« Sheridan. » C’est exactement comme la première fois qu’il a prononcé mon prénom. Trey me dévisage comme s’il n’était pas sûr que je suis vraiment là. Je suis grande, mais il me dépasse d’une bonne tête. Tout à coup, je me noie, je m’égare dans le passé et dans les souvenirs passionnés qu’éveillent ses yeux bleu pâle.

#

Trey

Sheridan Green me foudroie du regard. J’ai l’impression qu’elle vient de sortir de mes rêves — des rêves torrides — pour débouler dans ma vie. Mon loup presse contre ma peau, il rue et griffe en exigeant de la toucher. Je ne sais pas si je dois lui hurler dessus, lui claquer la porte au nez ou l’entraîner dans le bureau pour refaire connaissance avec chaque centimètre de son corps.

Mon sexe n’est pas aussi ambivalent. Il serait facile, si facile de l’attirer contre moi, de remonter sa jupe et de la prendre contre le mur.

Puis elle ouvre la bouche. « Lâche-moi », siffle-t-elle. Ses yeux verts étincèlent.

« Merde. » Je lève les mains comme si je m’étais brûlé. Sans détacher mon regard du visage furibond de Sheridan, je demande à Grizzly : « Qu’est-ce qui se passe ? »

Il hausse les épaules. « Elle a dit qu’elle voulait parler à Garrett. J’ai pensé que tu voudrais être au courant.

— Garrett ? » Je croise les bras, imitant la posture de Sheridan. Elle est hors d’elle. Comme si elle avait le droit d’être en colère contre moi, après ce qu’elle a fait. « Ton cousin n’est pas là.

— J’ai appris ça, rétorque-t-elle. Juste avant de croiser un fichu vampire. »

Un grondement vibre dans ma gorge. Pas contre elle. Je ne suis pas ravi non plus de la présence des sangsues.

« Entre. » Je fais un pas en arrière et tiens la porte du bureau ouverte. Elle entre et se retourne, ses mains sur les hanches. Pendant un instant, je vois la pièce à travers ses yeux. Les piles de papiers entassées un peu partout, la faible luminosité rehaussée par la lueur de l’écran d’un vieil ordinateur. Les canettes de bière vides qui débordent de la poubelle. Ce n’est pas exactement un cadre de travail professionnel.

Peu importe. C’est ma boîte et je fais comme je veux, quand je veux. Je ne cherche plus à plaire à Sheridan. Cette époque est révolue. Elle a détruit tous les liens qui ont pu nous unir un jour.

Tu l’as bien mérité, murmure une petite voix dans ma tête. Je dois l’admettre, j’ai étouffé mes sentiments pour elle aussi efficacement que possible. Notre couple ne tenait déjà qu’à un fil avant que notre histoire se termine, mais c’est Sheridan qui m’a poignardé le cœur et a tourné la lame jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Plus d’amour, plus de sentiments. Depuis, je suis une coquille vide.

« Des vampires, Robson, vraiment ? Mince, qu’est-ce qui se passe ? »

Mince. Elle ne dit toujours pas de gros mots. Toujours la parfaite princesse de la meute, qui se démène pour faire plaisir à tout le monde. Sa famille, sa meute, son alpha… tout le monde sauf moi. Ça ne lui pose aucun problème de me traiter comme de la merde.

Elle me regarde avec mépris, comme si j’étais une crotte de chien sur ses chaussures de marque. Ses talons chicos qui allongent ses jambes sous sa jupe et les rendent foutrement sexy.

Je fronce les sourcils et lui jette un regard furieux. Putain, qui met des talons aiguilles pour venir dans un club de combats clandestins ?

« Qu’est-ce que tu fais ici, Sheridan ? »

Elle enfonce un ongle parfaitement manucuré dans mon torse. « Réponds d’abord à ma question, loup. Pourquoi y a-t-il une sangsue ici ? C’est le territoire de la meute. Pourquoi ne pas l’avoir jeté dehors et lui avoir planté un pieu dans le cœur pour faire un exemple ?

— Je ne peux pas. Il appartient à Lucius. On a un arrangement. »

Sheridan retient un petit cri. « Tu passes des arrangements avec des vampires ?

— Merde. » Je me retourne et passe la main dans mes cheveux. Je déteste les sangsues plus que quiconque. Ils ont transformé mon rêve en cauchemar. « C’est compliqué.

— Explique-moi. »

Je fais volte-face en grognant. « Je ne suis pas ton loup. » Je l’ai été autrefois, mais plus jamais. C’est pour ça que c’est si difficile. « Je n’ai pas de comptes à te rendre. »

Elle se redresse, son menton prend cet angle buté que je connais si bien. « Je suis ici pour représenter la meute de Phoenix.

— Le père de Garrett ? Tu devrais parler à Garrett.

— Je pensais le trouver ici.

— Ce n’est pas le territoire de la meute. Plus maintenant. » Je déglutis pour empêcher mon loup de grogner dans ma poitrine. « On a passé un accord avec le nouveau caïd du coin.

— Je n’arrive pas à y croire. Le loup que je connais ne passerait jamais, au grand jamais d’accord avec des vampires…

— La Sheridan que je connaissais n’aurait jamais trahi ses amis pour se faire bien voir. Oh, attends. Elle l’a fait. »

Elle pâlit. « C’était il y a des années, murmure-t-elle. Je pensais que tu aurais tourné la page. »

Jamais. Je ne tournerai jamais la page. Si j’ouvre la bouche, je vais quémander son pardon comme un toutou et la supplier de revenir. J’arque un sourcil d’un air moqueur sans répondre. C’est cruel, mais elle le mérite.

Elle se détourne, ses joues retrouvent des couleurs et rosissent. Une mèche de cheveux boucle autour de son oreille parfaite. Je serre le poing pour me retenir de la toucher.

Après une minute, Sheridan me regarde à nouveau. Son visage est un masque impassible. « Je représente la meute de Phoenix. Nous avons entendu dire que le Fight Club attire l’attention et crée des ennuis. L’alpha Green m’a envoyée pour comprendre ce qui se passe.

— Pour nous espionner, tu veux dire. » Je penche la tête et montre les dents en un simulacre de sourire railleur. « Comme au bon vieux temps. »

Ma remarque la fait tressaillir. Elle me pointe du doigt. « J’aimerais rencontrer Garrett pour discuter de la présence des vampires et de ce qu’elle signifie.

— Alors, appelle-le. Je suis sûr que ton cousin sera content d’avoir de tes nouvelles. À moins qu’il ne t’adresse plus la parole ? »

Elle pince les lèvres et secoue doucement la tête.

« Ça alors, c’est presque comme si plus personne n’avait confiance en toi depuis que tu nous as trahis.

— Tu comptes oublier cette histoire un jour ?

— Non. » Je souris pour masquer la vague de souffrance qui déferle en moi. Elle est si belle. Si parfaite. Si inatteignable. Une fourmi aurait plus de chances de sortir avec le soleil.

Son père avait raison. Je n’aurais jamais dû poser mes sales pattes sur elle.

« Écoute, reprend-elle d’une voix plus douce. Je ne suis pas ton ennemie. Le Fight Club… » Elle fait un geste de la main vers la porte. « Vous attirez trop d’attention. La police, le FBI, la CIA…

— Oh-là, oh-là ! » Je lève la main pour l’interrompre, en maudissant en silence l’agent Dune et sa crise existentielle. « Cette histoire avec la CIA, ce n’était pas nous.

— Vous étiez impliqués, dit-elle en secouant la tête. Et maintenant, vous narguez les humains alors que ça chauffe. Des paris et des combats illégaux. De la drogue.

— Hé ! Je n’ai rien à voir avec la drogue. »

Elle se penche en avant et renifle mes vêtements de manière appuyée. « La dernière fois que j’ai vérifié, l’herbe n’était pas légale à part pour un usage médical. »

Je lève les yeux au ciel. « J’ai peut-être une ordonnance.

— Je me fiche de l’herbe. Ce sont les substances plus dures qui m’inquiètent. Le sucre-sang. C’est une nouvelle drogue sur le marché, et elle est mortelle. » Elle se tait, son regard part quelques secondes dans le vague. « C’est pour ça que les vampires sont là », dit-elle à voix basse comme si elle venait de comprendre.

Je garde le silence. La contempler dans son ensemble moulant est un délice. Elle a l’air d’aller bien. Elle porte plus de maquillage qu’à l’époque et ses cheveux retenus en arrière lui donnent un air sévère, mais son costume sérieux ne dissimule pas ses formes extraordinaires.

Sheridan. Putain. Elle est irrésistible pour mon loup. Comme une drogue… ou plutôt de l’aconit tue-loup, toxique pour notre espèce. La douceur et le poison réunis en un être parfait.

Comme pour le prouver, elle me regarde droit dans les yeux. « Votre petite guerre de territoire avec les sangsues prouve que vous ne pouvez pas vous débrouiller seuls. Vous avez besoin de notre protection. Peut-être même de refaire partie de la meute de Phoenix.

— Putain, quoi ? » Je ne parviens pas à rester calme. « On se débrouille depuis des années, depuis le jour où tu…

— Vous existez parce qu’on vous le permet. » Sa voix est aussi froide que celle d’un juge prononçant une peine capitale. « Ferme le Fight Club, Trey. Sinon c’est moi qui le ferai. »

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